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Fatima Oussedik. Sociologue : « La loi a institué le rapport du maître à l'esclave dans le couple »
Publié dans El Watan le 09 - 05 - 2010

De plus en plus de jeunes couples choisissent de rompre leur union à peine quelque temps après leur mariage. Beaucoup de femmes sont contraintes d'avoir recours, dans nombre de cas, au kholea, la procédure qui leur permet de racheter leur liberté. Est-ce là le symptôme d'un tournant dans la société algérienne ?
Le fait de désigner ainsi et de nommer « capacité » cette modalité pour la femme d'obtenir le divorce est scandaleux. Il est important, à mon sens, de s'interroger sur le sens social de cet acte. De quels rapports sociaux rend-il compte ? Le montant du kholea est déduit de la part correspondant aux dommages subis pour sa capacité sexuelle et rien ne rend compte de ce qu'elle a investi comme travail et affection pour son foyer. La somme qu'elle verse correspond au rachat de sa liberté, aucune réparation reconnaissant son investissement n'est prise en compte. Il faut dire que la séparation par la voie du kholea est comparable au rachat par l'esclave de sa liberté. Ce divorce ne renvoie qu'à une capacité sexuelle car les autres atteintes dont elle peut se prévaloir, ce qu'elle a vécu avec cette famille, avec cet homme, ne valent rien. On indemnise la perte de la virginité mais ce qu'elle a donné, en sacrifices, pour son foyer ne semble avoir aucun intérêt pour le légiste.
Mais peut-on dire que les femmes ont tourné le dos aux préjugés ?
Le préjugé, qui est toujours présent concernant les femmes divorcées, se heurte à des réalités nouvelles : le recul de l'âge du mariage est en train de changer les mentalités. Entre le célibat définitif et le divorce, beaucoup de femmes préfèrent le statut de divorcées, car elles peuvent y gagner un ou plusieurs enfants et un peu plus d'autonomie. Elles peuvent quitter, si elles le peuvent, la maison de leurs parents et peuvent vivre une vie d'adulte. Il est vrai que le code de la famille fait référence, en cas de divorce, à une famille, un père ou un frère qui devrait et pourrait prendre en charge cette femme et ses enfants. Dans les faits, cette famille n'existe plus, ou de façon exceptionnelle, car cette famille n'a plus les conditions sociales de son maintien. C'est une fiction qui explique la colère de nombre de femmes contre ce texte : car la loi c'est le texte et son application. Or, nul n'est en mesure d'obtenir une telle application. Les hommes, les pères comme les frères, sont confrontés au chômage et à la crise du logement. J'en veux pour preuve le nombre de femmes qui dorment dans la rue ou dans des foyers.
Vous voulez dire que les lois algériennes ne sont pas en adéquation avec la société ?
La société algérienne refuse d'enregistrer les mutations qu'elle vit. Tout le monde fait semblant. Les frustrations et les brimades auxquelles font face les hommes les entraînent à prendre les femmes en otages. Longtemps, la valeur de l'homme et son statut ont tenu à sa valeur économique. Aujourd'hui, un homme bien est simplement celui qui accepte de se marier. Ce n'est pas leur femme que certains hommes frappent chaque soir mais leur condition sociale. Le fait que l'accès au logement semble aujourd'hui passer par l'émeute fait aux individus « un devoir de violence ». Il y a un décalage profond entre le texte et la réalité. Le texte de loi cristallise et scelle une alliance entre les groupes sociaux les plus forts, mais ne permet pas la résolution des problèmes auxquels se heurtent les jeunes, les femmes, les salariés. On ne peut pas gérer la famille de la même façon que dans le passé, fut-il une référence formelle de groupes qui confortent ainsi des intérêts économiques. Aussi est-il important de regarder vers l'avenir avec des lois en conformité avec notre temps et les enjeux auxquels nous sommes confrontés.


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