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« Surmonter nos plaies pour enfin partager »
Pierre-Henri Pappalardo. Président de France-Maghreb
Publié dans El Watan le 21 - 03 - 2005

Quels objectifs assignez-vous à l'association France-Maghreb ?
La Fondation France-Maghreb a pour unique objectif le rapprochement entre les deux rives de la Méditerranée, à travers diverses missions : mise en décence des monuments de mémoire en Algérie ; permettre aux pieds-noirs de « se retrouver en terre natale », nous employons le terme de se retrouver sous ses diverses interprétations. Se retrouver soi-même dans un travail de deuil et d'apaisement, retrouver sa terre natale, retrouver aussi l'Algérie et retrouver sur place nos amis algériens, ceux nés de la même terre ; les chantiers de réhabilitation doivent être une plateforme pour un vaste chantier de construction entre nos communautés et nos deux pays. Nous ouvrirons prochainement à Marseille un lieu où tous pourront se retrouver, échanger, jeter de nouvelles passerelles entre les rives, une vitrine pour l'Algérie, sa culture, son tourisme, son commerce, un lieu de brassage où les jeunes créateurs algériens et français pourront métisser leur savoir. L'avenir de la France se situe pour partie au Maghreb et en Afrique, l'Algérie doit en être l'élément moteur. De la même façon, l'avenir de l'Algérie et du Maghreb est aussi en Europe : c'est la France qui doit être naturellement l'élément dynamique pour un avenir partagé. Sur ce dernier projet, nous essayons de contacter les décideurs en Algérie. On note un glissement sensible de l'Europe vers l'Est, nous apportons notre modeste contribution à infléchir un glissement vers le Sud.
Dans quelles circonstances France-Maghreb a-t-elle été créée ?
La création de France-Maghreb s'est faite quarante-deux ans après l'indépendance de l'Algérie. Répondant à l'invitation de Michel Vauzelle (président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur), acteur du rapprochement entre la France et l'Algérie, qui initiait le premier chantier de réhabilitation, j'ai effectué mon retour en terre natale. Michel Vauzelle est un homme pour qui je garde une immense et respectueuse amitié, une sincère et dévouée reconnaissance. A 55 ans, j'étais certain d'affronter cet événement avec le recul nécessaire, et pourtant j'ai été bouleversé par les retrouvailles : avec mes anciens qui dorment dans leur terre, avec l'Algérie, avec les Algériens, avec tout ce qui a fait que j'étais d'une certaine manière « revenu chez moi », avec ceux qui faisaient partie de ma « famille algérienne », comme ce vieil Algérien, ami de mon père, qui dit, en parlant de moi : « Je suis son père algérien. »
Votre association est à la pointe de la restauration des cimetières français en Algérie. Quelles actions avez-vous initiées en ce sens ?
La Fondation France-Maghreb a engagé les premiers travaux de réhabilitation sur deux sites : les cimetières chrétien et israélite de Béjaïa, fin des travaux prévue en avril et le cimetière chrétien et israélite de St-Eugène (Alger), dont la fin des travaux est prévue en mai. Les cérémonies inaugurales de ces chantiers, sont prévues les 6, 7 et 8 mai à Béjaïa et les 4, 5 et 6 juin à St-Eugène (Bologhine). Elles vont permettre le retour de nombreux pieds-noirs, des retrouvailles, de grandes manifestations sont prévues dans l'enthousiasme et l'émotion partagée par les pieds-noirs et leurs amis algériens. Nous serons du 8 au 10 avril à Oran, pour rencontrer les autorités locales algériennes afin de démarrer sans délai de nouveaux chantiers dans cette wilaya. Sont ensuite prévues, Mostaganem, Constantine, Tlemcen.
Le regroupement de 62 cimetières ou le transfert des restes mortuaires par les familles qui le souhaitent ont suscité des remous. Qu'en est-il exactement ?
Le regroupement n'entre pas dans les attributions de France-Maghreb. Pourtant, nous avons été très sollicités par les médias et les particuliers à ce sujet. La mauvaise information était que, une fois encore, l'Algérie exilait les pieds-noirs en rejetant leurs anciens, pour récupérer le foncier. Les interviews de certains Français et le discours calamiteux d'un Algérien sur les antennes de télévision avaient bouleversé la communauté pied-noire. Nous avons donc pris position, répondu à la majorité des médias, fait un communiqué de presse pour expliquer que le regroupement est une décision française et qu'il est ridicule de penser que l'Algérie, pays grand comme quatre fois la France, songe à récupérer quelques hectares dans des coins perdus. Par ailleurs, le respect des défunts est naturel pour les Algériens. Le regroupement est pour les quelques lieux désignés la solution la plus sage et la plus digne. Nous faisons totalement confiance aux autorités consulaires françaises et territoriales algériennes pour réaliser cette opération dans le plus grand respect. Je crois sincèrement que nous avons été convaincants et que nous avons désamorcé ce douloureux litige à la veille de la signature du pacte d'amitié entre nos pays.
Les accords d'Evian viennent d'entrer dans leur 43e anniversaire. Qu'est-ce que cet évènement évoque pour vous ?
Les accords d'Evian, j'étais vraiment très jeune à l'époque. J'ai par contre le sentiment d'un énorme gâchis. Il m'apparaît que des dizaines d'années plus tôt, si les hommes de bonne volonté, les politiques de tout bord, avaient sérieusement réfléchi au problème algérien, aux inégalités, à l'inéluctable indépendance de toutes les colonies, l'histoire serait différente aujourd'hui. L'Algérie forte de toutes ses communautés aurait un rayonnement encore plus dense. Mais on ne refait pas l'histoire et c'est aux historiens qu'il appartient de lui donner un sens.
Les mémoires sont encore vives. L'apaisement est encore un travail à faire. Comment votre association y contribue-t-elle ? Sous quelles formes ?
Quarante-trois ans après, malgré les amertumes, parfois les colères, nous essayons d'œuvrer à l'amitié et au respect, seuls sentiments qui peuvent amener au changement des mentalités et aider à une reconstruction, « il est parfois des terres brûlées donnant plus de blé qu'un meilleur avril »... Ceux qui sont nés en Algérie ont, à mon avis, la force et le courage de montrer au monde entier qu'on peut surmonter nos plaies pour enfin partager.
Le pacte d'amitié algéro-français doit être signé cette année. Quel contenu souhaiteriez-vous qu'il comprenne ?
En s'appuyant sur l'histoire commune et l'amitié qui nous lient, dépassant les références à un passé toujours sensible, je souhaite que le pacte d'amitié algéro-français fasse une grande place à la jeunesse, qu'il propose des opportunités pour que jeunes Algériens et Français, tant en Algérie qu'en France, puissent s'associer et échanger leurs richesses, leurs expériences, leurs connaissances.


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