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Au bout du désespoir, la vie, la survie
Parution. Condamnés à vivre, de Farid Abache
Publié dans El Watan le 14 - 05 - 2019

Depuis La Camisole de gré, publié en 1990, Farid Abache a observé un long silence. Au grand bonheur des amoureux de la littérature, il renoue avec l'écriture et publie chez Tira Editions un nouveau roman, Condamnés à vivre.
Le roman démarre par une sorte d'essai littéraire sur la vie et la poésie de trois poètes, Kaïs, Rimbaud et Si Mohand, et sur la relation entre littérature et errance. Cet essai est la mission que s'assigne le narrateur dans son village natal…
Assez vite, d'autres événements viennent bousculer le cours des choses. En effet, le narrateur rencontre au café du village ses amis d'enfance, qui lui apprennent le suicide tout récent d'un ami commun, Ali, personnage taciturne, mais loquace pendant ses moments d'ivresse où il extériorisait ses angoisses et ses questionnements existentiels.
Le narrateur tient à entraîner ses amis à tenter d'élucider ce suicide. Usant d'un stratagème, il parvient à leur faire écrire des textes supposés être autant de legs confessionnels d'Ali ! Dans le sillage du narrateur, le lecteur découvre quatre textes qui aboutissent tous à un suicide.
Dans le premier, un personnage symbolique, le compagnon de la chamelle, vient user de son verbe charmeur pour endormir tout un peuple et du coup transformer une contrée d'une splendeur mirifique en terre aride et moribonde. Dans le second, on assiste à un mari éploré d'avoir perdu sa femme qui s'est suicidée à cause de la guerre intestine qui ravage son pays.
Ayant longtemps rêvé de voir la patrie libérée, elle est atterrée de voir qu'à peine l'indépendance acquise, une poignée de dictateurs autochtones ont pris le pouvoir en asservissant le peuple. Désespérée, elle a préféré se donner la mort. Déprimé, le mari se réfugie dans son passé révolutionnaire. Ainsi assiste-t-on à des flash-back ressuscitant la période coloniale, toute la misère de l'époque, mais aussi la solidarité qui soudait tous les citoyens et le rêve commun d'un sursaut libérateur.
Au terme de cette évocation, le mari s'en va lui aussi rejoindre sa femme, en fuyant cette existence qui lui pèse tant. Le troisième texte est une vraie plongée dans la souffrance sexuelle du narrateur, qui confesse ses frustrations et avoue être devenu un pervers, incapable d'avoir une relation saine avec une femme. Dans ce chapitre, quelques fragments poétiques viennent donner au texte un parfum de poésie.
Son malheur s'épaississant au fil du temps, il prend la décision de mettre un terme à sa vie. Le dernier texte décrit la problématique de l'omniprésence du mal dans la cité des hommes. Le personnage est en permanence terrassé par le mal qu'il voit partout. Il tente désespérément de faire du bien autour de lui, mais seul face à une grande majorité semant le mal à tout vent, il finit par abdiquer.
Il s'efface pour ne plus avoir à assister, impuissant, à la méchanceté humaine faisant rage dans tous les coins du monde. Condamnés à vivre est un texte pluriel qui s'inscrit pleinement dans l'épigraphe de Barthes citée en tête du livre : «Plus le texte est pluriel et moins il est écrit avant que je le lise.» Infiniment, des rebondissements thématiques jaillissent comme autant de ressacs littéraires. L'écriture, nourrie d'un symbolisme suggestif et d'un lyrisme mélodieux, envoûte le lecteur et lui fait vivre une suave traversée textuelle.


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