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Face à la concurrence internationale, évaluer objectivement l'impact de la Foire commerciale intra-africaine (IATF-2025) sur l'économie algérienne IATF 2025
Deuxièmement, selon le rapport final d'Afreximbank, la foire intra africaine IATF tenue à Alger du 4 au 10 septembre 2025 a généré 48,3 milliards de dollars de transactions, comprenant 11,4 milliards de dollars de contrats signés par l'Algérie. Cependant, l'on doit d'abord distinguer, d'une part, investissement et commerce et d'autre part distinguer contrat applicable immédiatement et lettres d'intention qui n'engagent nullement le contractant supposant de longues négociations pouvant être ou ne pas être concrétisés. Par ailleurs, il faudra rapporter ce montant au commerce global intra africain où en 2024 le volume des échanges commerciaux a atteint en 2024, environ 208 milliards de dollars, soit 15% du commerce total (source données lors de cette foire) et extra africain, soit 85% sur une valeur totale de 1500 milliards de dollars de biens non compris les services en 2024. Comme il faudra rapporter ce montant sur la valeur estimée du commerce mondial de biens d'environ 33.000 milliards, soit 4,5% du commerce mondial, cependant en croissance modérée par rapport aux années précédentes où il oscillait entre 2/3%. Troisièmement, pour l'Algérie mono exportateur d'hydrocarbures ayant 25OO milliards de mètres cubes gazeux et entre 11/12 milliards de barils de pétrole( source APS conseil des ministres 2022) étant fortement concurrencés par d'autres pays comme le Nigeria, premier réservoir de gaz plus de 5500 milliards de mètres cubes gazeux, en Afrique suivi récemment du Mozambique, 5000 milliards de mètres cubes gazeux, et de la Libye premier réservoir de pétrole en Afrique ( plus de 44 milliards de barils) et devant compter sur de nouveaux producteurs comme le Gabon et récemment le Sénégal- Mauritanie avec l'importante gisement de l'île de la Tortue mis en exploitation courant 2025. Il y aura lieu aussi de prendre en compte l'impact du conflit entre l'Europe et l'Algérie du fait de la restriction des importations, l'UE accusant un important déséquilibre commercial ayant mis en œuvre l'arbitrage international, les contrats fermes avec l'Europe des USA pour accroître ses exportations de gaz et surtout l'Italie principal client ayant signé l'accord avec les USA, pour accroître ses importations de gaz avec le choix d'Edison de réduire ses importations en provenance d'Alger au profit du GNL américain, sans oublier l'important contrat de l'INI de 8 milliards de dollars en 2023 avec la Libye. Et donc se pose cette question quel sera la part de des exportations hors hydrocarbures de l'Algérie au niveau de l'Afrique et hydrocarbures principale ressource en devises surtout si le prix tant du gaz et du pétrole est appelé à baisser en 2026 selon les prévisions de l'AIE, une moyenne pour 2O25, d'environ 65%66 dollars le Brent et 30 /32 dollars le mégawattheure de gaz pour 2025 ? Car ayant pour concurrent trois pays proche de l'Asie ayant conclu d'importants contrats notamment avec la Chine et l'Inde (2,8 milliards d'habitants), qui représentent 50% des réserves mondiales de gaz la Russie, 35.000 millairds de metres cubes gazeux, l'Iran 32.000 et le Qatar 22.000, l'Algérie représentant 2500, avec le coût de transport, il n'est pas rentable d'aller vers l'Asie devant contourner toute la corniche de l'Afrique et pour le gazoduc Nigeria Europe, sans l'accord du Niger (plus de 900 km de canalisation bien entendu via l'accord de la Russie) ce projet est irréalisable. Quatrièmement, les différents contrats ne seront- ils pas freiné ( dans le commerce international tout se fait en temps réel loin des entraves bureaucratiques) par les récentes dispositions du ministère du commerce extérieur mesures administratives trop lourdes dans le but de freiner les importations afin de sauvegarder le niveau des réserves de change ( vision statique) alors que tant pour les entreprises publiques que privées , le taux d'intégration entre 2024/ 2025 ne dépasse pas 15%, équipements et matières premières étant importées y compris les contrats de Sonelgaz et ces mesures ne sont-elles pas en contradiction avec les règles qui régissent la Zone De libre échange intra –africaine qui postulent le libre échange avec un dégrèvement tarifaire progressif. Cinquièmement, outre la concurrence internationale évoquée précédemment, la pratique des affaires économiques internationales et de tout entreprise étant de maximiser le taux de profit, appartenant à l'Etat régulateur de concilier les coûts sociaux et les coûts privés, il s'agira pour les produits exportées par l'Algérie de dresser la balance devises nette en soustrayant la valeur de l'amortissement des équipements et des matières premières importés en devises, les bonifications des taux d'intérêts et le coût du transport variant selon qu'il soit par avion, terrestres ou maritime étant non rentables pour des pays enclavés d'Afrique dont la distance varie entre 1000 et 3000 km Il faut être réaliste car pour l'instant selon l'ONS, les hydrocarbures continuent de générer l'essentiel de ses revenus en devises et avec la chute des exportations de biens non énergétiques fragilise limite les revenus alternatifs, du fait du manque de diversification économique. En conclusion, selon la Banque la mise en œuvre des mesures de la ZLECAf permettrait de réorganiser les marchés et les économies de la région et de stimuler la production dans les secteurs des services, de l'industrie manufacturière et des ressources naturelles par la création d'un marché commun de biens et de services qui renforcera la complémentarité économique du continent, stimulera le commerce intra-africain , augmentera les revenus de l'Afrique et permettra à des millions d'Africains de sortir de l'extrême pauvreté. Abderrahmane Mebtoul Professeur des Universités