Après Alger en 2010, avec une visite du président Bouteflika, et Oran en 2012, au musée Ahmed Zabana, à l'occasion des 50 ans d'indépendance, le sculpteur Kader Aggad présente ses œuvres à Mostaganem. Contrairement aux deux premières villes, aucune censure ne lui a été imposée, offrant la possibilité aux visiteurs de faire connaissance avec l'œuvre complète de l'artiste, notamment la sculpture Arrogance où le corps d'une femme nue est mis en évidence. «Je suis très content qu'on m'a permis d'exposer tous mes travaux. Cela prouve, à mon sens, la place importante de l'art dans cette ville», estime Kader Aggad. Une exposition qui comme son nom l'indique Soli(t)daire, «Le solitaire c'est ma vie et solidaire c'est ma vocation et mon devoir envers les causes opprimées», porte un message bien précis et très engagé, jugé par son auteur «anti-abstrait» où les sujets du combat de la femme (Visage voilé, Arrogance, Seins nus), la censure et la dictature (Le droit de rêver, La torture, départ stoppé) et la démocratie (Soulèvement, Faux pas, L'attente) ont trait avec les thématiques du monde actuel. Séduit dès son plus jeune âge par les textes poétiques de Jacques Brel, le sculpteur s'en inspira par la suite dans la création de nombreuses de ses statues (Ne me quitte pas, Jef, Les cœurs tendres, etc.) où au-dessous de chacune, le texte de ladite chanson est posté. D'autres hommages sont faits tels que Peau noire, Masque blanc dédiés à Frantz Fanon. L'auteur de la Tragédie humaine 1 et 2, œuvre principale de Kader Aggad, utilise comme matériaux pour la réalisation de ses sculptures du marbre, résine bronze et parfois du bois. «J'emploie le plus souvent du marbre, matériau noble depuis l'antiquité, utilisé par mes idoles à l'instar de Michel Angelo et Auguste Rodin». Après l'exposition, le sculpteur repartira en Allemagne pour continuer sa tournée des musées.