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Macron parachève le processus de remilitarisation de la France
Avec la nomination de Lecornu à Matignon
Publié dans La Nouvelle République le 14 - 09 - 2025

La France doit sa grandeur essentiellement à son armée. Absolument pas à son industrie. Historiquement, la France s'est bâtie par la force de ses baïonnettes et de ses navires de guerre. Non à la force du poignet industrieux de ses entreprises. Elle n'a jamais brillé par sa haute technologie industrielle. Mais par ses hauts faits de guerres de conquêtes, de spoliation, d'expropriation.
Force est de relever que l'intensification de l'engagement militaire de la France intervient dans ce contexte d'accroissement de l'hégémonie de la Chine à l'étranger, notamment en Afrique et en Asie. Cette prépondérance géostratégique chinoise s'est illustrée par l'installation de sa première base militaire à Djibouti et par l'investissement dans le développement, la gestion ou l'acquisition de ports stratégiquement positionnés.
Nul doute, la politique agressive interventionniste française vise à compenser sa faiblesse économique, sa marginalisation militaire. En proie à une très forte désindustrialisation (en 30 ans, 2,5 millions d'emplois industriels ont été détruits), au décrochage économique, au déclassement social de ses populations actives en voie de paupérisation et de prolétarisation, la France est réduite à s'octroyer par la force armée les moyens de ses ambitions d'hégémonie mondiale. Tout se passe comme si les engagements militaires de la France constituent l'ultime programme politique pour préserver ses positions géostratégiques, son rang de puissance mondiale désormais en déclin.
Aujourd'hui, à la faveur de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, la France se prépare-t-elle à entrer en guerre pour suppléer son déclassement économique, juguler sa déliquescence politique et culturelle, dévoyer le mécontentement social de sa population fréquemment frondeuse ? Bien avant l'agression de la Russie contre l'Ukraine, la tendance à la militarisation et à la hausse des dépenses militaires était entamée en France. De même, la rhétorique belliqueuse avait envahi la politique internationale des autorités françaises. Une chose est sûre : la guerre en Ukraine aura accéléré la militarisation de la France. Depuis février 2022, en France la surenchère hystérique militariste a envahi l'espace médiatique. On assiste à une outrancière militarisation de l'information. Jamais les médias français, notamment les chaînes de télévision, n'avaient été autant colonisés par une horde de généraux pour mener une véritable guerre de l'information, autrement dit propager, tel un virus létal, leurs discours va-t-en-guerre contre la Russie. Ce bellicisme médiatique est une première dans les annales. Les plateaux de la télévision française sont devenus des officines d'intoxication mentale polémologique. L'écrivain Georges Bernanos, pour fustiger la France décadente, avait écrit en 1938, dans Les Grands Cimetières sous la lune : «La colère des imbéciles remplit le monde.» La politique de militarisation et (donc de la guerre) de la France est confirmée par l'augmentation exponentielle de son budget militaire, un budget défendu par le président français Macron qui a des ambitions de leadership militaire de l'Europe dignes de Napoléon.
Par ailleurs, avec l'exacerbation des tensions militaires internationales et le réarmement de l'Europe, Emmanuel Macron entend s'assurer des bénéfices à l'industrie française de l'armement. Une industrie historiquement liée au gouvernement. Un secteur militaire classé troisième exportateur mondial d'armes. Avec la militarisation de l'Europe, les entreprises françaises du secteur de l'armement escomptent multiplier leurs ventes grâce à l'augmentation substantielle du Fonds européen de défense. Pour rappel, l'Union européenne a annoncé la dépense de 800 milliards d'euros pour son armement. Le nouveau gouvernement allemand compte investir de son côté 1000 milliards d'euros. De quoi attiser les convoitises des capitalistes français du secteur de l'armement. Depuis quelque temps, à lire les déclarations des hauts gradés militaires français, tout indique que la France fourbit ses armes pour des interventions impérialistes de grande ampleur, dans le dessein de rétablir sa puissance déclinante.
Comme l'avait déclaré le chef des armées françaises Thierry Burkhard au journal The Economist, la France mobilise son armée en vue «de conflits de haute intensité». «L'armée de terre doit changer d'échelle et se préparer à des conflits plus durs.» Autrement dit, des conflits d'Etat à Etat. Son confrère, le général Vincent Desportes, dans une interview accordée au journal numérique Atlantico, confirmait ces orientations militaristes : «Je crois qu'aujourd'hui il serait déraisonnable de ne pas imaginer une guerre beaucoup plus vaste et beaucoup plus violente, engageant beaucoup plus de moyens que les conflits que nous conduisons depuis la fin de la Guerre froide.» «Les guerres de demain ne seront pas les guerres du terrorisme, c'est une parenthèse qui va se refermer, et les guerres de demain seront probablement des guerres interétatiques qui pourront être extrêmement violentes, même si probablement pas très longues ; il faut donc que l'armée française s'y prépare.» «Il faut que l'armée française retrouve des capacités d'engagement beaucoup plus massif. Aujourd'hui, l'armée française serait incapable d'engager une division – pas un corps d'armée – capable de manœuvrer, et c'est pour ça que cet exercice (Orion) vise à redonner à l'armée française l'habitude à engager et commander des moyens sur de vastes espaces et des durées longues.» Des exercices de combat de grande ampleur sont déjà à l'œuvre ces dernières années, notamment au travers de l'opération «Orion» visant à préparer l'hypothèse d'un engagement majeur (HEM), selon la terminologie polémologique française. L'exercice Orion, organisé en 2023, s'est caractérisé par le déploiement de toutes les capacités militaires françaises à une échelle inégalée depuis des décennies. L'opération aura mobilisé plusieurs milliers de soldats. Outre les troupes au sol, l'armée de l'air et la marine ont participé également aux exercices de combat.
Si, au cours des dernières décennies, pour justifier ses interventions militaires, la France invoquait le prétexte de la lutte contre le terrorisme, désormais, avec l'épuisement de cet alibi devenu inopérant à force d'instrumentalisation outrancière, d'autres mobiles seront allégués pour légitimer ses guerres de conquêtes.
Sans attendre, pour ces préparatifs de guerre, l'Etat français a constitué plusieurs groupes d'experts afin d'étudier toutes les éventualités. Notamment la question de l'acceptabilité par les citoyens d'un nombre élevé de morts, jamais égalé depuis la Seconde Guerre mondiale. A cet égard, les pays ciblés par cette «guerre de haute intensité» ne sont pas nommément désignés. Cependant, tous les experts s'accordent pour citer, outre la Russie, la Turquie, un pays d'Afrique du Nord (serait-ce l'Algérie ? : intervention militaire française épaulée par le Maroc, aidée en arrière par Israël, nouvel allié du Makhzen en voie également de militarisation accélérée, de nature belliciste déclarée).
Un auteur a écrit à juste titre : «La guerre ? Un constant d'échec.» En tout cas, c'est le constat d'échec qu'on pourrait établir de la France, réduite à guerroyer sur les champs de guerre extérieure pour maintenir son rang au prix de la destruction de pays, au lieu d'œuvrer sur les chantiers de son économie intérieure pour bâtir son pays. Curieusement, d'aucuns vantent le pacifisme de Macron. Or, sous sa présidence, les dépenses militaires auront explosé passant de 32 milliards en 2017 à plus de 50 milliards d'euros en 2025, et à 67 milliards prévus en 2030. Bien éloigné du prétendu renouvellement démocratique claironné par Macron, ce dernier a imprimé une dimension militariste à son régime, par l'augmentation exponentielle du budget de l'armée (confirmant la préservation de la centralité du complexe militaro-industriel, fleuron de l'impérialisme français) et le durcissement autoritaire du pouvoir, matérialisé par la militarisation de la société, inaugurée par la répression sanglante du mouvement des Gilets jaunes, parachevée par la dictature sanitaro-sécuritaire instaurée à la faveur de l'apparition de la pandémie du Covid-19, exacerbée par ses déclarations belliqueuses à l'égard de l'Algérie et de la Russie.Pour parachever son processus de remilitarisation de l'Etat français, le président Macron vient de nommer le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, Premier ministre. Depuis plus d'un siècle, pour résoudre ses contradictions internes matérialisées notamment par la crise de valorisation du capital, le capitalisme recourt à la guerre généralisée destructrice. En effet, le capitalisme, depuis le début du XXe siècle, fonctionne essentiellement sur le mode de la triade : crise-guerre-reconstruction. Aujourd'hui, dans cette phase de crise multidimensionnelle, l'ère de la guerre totale est ouverte. Celle de la conflagration généralisée imminente, inaugurée par le déclenchement de la guerre entre la Russie et l'Ukraine, de la guerre d'extermination menée par l'Etat nazi israélien contre le peuple palestinien.
A la veille de la Seconde Guerre mondiale, Hitler avait déclaré, en guise de justification de l'entrée en guerre de l'Allemagne étranglée par le blocus économique imposé par les «Alliés», assoiffée d'espace vital lucratif : «L'Allemagne doit exporter ou périr.» La France, en proie au décrochage économique, qui n'a rien à exporter, sinon sa technologie meurtrière et sa propension atavique interventionniste, semble renouer avec cet agenda militariste séculaire : «La France doit guerroyer ou périr» Sébastien Lecornu, ministre des Armées jusqu'à aujourd'hui, en expert des affaires militaires, saura-t-il mener de front, avec succès, l'inéluctable conflit armé contre les «pays ennemis» (sic) et l'indispensable guerre sociale contre son peuple travailleur pour sauver la France bourgeoise menacée de disparition par la crise multidimensionnelle (économique, financière, sociale, politique, gouvernementale...) qui ne cesse de s'aggraver ?
Telle est la mission militariste et anti-ouvrière que lui a assignée le capital français radicalisé et militarisé. Matignon s'apprête à devenir une annexe du ministère des Armées, placé directement sous l'autorité directe de l'état-major, c'est-à-dire des généraux. «N'est pas un bon soldat celui qui ne songe pas à devenir général», notait l'écrivain russe Aleksandr F. Pogosski. Dans le cas de la France on peut dire : N'est pas un général qui ne songe pas devenir, en particulier dans les moments de crise, président (gouverner : Napoléon Bonaparte, Charles de Gaulle ; généraux putschistes Maurice Challe, Edmond Jouhaud, André Zeller et Raoul Salan, qui souhaitaient à tout prix conserver et diriger l'Algérie française).
Suite et fin….


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