Dans un communiqué rendu public le 17 mai 2019, signé par le président Malaoui Rachid, la Confédération générale autonome des travailleurs en Algérie (CGATA) fait part de son refus de recevoir la mission de haut niveau de l'Organisation internationale du travail (OIT) qui se rendra en Algérie, le mercredi 22 mai, pour s'enquérir de l'objet de plusieurs plaintes déposées justement par le même syndicat auprès de ses instances siégeant à Genève. «Malgré le fait que cette mission est attendue depuis plusieurs années car les autorités algériennes ont toujours refusé sa venue, la CGATA a demandé à la mission de reporter sa venue car la situation exceptionnelle que vit notre pays l'exige, même si le rapport de cette mission se devait d'être prêt pour la conférence internationale de travail qui se tiendra en juin 2019 à Genève», est-il mentionné dans le communiqué. Il relève que «depuis près de trois mois, le peuple algérien sort dans la rue pour exiger une rupture radicale avec le régime et en particulier avec la primauté du militaire sur le politique. Le peuple algérien sort chaque vendredi alors que d'autres corporations sortent les jours de la semaine pour exiger une vraie rupture. De ce fait, la venue de cette mission pour discuter avec des subalternes qui ne seront même pas là dans un mois ou deux et sous le règne du régime militaire n'est qu'une forme de reconnaissance de ce régime militaire». Dans ce contexte trouble et profondément confus que vit le pays, la CGATA refuse cette entrevue, surtout que selon ses propos «le scénario égyptien est là pour montrer que la mission de l'OIT qui s'est déplacée en Egypte s'est accommodée du régime militaire, ce qui a conduit au désastre qui frappe non seulement l'activité syndicale mais tout le peuple égyptien». Une invitation officielle de l'Organisation internationale du Travail (OIT) dont le bureau à Alger est basé à Ben Aknoun, a également été adressée à la Confédération syndicale des forces productives (Cosyfop). «Cette mission s'est faite en application des résolutions de l'OIT publiées lors de la conférence de juin 2018, qui porteront principalement sur la réalité des libertés syndicales en Algérie et le cas de la dissolution administrative du Syndicat national autonome des travailleurs d'électricité et du gaz (Snateg) ainsi que sur le statut des syndicalistes autonomes en général et ce qu'ils subissent comme répressions et poursuites judiciaires arbitraires et licenciements en violation des conventions internationales». La Cosyfop sera représentée par une importante délégation de jeunes syndicalistes pour débattre en toute franchise de la situation des syndicalistes en Algérie.