Programme TV du 24 octobre 2025 : Ligue 2, Ligue 1, Serie A, Pro League – Heures et chaînes    Le wali Ahmed Boudouh rend hommage aux organes de la presse    La presse locale honorée    Arkab et son homologue sénégalais expriment leur ambition de hisser la coopération bilatérale    Perspectives prometteuses sur le marché africain    La symphonie de l'excellence en marche    Guterres renvoie la décision de la Cour internationale de justice sur la Palestine à l'Assemblée générale    La CIJ se prononce mercredi sur les obligations de l'entité sioniste en matière d'aide à l'enclave    FIn du système de kafala, un tournant historique pour les droits des travailleurs étrangers.    Lancement des assises de wilayas des comités de quartiers et de villages    Coupe de la Confédération : USMA – AFAD Plateau : L'heure de vérité au 5-Juillet    L'Algérie s'impose face au Cameroun et garde le cap    Coupe de la Confédération : l'USMA dos au mur    LG Algérie met la prévention au cœur de ses valeurs    Participation de l'ONDA aux travaux    Le rôle des arts plastiques dans la valorisation du patrimoine culturel algérien souligné    Les participantes plaident pour la défense du patrimoine culturel ancestral    Programme TV du 22 octobre 2025 : UEFA, Ligue 1 Algérie, Championnats Africains - Heures et chaînes    Trois personnes grièvement blessées à Hadjadj    « Deux millions de doses de vaccin antigrippal gratuit mises à la disposition de tous les citoyens »    Début catastrophique pour la billetterie de la CAN 2025    Festival international du Malouf: fusion musicale syrienne et russe à la 4e soirée    Adhésion de l'Algérie à l'AIPA en tant que membre observateur unique: le Parlement arabe félicite l'APN    Industrie pharmaceutique : nécessité de redoubler d'efforts pour intégrer l'innovation et la numérisation dans les systèmes de santé nationaux    Conseil de sécurité : début de la réunion de haut niveau sur la question palestinienne et la situation au Moyen-Orient    Examen de validation de niveau pour les diplômés des écoles coraniques et des Zaouïas mercredi et jeudi    APN : la Commission de la santé à l'écoute des préoccupations des associations et parents des "Enfants de la lune"    Réunion de haut niveau du Conseil de sécurité sur la question palestinienne et la situation au Moyen-Orient    Boudjemaa reçoit le SG de la HCCH et le président de l'UIHJ    Athlétisme / Mondial 2025 : "Je suis heureux de ma médaille d'argent et mon objectif demeure l'or aux JO 2028"    Ligne minière Est : Djellaoui souligne l'importance de la coordination entre les entreprises de réalisation    Mme Bendouda appelle les conteurs à contribuer à la transmission du patrimoine oral algérien aux générations montantes    CREA : clôture de l'initiative de distribution de fournitures scolaires aux familles nécessiteuses    Poursuite du suivi et de l'évaluation des programmes d'investissement public dans le secteur de la Jeunesse    Agression sioniste contre Ghaza : le bilan s'alourdit à 65.382 martyrs et 166.985 blessés    La ministre de la Culture préside deux réunions consacrées à l'examen de l'état du cinéma algérien    Le Général d'Armée Chanegriha reçoit le Directeur du Service fédéral pour la coopération militaire et technique de la Fédération de Russie    Foot/ Coupe arabe Fifa 2025 (préparation) : Algérie- Palestine en amical les 9 et 13 octobre à Annaba    L'Algérie et la Somalie demandent la tenue d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité    30 martyrs dans une série de frappes à Shuja'iyya    Lancement imminent d'une plate-forme antifraude    Les grandes ambitions de Sonelgaz    La force et la détermination de l'armée    Tebboune présente ses condoléances    Lutte acharnée contre les narcotrafiquants    La Coquette se refait une beauté    Cheikh Aheddad ou l'insurrection jusqu'à la mort    Un historique qui avait l'Algérie au cœur    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



«Tous les historiques de Novembre 54 sont victimes d'amnésie»
Abdelaziz Boucherit. Auteur du livre Didouche Mourad, le fin stratège de la Révolution algérienne
Publié dans El Watan le 09 - 03 - 2019

– Vous mettez en lumière le rôle prépondérant de Didouche Mourad dans la préparation et le déclenchement de la guerre de Libération et vous le décrivez comme un jeune exalté par qui l'éclosion du FLN-ALN a été possible ; comment ça ?
En effet, le rôle de Didouche Mourad a été primordial, dans un contexte politique contrasté. Il fut de ceux, pour ne pas dire le seul, malgré son jeune âge, à prêcher l'idéal impénitent de la lutte armée. Il n'avait jamais cru au discours colonial ni au confort du luxe électoral de l'élite du MTLD, et surtout pas à sa ligne politique, en l'occurrence l'indépendance sans violence et par la négociation.
Je n'ai jamais traité Didouche Mourad d'exalté, mais plutôt d'un jeune très réfléchi, qui croyait à la violence révolutionnaire. Il avait une capacité intellectuelle incommensurable de rallier à sa cause tous ceux qui avaient travaillé avec lui. Oui, bien que le rôle de chaque historique fût méritoire, et au risque de heurter la sensibilité des partisans de l'esprit d'équipe de l'engagement des historiques, le CRUA, le FLN et l'ALN, c'était Didouche Mourad, avec l'aval de Boudiaf.
– Vous semblez être impressionné par le personnage de Didouche Mourad ; vous ne négligez pas là le rôle des autres chefs historiques ?
On n'avait jamais, jusqu'ici, créé une œuvre complète sur le personnage, et pour cause, sa véritable histoire avait été construite et en même temps dissoute dans l'opacité et la stricte clandestinité qui avaient précédé la Révolution.
En découvrant le personnage, on est forcément admiratif. Les tares de Didouche Mourad étaient sans conteste, d'une part, sa jeunesse, jalonnée par les soupçons de manque de maturité et parfois moquée par des sobriquets, «Le gosse» ou «Le Petit», et d'autre part, sa mort prématurée. Il ne faut pas oublier que Didouche avait la grande ambition de prendre le contrôle et de diriger une direction unifiée au combat sur tout le territoire national. Il mit en place les structures politiques et combattantes à l'image de la révolution chinoise : celle de Mao.
Les autres historiques ont été désignés et validés conjointement par Boudiaf et Didouche pour servir leurs desseins de futurs leaders : Didouche, la direction du combat militaire, et Boudiaf, la direction politique. Cela étant dit, les historiques avaient en commun une vertu disparue dans notre société actuelle : le sacrifice. Et pour cela, leur statut dans l'histoire, et celui de tous les combattants qui se sont sacrifiés pour la Révolution reste et restera inégalé.
– Vous décrivez également la paire Didouche-Boudiaf comme le maillon le plus fort depuis leur rencontre à Paris…
Les hasards et les opportunités ont de tout temps façonné les choses les plus singulières. La rencontre, à la tête de la Fédération de France, de Didouche Mourad et de Mohamed Boudiaf avait été fortuite. Personne ne peut désormais contester la préparation en amont de la Révolution par Didouche et Boudiaf en France. Et personne ne peut aussi nier leur retour en Algérie pour prendre le leadership de l'organisation et le déclenchement de la Révolution de Novembre 1954.
– D'une part, vous dites qu'un désaccord sur l'appartenance idéologique de l'Algérie existait déjà au moment de la guerre, et en même temps vous écrivez que cette guerre était anticoloniale et non idéologique ; n'est-ce pas là une contradiction ?
Il faut avoir en tête qu'à l'époque de l'insurrection armée, il y avait plusieurs tendances antagonistes. Pour ne citer que celles qui couvaient dans le MTLD, on trouve : les centralistes, les Messalistes et la troisième voie, celle de la lutte armée. Les historiques n'avaient élaboré aucun programme politique ni idéologique en dehors de la Déclaration du 1er Novembre 1954 du FLN et l'appel au combat de l'ALN.
L'objectif était d'allumer la mèche et de laisser le hasard mettre en place les moyens pour allumer le feu de la Révolution dans tout le territoire. Par contre, en 1956, Abane Ramdane avait doté la Révolution, avec l'aval de Ben M'hidi, d'un programme politique centré sur la démocratie et la séparation des pouvoirs entre civil et militaire.
– On vous laisse le soin de conclure cet entretien…
Ce livre est le résultat d'une grande recherche, surtout auprès des œuvres des historiens occidentaux de l'époque. Les investigations en Algérie étaient étonnamment peu fructueuses. On se demandait si vraiment le héros Didouche Mourad était algérien. Ce constat n'est malheureusement pas spécifique à son cas. Tous les héros historiques de Novembre 1954 souffrent de cette amnésie de la part du peuple algérien.
Tellement, que chaque algérien avait une version propre à lui de l'histoire, on est parfois désemparé. Le parcours révolutionnaire de Didouche était comme un vase d'une valeur unique et planétaire, éclaté et enterré par la fourberie des politiques. Nous sommes, enfin, arrivés à recoller les morceaux et à les installer dans le musée de l'histoire éternelle de l'Algérie.
– Abdelaziz Boucherit né à El Milia, dans la wilaya de Jijel, Abdelaziz Boucherit est un expatrié algérien vivant à Paris. Diplômé de l'université de technologie de Compiègne, il a exercé la profession d'ingénieur à Thalès. Depuis son départ à la retraite en 2017, il verse dans l'écriture.
Dans son livre Didouche Mourad, le fin stratège de la Révolution algérienne, qu'il vient de publier à la maison d'édition Maia, en France, il est allé à la recherche de l'information afin de décrire avec force détails le profil et l'engagement de ce leader tombé dans l'oubli. Dans son récit, il retrace la vie du jeune leader, né à El Mouradia, à Alger, où il commença très tôt son militantisme au sein du mouvement national.
Il nous livre un récit pathétique quand il décrit la mort de ce martyr, le plus jeune et le plus dynamique des chefs historiques, tombé au champ d'honneur le 18 janvier 1955, à l'âge de 28 ans, dans la bataille de Douar Souadek, dans l'ex-Condé Smendou, aujourd'hui commune de Zighoud Youcef. Son nom a été donné à l'ancienne commune de Bizot, dans la wilaya de Constantine. Dans cet entretien, Abdelaziz Boucherit nous parle davantage de l'homme pour lequel il a consacré tout un ouvrage.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.