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La fin d'un tabou ?
Publié dans El Watan le 01 - 03 - 2017

Comme la société civile a toujours eu une longueur d'avance sur la société politique, de tout temps les grandes idées novatrices ayant émergé en son sein n'ont rencontré qu'incompréhension, indifférence, voire hostilité des pouvoirs en place : par déficit de légitimité, manque d'ancrage populaire ou archaïsme politique, ces derniers n'ont jamais saisi, ou très peu, dans l'immédiateté, le sens des revendications-clefs posées par les populations ou leurs élites éclairées. Généralement militarisés, les régimes n'ont pas compris que ces revendications vont dans le sens de l'histoire, c'est-à-dire de la construction démocratique et de la refondation de la Nation algérienne s'agissant des problématiques ethniques. La plus emblématique des quêtes populaires, au lendemain de l'indépendance, a été la liberté dont doit jouir tout citoyen pour prendre en charge sa vie, sans entraves, dans un Etat de droit. Cette revendication cristallise, à ce jour, l'essentiel des luttes de la société civile militante et elle est loin d'être acquise. Une autre question emblématique, celle de l'amazighité.
Elle a connu trois crises majeures, la première dite berbère en 1949, la seconde, le Printemps noir d'avril 1984, et enfin le soulèvement des Archs en 2001. Beaucoup de sang a été versé, des souffrances endurées et un temps précieux perdu pour que l'amazighité retrouve enfin un semblant de reconnaissance par le système politique en place. Le réflexe de rejet primaire et aveugle est désastreux, il est à l'origine du lourd retard historique du pays. Jouera-t-il encore sur la problématique que vient de poser un pan de la société civile en matière d'autonomie des régions et singulièrement de la Kabylie ? Cette quête n'est, au demeurant pas nouvelle, s'intitulant décentralisation poussée, régionalisation positive ou autonomie des régions dans des programmes de partis politiques ou des revendications de segments de la société civile, quelquefois même chez des dirigeants éclairés. A sa base, l'idée d'octroyer de larges prérogatives aux diverses régions algériennes. Cependant, elle n'a jamais vu sa mise en pratique, l'obstacle premier étant la conception même de l'Etat algérien inspirée du jacobinisme français qui prône un Etat fort unitaire et centralisé et dont tous les pouvoirs algériens se sont inspirés depuis l'indépendance. Sur la question de l'autonomie de la Kabylie, la nouveauté réside aujourd'hui dans sa prise en charge par un mouvement organisé, qui entend s'institutionnaliser et se faire reconnaître, le Rassemblement pour l'autonomie de la Kabylie : il a pris soin de se démarquer d'un autre mouvement plus ancien mais radical, celui conduit par Ferhat Mehenni qui prône l'option dangereuse et aventureuse qu'est la sécession.
Le Rassemblement pour l'autonomie de la Kabylie s'inscrit dans une démarche réaliste — rappelons-le déjà développée par divers partis politiques et segments de la société civile —, celle de la dotation des régions algériennes, pas seulement de Kabylie, de larges prérogatives politiques, économiques, culturelles et administratives, à l'exemple de ce qui se fait dans beaucoup de pays démocratiques, l'Espagne par exemple. La finalité est d'arriver à ce que les populations locales gèrent l'essentiel de leurs affaires, tandis que le pouvoir central conduire les missions stratégiques du pays. Quelle sera la réaction des autorités ? Elles perdraient à mener une politique de rejet ou de confrontation, comme elles l'ont fait sur la question de l'amazighité avant de faire marche arrière avec toutes les conséquences que l'on sait. Comme elle est éminemment démocratique, la question de l'autonomie des régions devra être abordée avec responsabilité et sérénité, sans tabou ni stigmatisation, dans des cadres organisés avec les vrais représentants des populations.


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