Des travailleurs de Sonatrach ont observé, avant-hier, une grève sur le site gazier de Hassi R'mel, dans la wilaya de Laghouat, contre le prolongement du 4e mandat de Bouteflika, en dépit des mises en garde du groupe pétrolier. Dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux, des dizaines de travailleurs ont marqué leur adhésion au mouvement citoyen anti-Bouteflika. «Djemhouria machi mamlaka» (une République et non pas une monarchie), ont scandé les protestataires. Ce n'est pas la première fois que des travailleurs du groupe Sonatrach débrayent dans les champs pétroliers et gaziers du Sud. De nombreux mouvements de protestation et débrayages ont été déclenchés suite à l'appel à la grève générale lancé sur les réseaux sociaux. Des travailleurs des bases pétrolières de Hassi Messaoud, dans la wilaya de Ouargla, ainsi que ceux du complexe gazier Oued Ezzine dans la wilaya d'Adrar, en plus de ceux de Hassi R'mel, Hassi Berkine et In Amenas, ont répondu à l'appel à la grève générale et quitté leurs postes. Au Nord, des employés du port pétrolier de Béjaïa et des raffineries de Skikda ont organisé des marches et des sit-in sur leurs lieux de travail. Face à la montée de la contestation, le groupe Sonatrach a mis en garde son personnel contre toute manifestation d'adhésion au mouvement anti-Bouteflika. «Il y a lieu de rappeler à l'ensemble des travailleurs que tout rassemblement de quelque nature que ce soit ou arrêt collectif et concerté de travail, même de courte durée, en infraction des dispositions conventionnelles, réglementaires et légales constitue une faute professionnelle», a écrit Kamel Brouri, directeur exécutif des humaines de Sonatrach, dans un courrier interne daté du 10 mars. Le même responsable a estimé que la compagnie, «en sa qualité de locomotive de l'économie nationale et dans le cadre de sa responsabilité sociétale, compte sur l'engagement responsable de ses travailleurs pour consolider ce statut, veiller à l'image du secteur et respecter strictement les dispositions réglementaires et légales en la matière». En dépit de ces menaces à peine voilées, des arrêts de travail ont été observés vendredi sur les sites de Hassi Messaoud et de Hassi R'mel, selon le journal Liberté. La semaine dernière, le PDG de Sonatrach avait minimisé l'impact de la grève des travailleurs des champs pétroliers et gaziers du Sud sur la production nationale d'hydrocarbures.
