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Une pagaille indescriptible au stade du 5 juillet : Le football « victime » de sa réussite
Publié dans El Watan le 04 - 03 - 2010

De mémoire de sportifs et supporters, jamais un match de football n'a suscité, en Algérie, un tel engouement qu'hier pour la rencontre amicale Algérie-Serbie. Dès les premières heures de la matinée, le stade du 5 Juillet a été pris d'assaut par des dizaines de supporters, munis ou pas du fameux sésame (ticket), qui voulaient coûte que coûte assister au rendez-vous footballistique.
Ce football-mania aussi inattendue que surprenant a pris de vitesse les organisateurs, eux-mêmes, débordés par la très forte demande qu'ils ne pouvaient satisfaire. Il y a eu une explosion en matière de demandes. Malheureusement, elles ne pouvaient être complètement satisfaites en raison de la faible capacité d'accueil du stade cité qui « offrait » 56 000 places, alors qu'il y avait au moins plus de 100 000 candidats-spectateurs qui voulaient suivre le match.
Un observateur, qui a ses habitudes au stade du 5 Juillet, croisé hier matin aux alentours du complexe olympique, a lancé : « Le football ne va pas pouvoir capitaliser cet élan de sympathie né de l'épopée de Khartoum à cause des insuffisances en matière d'infrastructures d'accueil des spectateurs. Le réveil risque d'être dur. Les gens qui n'auront pas eu la chance de trouver une place dans les tribunes vont se désintéresser du football. L'engouement extraordinaire qu'il y a eu autour de ce match amical (Algérie-Serbie) prouve deux choses essentielles : d'abord, les Algériens se sont réconciliés avec l'équipe nationale, ensuite ils découvrent effarés qu'ils ne peuvent pas se rendre au stade pour supporter les Verts... faute de places. » C'est le comble pour des citoyens qui surfent sur une vague de bonheur offerte par des joueurs algériens tellement décriés auparavant. Bref rappel. Il y a deux ans seulement, l'Algérie affrontait le Soudan en match amical au stade du 5 Juillet. A l'époque, il y avait environ 200 irréductibles supporters des Verts dans les gradins.
La victoire (1-0) ramenée d'Omdurman au Soudan face à l'Egypte, lors du match d'appui qualificatif à la Coupe du monde 2010, a complètement bouleversé les données. Les supporters se sont identifiés à leurs idoles (joueurs), le commerce de la chanson sportive a dépassé toutes les prévisions, les foyers ne vibrent que pour le football, les enfants rêvent tous d'être Ziani, le marché de l'habillement sportif a prospéré au point de mettre, de nouveau, en péril la survie en Algérie de la marque de l'équipementier officiel de la fédération (Puma), de grandes boîtes accompagnent désormais la fédération en tant que partenaires et sponsors. Les joueurs signent des contrats à tour de bras avec des sponsors. Les médias ne sont pas restés en marge de ce tableau. Quotidiennement, ils narrent les faits et gestes des joueurs qui évoluent à l'étranger.
En bout de course, la mayonnaise a bien pris. Le football est devenu, réellement, un fait de société. Les 56 000 billets imprimés se sont vendus comme des petits pains. Hier, une partie d'Alger était paralysée dès les premières lueurs du jour. La configuration du site, qui a accueilli la rencontre, a contribué à la pagaille qui y a régné durant plusieurs heures autour de cette enceinte. Les voies de pénétration et de dégagement vers ce lieu sont une des causes principales des embouteillages monstres que les Algériens ont vécus avec effarement. Il y a trois semaines, les 8 et 9 février, deux experts anglais de la fédération de Sa Majesté sont venus à Alger, à l'invitation de la Fédération algérienne, pour parler de l'expérience anglaise dans ce domaine précis. Ils ont parlé des trois drames (Bradford, Midllesbrough et Heysel) qui ont provoqué des centaines de morts britanniques, pour les deux premiers cas, et italiens pour le troisième, ayant contraint le gouvernement à adopter 76 recommandations du rapport Taylor (un juge) qui imposaient aux 96 clubs professionnels anglais de rénover leur stade, d'offrir toutes les (bonnes) conditions d'accueil aux supporters, de prendre en charge leur confort dans l'enceinte, grâce à l'instauration de places numérotées, (contrôlées) assises, de restaurants, de loges, parfois des hôtels au sein du stade, des accès et sorties sécurisés, parkings aménagés, maîtrise totale de la vente des tickets (tiens, tiens !), caméras de surveillance dans tous les stades, un Monsieur sécurité au sein de chaque club qui coordonne avec le Monsieur sécurité de tout le royaume.
Tout cela a bien sûr un prix. Les Anglais n'ont pas lésiné sur les moyens parce que pour eux « la vie, la sécurité et le confort d'un spectateur passent avant tout », a indiqué Brian Drew, directeur de l'unité britannique du maintien de l'ordre du football, lors de son intervention au Hilton. Depuis que l'Angleterre a modernisé ses stades, dans la moitié des années 1990, la violence et l'insécurité ont fortement baissé sur l'île. Les stades sont devenus des lieux où il fait bon vivre pendant deux heures. Le colossal investissement financier, qui a servi à relooker les stades, a été amorti. Les exemples les plus édifiants dans ce domaine sont la destruction et la reconstruction des stades de Wembley, le Millénium de Cardiff et Heigbury (Arsenal), qui a pris l'appellation d'Emirates. Les délais n'ont pas dépassé 30 mois. Le temps est venu pour qu'en Algérie, on pense enfin à une véritable politique sportive, dans tous les segments et domaines de cette activité, en lieu et place de celle du replâtrage de circonstance et au gré et humeur des décideurs en place.
Franchement, très souvent il faut être téméraire et pas regardant du tout sur les conditions d'accueil dans nos stades pour acheter un ticket et prendre place dans la tribune. Si ce n'était la passion du football qui habite chaque Algérien, les stades et tribunes dépotoirs auraient été désertés depuis longtemps par ceux qui entretiennent la (fine) flamme de la passion du football. Pour s'en convaincre, il suffit de faire un tour dans les stades. Des tribunes sans sanitaires, pas d'eau, la poussière et la saleté se disputent les espaces où s'asseyent les spectateurs, des bâtisses fissurées, des portes d'entrée et de sortie condamnées, des grillages partout qui donnent une allure de Guantanamo où les acteurs-joueurs sont « encagés ». Une sorte de fosse aux lions version 2010. La fédération consciente de l'importance de tous ces aspects, mesurant parfaitement la fragilité de la situation qu'elle subit depuis toujours, a fini par tirer la sonnette d'alarme. La survie du football algérien passe nécessairement par une refondation du football dans tous les domaines de son activité. Le passage au professionnalisme qu'elle appelle de tous ses vœux est resté lettre morte jusqu'à présent. Dans deux ans au maximum, en 2012, si le football algérien ne passe pas une autre étape, il ne survivra pas.
Le ballon rond rentrera dans les rangs. Nos équipes et footballeurs se contenteront d'animer des rencontres et tournois de quartier et l'engouement populaire pour un match de l'équipe nationale, comme celui d'hier soir, ne sera plus qu'un lointain souvenir. La famille du football nourrit beaucoup de craintes à ce sujet.


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