Les portes d'entrée de plusieurs sièges d'APC de la wilaya de Sidi Bel Abbès ont été, durant ces dernières 48 heures, emmurées ou cadenassées par des citoyens en colère. Ce vent de colère qui s'est répandu dans des communes proches du chef-lieu de la wilaya, est essentiellement généré par un sentiment d'injustice quant à l'accès à l'emploi et au logement. Dans la localité de Bouaiche, à environ 15 kilomètres à l'est de Sidi Bel Abbès, les habitants ont dénoncé énergiquement, dimanche, la liste des bénéficiaires de logements sociaux. Après avoir tenu plusieurs rassemblements de protestation, des centaines de personnes se sont dirigées vers l'annexe de l'APC pour réclamer l'annulation de la liste des bénéficiaires. «Il est clair que la volonté d'opprimer les plus démunis subsiste encore chez beaucoup de responsables locaux. Nous rejetons toutes formes d'injustice et réclamons de la transparence et de l'équité dans la distribution des logements sociaux», ont affirmé à El Watan des habitants de cette localité. A Belarbi, localité située à une dizaine de kilomètres, des habitants ont cadenassé, samedi, l'accès principal au siège de l'APC et déployé plusieurs banderoles et pancartes appelant les autorités locales à relancer certains projets de développement. Ils ont également investi la rue en signe de protestation contre la marginalisation et l'isolement de leur commune. A Hassi Daho, Amarna, Mestfa Ben Brahim et Hassi Zahana, les contestataires ont quasiment emmuré, à l'aide de briques et de ciment, les accès aux sièges d'APC durant les derniers jours. L'illégitimité avérée et actée de beaucoup de P/APC a mis à nu, depuis le 22 février dernier, les limites d'une «représentation» inopérante et issue de la fraude électorale planifiée par l'administration et les partis FLN et RND. Au chef-lieu de la wilaya, des actions de protestation ont récemment été menées par les taxieurs des lignes inter-wilayas et des souscripteurs de logements désespérés de voir s'éterniser les chantiers de construction de différents programmes. Les acquéreurs de logements AADL, livrés en mars dernier, ont également exprimé leur colère face aux nombreuses insuffisances constatées après la prise de possession de leurs logements. Ils ont d'ailleurs saisi les instances habilitées pour faire constater les «malfaçons» et le «bâclage» dans les travaux de réalisation sur le site de la route de Tessala.