Les habitants de la wilaya de Tiaret, du moins une grande partie de la population du chef-lieu, vivent une situation inédite durant cet été caniculaire, et cela à cause de la perturbation dans la distribution de l'eau. Evoquer les problèmes de l'eau dans une région des Hauts-Plateaux, dont le secteur a englouti, rien que pour la période 2000/2019, des milliards de dinars, c'est incontestablement parler des approches préconisées et dont El Watan en a rapporté, en leur temps, les péripéties et les tenants. Aujourd'hui, il n'est pas question de refaire le procès de cette politique de l'eau, ni même d'étaler les chiffres qui ne veulent rien dire, et encore moins d'évoquer les projets dont Tiaret n'a pas bénéficié. Notre propos vise seulement à souligner les conséquences de la perturbation dans la distribution de l'eau potable, puisque les ménages, confrontés aux aléas du manque du précieux liquide, en viennent à se rabattre sur les colporteurs d'eau à travers son acheminement avec des citernes tractées. Des citernes dont certains propriétaires, véreux, ne se soucient même pas de la qualité des sources d'où ils puisent l'eau. Pourtant, un décret exécutif, le 08-195, du 6 juillet 2008, a fixé les conditions d'approvisionnement en eau destinée à la consommation humaine par citernes mobiles. Mohamed, un cadre de l'Etat résidant au centre-ville, trouve «inconvenant» et surtout «salé» le prix qu'il débourse, une fois par semaine, pour s'approvisionner en eau à travers les citernes. Pourtant, ce n'est pas le prix, fixé de 1000 à 1200 dinars, qui le préoccupe, mais la qualité de ces eaux douteuses, «ramenées depuis des sources à la périphérie et depuis certains puits dont certains ne semblent même pas être contrôlées». Soumis à une autorisation préalable, les colporteurs, qui se sont astreints quelque temps à des contrôles par les services de sécurité, ne le sont plus. Dans les dédales de la ville, il n'y a plus ces couleurs qui les distinguent. Pas de fiche descriptive, absence de bulletins d'analyses ni de certificats médicaux des conducteurs. L'activité est caractérisée par une anarchie et elle est exacerbée ces derniers temps, à la faveur des restrictions drastiques de l'eau, dans la confusion qui règne au niveau de la mythique source de Aïn Djenane, là où beaucoup de ménages du centre-ville puisent des quantités, quotidiennement. Cela intervient malheureusement alors que les pouvoirs publics disent entreprendre une série de journées de sensibilisation sur les MTH.