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J. K. Rowling, la saga d'une romancière milliardaire
Harry Potter ou la fortune d'écrire
Publié dans El Watan le 17 - 03 - 2005

cela relève peut-être de la chronique mondaine, mais la semaine dernière, lorsque le magazine Forbes a publié son palmarès annuel des hommes et femmes les plus riches du monde, un fait était à distinguer : l'apparition de J.K. Rowling dans le club très fermé des milliardaires en dollars.
La dénommée J.K. Rowling posséderait, en guise de fortune personnelle, un milliard de dollars, somme rondelette on en conviendra. Tout cela ne tiendrait donc que de la chronique mondaine si J.K.Rowling n'était autre que la discrète et célèbre auteur de la saga Harry Potter. Ainsi, pour la première fois, un homme, une femme deviendrait immensément riche par le seul don de son écriture et, pour être complet, des scénarios vendus à prix d'or à « l'empereur » Hollywood. Ce n'est donc plus une simple anecdote. On connaît le conte de fées qu'est la vie de J.K. Rowling. Sorte de cendrillon moderne des lettres, cette jeune anglaise (qui a, un temps, enseigné le français et qui fêtera ses 40 ans en juillet prochain) a tout connu : la faillite familiale, la solitude, la dépression et ses manuscrits refusés par les éditeurs. Puis, un beau jour, après son installation dans la froide Ecosse, une bonne fée s'est penchée sur elle et lui a ouvert les portes du paradis. Et c'est ainsi qu'a commencé l'aventure du petit garçon Harry Potter qui, le jour de ses onze ans, s'en allait à la bonne école de la sorcellerie apprendre les secrets d'un bien curieux métier : sorcier !
Un public d'enfants
Ce qui advint ensuite pour J.K. Rowling ne relève pas de l'entendement : c'est une histoire proprement extraordinaire. Les aventures de Harry Potter doivent à terme compter sept volumes, elles s'égrènent depuis maintenant cinq années, augmentant le suspens, tenant en haleine, non seulement un public d'enfants, mais aussi de jeunes adultes et pourquoi ne pas le dire, d'adultes tout court, tous dans l'attente du dénouement fatidique. Et ces aventures se sont donc vendues par millions d'exemplaires de par le monde. Pour donner une échelle de grandeur, les aventures de Harry Potter représentent 15% du chiffre d'affaires de la prestigieuse maison d'édition Gallimard qui l'édite dans sa version française ! Si nombre de livres publiés aujourd'hui sont des best-sellers, qui chiffrent leurs ventes en millions d'exemplaires, la plupart de ces ouvrages sont néanmoins médiocres. Or, les aventures du petit Harry Potter sont parfaitement écrites et réussissent le tour de force de tenir captif un enfant sur plus de 700 pages (pour chaque tome), en lui apprenant la patience qu'exige le livre, en lui tenant compagnie, en le formant à une certaine intelligence, ce qu'aucun média (livresque, interactif, audiovisuel, jeux animés,...) n'a réussi à faire. Une des particularités des aventures de Harry Potter est qu'elles sont contées avec une simplicité et une dextérité confondantes. Elles reprennent en cela une règle vieille comme le monde qui veut qu'un bon livre, ce soit une bonne histoire, mais une bonne histoire qui ne rime pas nécessairement avec une histoire simple, simpliste. On peut lire l'histoire de la littérature au XXe siècle comme l'histoire d'une scission entre, d'une part, la perpétuation puis l'essoufflement de la tradition romanesque classique, l'abandon du grand roman d'aventure et picaresque (qui comprendrait pêle-mêle, Les Milles et Une Nuits, Don Quichotte, L'Ile au trésor, Les Voyages de Gulliver, Voyage au centre de la Terre,...) et, d'autre part, les avancées fulgurantes du roman moderne. Et tout cela, pour le dire grossièrement, a aussi engendré un reflux du grand public et du jeune public en particulier. Bien entendu, les avancées du roman moderne sont fondamentales pour qui veut saisir la complexité du monde contemporain, cependant, une des questions qui se pose aujourd'hui est la mesure de la place réelle du livre dans nos sociétés et l'avenir même de ce support. Et comment faire comprendre à un enfant, aujourd'hui, que lire a un sens, que cela peut lui être utile, y compris face à un monde globalisé et soumis aux lois du marché ? Ici intervient notre jeune Harry Potter - avec sa poudre de cheminette (entre autres pouvoirs magiques) - qui jette au lecteur un sortilège dont il ne peut se défaire : le sortilège de la lecture. De la même manière que nous sommes, littéralement, saisi d'effroi et de ravissement lorsque nous commençons à lire Alice au pays des merveilles, et que, dès l'instant où Alice rencontre le lapin puis tombe dans le puits, nous sommes happés par la suite rocambolesque d'aventures qui lui arrivent, le lecteur vibre et accompagne Harry Potter dans son apprentissage, compagnonnage scellé par un pacte, celui de l'invraisemblance. Car à l'instar des pouvoirs du jeune héros, la lecture est un acte magique, une croyance, un acte de foi. Il nous faut prêter attention à l'avènement de J.K. Rowling, car c'est elle - non pas le journal télévisé ou l'école - qui construit l'imaginaire des enfants d'aujourd'hui en les ramenant à la simplicité d'une certaine vérité. Elle leur rappelle que, dans l'espace du livre, rien ne doit être invraisemblable et que, comme l'écrivait William Burroughs en exergue de son grand roman Le Festin nu : « Rien n'est vrai, tout est possible. » En somme, c'est l'apprentissage de la liberté qu'elle offre au lecteur, et pour ce cadeau magnifique, on ne peut que saluer cette bien chanceuse milliardaire.


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