La réalisation du projet de périmètre irrigué sur le plateau d'El Asnam et la vallée du Sahel, sur plus de 8000 ha, accuse un énorme retard. Pourtant, les travaux ont été lancés en 2012 pour une durée de réalisation de 30 mois, avec une enveloppe financière estimée à 12 milliards de dinars. La réception du périmètre a été prévue initialement pour l'année 2014, mais le délai avait été repoussé à 2015. Finalement, seul le périmètre du plateau d'El Asnam a été achevé et mis en service, il y a plus d'une année. La deuxième partie du périmètre irrigué, la vallée du Sahel, qui s'étend sur une superficie de 6700 ha, comprise entre les deux wilayas de Bouira et Béjaïa, est toujours en cours de réalisation. Selon des responsables de l'entreprise publique Hydro-Aménagement SPA, réalisatrice du projet, et ceux de l'ONID, maître de l'ouvrage chargé du suivi et du contrôle, «le retard est dû en grande partie aux nombreuses oppositions des citoyens au passage de la grande conduite d'interconnexion entre les deux barrages hydrauliques de Tilesdit, à Bouira, et Tichy-Haf, à Béjaïa, et à un degré moindre aux intempéries». Les mêmes responsables ajoutent que «toutes les oppositions ont été levées pour la partie du projet située sur le territoire de la wilaya de Bouira. Cependant, le projet souffre toujours des contraintes au niveau d'Aït R'zine (Béjaïa). Sur les 49 km de la conduite principale, il reste encore 8 km à réaliser après la levée des oppositions pour achever le projet dans sa totalité». Pour ce qui est du réseau d'irrigation sur les terres agricoles des différentes communes de la vallée du Sahel, elle est en phase d'achèvement, notent nos interlocuteurs. Par ailleurs, tous les réservoirs d'eau sont opérationnels. L'autre problème auquel ferait face la mise en service de cet important périmètre irrigué est celui de l'alimentation des stations de pompage en énergie électrique. Si le problème a été réglé pour les deux stations se trouvant dans la wilaya de Bouira, ce n'est pas le cas pour la station de Bousselam, au niveau de Béjaïa. Le projet n'est qu'à la phase d'études. Cela va pénaliser les agriculteurs, qui devraient attendre encore pour bénéficier des eaux des barrages. Les effets des longs mois de sécheresse qui ont affecté cette région sont visibles partout. Des dizaines de milliers d'oliviers sont déjà asséchés. La production oléicole connaîtra une chute libre à la prochaine saison des cueillettes. Même la production de plusieurs variétés de légumes verts a fortement diminué. Le niveau des puits et forages servant à l'irrigation a connu aussi une baisse sans précédent.