Sous l'effet d'une chaleur extrême, les flammes n'ont pas cessé de s'étendre, venant à bout du couvert forestier de cet espace, connu pour être un véritable poumon de la ville. Le terrain accidenté de cette montagne, qui ne permet aucun accès aux sapeurs-pompiers, a empêché ces derniers d'intervenir pour éteindre le brasier. Pour parer à toute éventualité, des pompiers se sont cependant postés près de la zone habitée, se trouvant sous la menace des flammes, notamment à proximité de la route menant vers l'hôpital. Jusqu'à la nuit de vendredi à samedi, l'incendie a continué de ravager ce qui reste de cette forêt, créant un sentiment d'indignation au sein de la population. Des citoyens ont, en effet, mis en cause des mains criminelles qui «profitent de cette canicule pour déboiser cet espace dans l'espoir de se l'accaparer». Il y a une vingtaine d'années, au milieu des années 1990 plus exactement, ce même mont a subi l'une des pires catastrophes qu'il ait connues, lorsqu'il a été entièrement ravagé par un incendie. Au rythme de ces sinistres, la forêt de Djebel Ben Kara, qui a attendu presque une vingtaine d'années pour repousser, risque de disparaître totalement. Certaines de ses espèces, tel le chêne-liège, ont pratiquement disparu même si par miracle un champ d'olivier jouxtant son espace a été épargné des feux. A noter que la fumée a rendu l'air suffocant, causant des ennuis respiratoires aux malades, tout en laissant une pluie de cendres s'abattre sur la ville, cernée, par ailleurs, durant toute la journée de vendredi par de nombreux foyers d'incendie, qui se sont déclarés dans la région.
