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«Pour redonner confiance aux investisseurs, c'est la bonne gouvernance qui est la règle d'or»
Tewfik Hasni. Expert en énergie
Publié dans El Watan le 03 - 06 - 2019

Selon l'expert en énergie, Tewfik Hasni, il faut faire confiance à la transition démocratique, pour espérer des élus démocratiquement choisis, seuls à même de créer les conditions de la bonne gouvernance et voir enfin l'arrivée des investisseurs.
– Quel est l'impact de la situation actuelle sur l'investissement dans le secteur de l'énergie ?
L'investissement dans le domaine pétrolier obéit à des conditions particulières. Les perspectives sont défavorables, particulièrement par la fin de la rente pétrolière et le manque de compétitivité de notre pays. Nos réserves de pétrole sont insignifiantes par rapport aux autres pays producteurs. Il faut ajouter la révélation de près de 7 pays africains producteurs de pétrole. La qualité de notre pétrole nous donnait un avantage, ce n'est plus le cas. Le principal concurrent est devenu le pétrole de schiste américain.
L'Algérie n'a qu'une seule alternative, c'est la défense des prix. Il lui faut un pétrole à 120$ pour satisfaire ses besoins budgétaires. La rente pétrolière s'est contractée. La rente pour le gaz conventionnel au prix actuel du marché du gaz risque de disparaître. C'est encore une fois la concurrence du gaz de schiste américain en plus de la Russie et du Qatar. Il est certain que le gaz de schiste en Algérie ne sera pas rentable. Il faut savoir aussi que la réussite du schiste aux USA ne concerne en fait que le pétrole.
La production des hydrocarbures de schiste se structure en fait en 80% en pétrole et 20% en gaz. La stratégie US a consisté à mettre toutes les charges sur le pétrole, cela leur a permis d'abaisser le prix du gaz au niveau actuel. Ce qui explique que pour l'Algérie, le cas US ne peut s'appliquer. Il devient important en conséquence de comprendre qu'il faille diversifier notre économie et au plus tôt. Nous avons suffisamment de ressources par ailleurs pour cela.
– Comment se présente justement la situation à l'échelle mondiale ?
Il faut savoir que la stratégie US en contrôlant le principal marché mondial, celui de l'énergie vise en fait à maintenir une domination mondiale des marchés avec le dollar. Cependant, les marchés principaux seront en Asie. La stratégie des USA qui est devenu le premier producteur mondial de pétrole avec 12 millions bbl/jour. En 2018, les USA ont atteint un record en exportation totale de produits pétroliers qui a atteint 5,6 millions de barils/jour. Cette stratégie consiste à maintenir sa domination sur le marché pétrolier à mieux asseoir son contrôle sur le deuxième producteur mondial l'Arabie Saoudite. L'OPEP après cela ne devient qu'une coquille vide. Il lui fallait casser les autres pays concurrents : Iran, Irak, Syrie et Libye.
Le Venezuela restant un cas particulier, car producteur principal de pétrole lourd. Les raffineries US sont en grande partie conçues pour traiter le pétrole lourd. Le pétrole de schiste US est un pétrole très léger. Pour satisfaire les besoinws énergétiques de la population et de l'industrie US, il fallait baisser le coût de l'énergie. La limite restant le seuil de rentabilité des hydrocarbures de schiste. Il faut savoir que le pétrole de l'off-shore (mer profonde) nécessitera un prix minimum de 70$/bbl. Ceci explique pourquoi le prix du pétrole restera dans la fourchette de 60 à 70 $/bbl.
– Qu'en est-il des autres paramètres influant sur le prix du pétrole ?
L'autre paramètre affectant le prix du pétrole, reste le niveau des stocks. Pendant toute la période passée, aussi bien les stocks de brut que ceux des carburants sont restés élevés, malgré tous les conflits et les embargos. Il faut noter que le nombre de puits forés dans le schiste, mais non complétés, a atteint en février 2019 le nombre de 8504. Le gaz dépassant les capacités techniques d'absorption par le marché est simplement torché aujourd'hui. Au prix de 2,7 $/MMBTU, ce n'est pas rentable de le commercialiser.
La production de pétrole a nécessité la réalisation de nouvelles pipes de transport pour l'exportation de brut. Les USA sont arrivés même à arrêter un brut de référence pour le pétrole du Permian, c'est le WTL. C'est ainsi que ce prix se situe à 10$ en dessous du prix du Brent. Cela leur donne la capacité de concurrencer le Brent sur le marché asiatique. Le différentiel de prix couvrant les coûts de transport. En effet, les USA ont une stratégie de marché plutôt que de défense des prix. Les Saoudiens réagissent de même pour d'autres raisons.
Ils disposent de réserves énormes. L'adage «l'Age de pierres ne s'est pas arrêté parce qu'il n'y avait plus de pierres» a été bien assimilé. Par ailleurs, l'Arabie Saoudite a montré une résilience surprenante. Malgré des dépenses énormes pour financer l'effort de guerre dans le Golfe, l'Arabie Saoudite dépasse en termes de bénéfice de ses revenues la meilleure des entreprises du GAFA. Ses réserves lui permettent de continuer à produire pendant 70 ans au rythme actuel de production.
Le coût de production serait de 6$/bbl seulement. En ce qui concerne l'autre alternative pétrolière concurrente, à savoir l'off-shore, Shell vient d'annoncer qu'elle pouvait assurer une rentabilité pour ses gisements off-shore dans le golfe du Mexique, même à 58$/bbl. La règle aux USA pour l'estimation des réserves consiste à n'apprécier que les réserves commercialisables. Ainsi, lorsque les prix du brut ont chuté, les réserves de schiste qui ne pouvaient être commercialisées du fait du prix, ont été simplement supprimées.
– Revenons à l'Algérie. Conjuguée au retard dans la modification de la loi sur les hydrocarbures attendue par les partenaires de l'Algérie depuis près de deux ans, la situation actuelle ne risque pas de limiter davantage l'investissement dans un secteur dont dépend l'économie nationale ?
Il ne faut pas croire que l'on peut indéfiniment croire à la pérennité de la rente et à la souveraineté fictive de notre pays sur le pétrole. Ce n'est certainement pas par des lois que nous arriverons à convaincre les investisseurs. Les investisseurs potentiels ne peuvent pas être Occidentaux. La politique du président Trump reste America First. Le domaine pétrolier doit rester en dollars et sous contrôle US. Les Asiatiques seuls après les USA iront plus rapidement en Afrique où les potentiels sont plus évidents et les investissements plus faciles. De plus, ces investissements sortiront de la zone US dollars.
– Comment redonner alors confiance aux partenaires de l'Algérie ?
Pour redonner confiance, la voie est tracée, c'est la bonne gouvernance qui est la règle d'or. Il faut faire confiance à la transition démocratique que nous vivons, pour espérer des élus démocratiquement choisis, seuls, à même de créer les conditions de la bonne gouvernance. Vous verrez alors l'arrivée des investisseurs. Les énergies renouvelables sont une priorité reconnue par tous. Le pétrole vient d'être enterré avec la victoire des Verts partout dans le monde et surtout porté par des jeunes, comme nos jeunes par le hirak. La sécurité du pays dépend en fait des énergies renouvelables et de notre potentiel solaire.
– Un commentaire sur l'affaire Anadarko-Total après les déclarations du ministre …
L'application du droit de préemption sur la cession des actions d'Anadarko ne peut se faire qu'en respect du droit international. Les ingérences dans ce domaine peuvent nuire aux intérêts de Sonatrach et du pays. Ceci est l'affaire d'experts et je pense que nous disposons de cette expertise, il y a des solutions.
– Qu'en sera-t-il pour les projets annoncés dans le renouvelable avec la création d'une instance dédiée à cet effet en cette période ?
Les énergies renouvelables n'ont pas besoin d'une instance pour se développer. Il faut libérer les initiatives privées, particulièrement, dans la conjoncture actuelle avec une compétitivité totale des énergies renouvelables et les énergies fossiles. Nous avons aussi proposé une approche pour cela. La vision est simple et ne demandera aucun recours à la garantie de l'Etat, ni à un financement en devises par notre pays. Le gouvernement et l'Etat doivent être des facilitateurs sans plus.


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