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« Nous demandons à être exonérés d'impôts comme tous les artisans »
Youcef Kalafat. Président de l'Union nationale des boulangers
Publié dans El Watan le 28 - 05 - 2010

Les boulangers sont plus que jamais dans le pétrin. Ils menacent de cesser leur activité si le ministère du Commerce ne répond pas à leur exigence : faire passer le prix de la baguette de 7,50 à 8,50 DA ou réviser carrément son prix. Youcef Kalafat, président de l'Union nationale des boulangers, veut décrocher une audience avec le ministre pour au moins calmer les membres de la corporation qui menacent de changer de métier. Il demande également que les boulangers soient exonérés d'impôts au même titre que les artisans. En dehors d'Alger, le prix de la baguette est sévèrement contrôlé. Tout boulanger ayant augmenté le prix de quelques centimes est sévèrement sanctionné. Trouvez-moi un boulanger dans la capitale qui vend du pain à 7,50 DA ! Aucun ! Nous achetons le pain pas moins de 10 DA !
Vous venez juste d'accorder un délai au ministère du Commerce pour qu'il prenne en considération les préoccupations de la corporation. Sinon vous fermez boutique…
Exactement, nous n'avons pas d'autre choix. Avant la tenue de notre conseil national, samedi dernier, les boulangers à travers l'ensemble des wilayas exprimaient sans cesse leur colère. Ils sont tellement dans le pétrin qu'il devient difficile de continuer de travailler sans bénéfice. La preuve : ils sont passés de 17 000 à 14 500 entre 2000 et 2010. Avant toute décision, personnellement, j'ai demandé des audiences aux ministres, à savoir celui du Commerce et celui des PME, puisque les boulangers ont aussi une carte d'artisan. Aucune suite favorable n'a été donnée à nos demandes. Je ne comprends pas leur attitude. Face à cette situation et face également à la pression de la base, le conseil national, seul habilité à prendre des décisions, a tranché sur le fait d'accorder un délai d'ici le 15 juin prochain au ministre du Commerce afin de trouver des solutions. Sinon les boulangers fermeront boutique.
Il ne s'agit cependant pas d'une grève...
Non, surtout pas. La grève nous causerait, comme en 2005, des ennuis administratifs. Nous ne voulons pas faire de tapage. Même si la grève a été largement suivie, les boulangers ont payé une facture salée. En un mot, les pouvoirs publics nous ont fait payer cette grève. Politiquement, le débrayage ne nous arrange plus. Nous sommes une corporation très consciente. Nous avons changé de stratégie et nous optons pour un dialogue.
Quelles conditions avez-vous imposées au ministère ?
Il y a deux propositions : la première est d'installer une commission ministérielle d'expertise pour évaluer la situation des boulangers. Autrement dit, un expert évaluera les frais des matières premières en introduisant la facture d'électricité. C'est suite à ce travail que la commission fixera le prix de vente et la marge bénéficiaire que nous devons gagner. C'est insensé de maintenir à nos jours le prix d'une baguette à 7,50 DA, un prix décidé en 1996 ! Depuis cette date, les prix des matières premières ont triplé. Il faudrait alors revoir toute la donne. Nous demandons donc la révision pure et simple du prix. La deuxième proposition est d'ajouter un dinar au prix de la baguette pour couvrir nos frais. Nous sommes conscients que cela reste peu, mais nous voulons être patients et aller doucement dans nos revendications.
Une démarche qui n'est pas admise par tous les boulangers...
Oui certes, car ils sont tous en colère. Même s'ils ne veulent rien comprendre, nous essayons en permanence de les calmer. Ils n'admettent plus de perdre de l'argent tous les jours. Il faudrait penser également à ceux de l'intérieur du pays ou à ceux des villes en dehors d'Alger. En dehors d'Alger, le prix de la baguette est sévèrement contrôlé. Tout boulanger ayant augmenté le prix de quelques centimes est sévèrement sanctionné. Trouvez-moi un boulanger dans la capitale qui vend du pain à 7,50 DA ! Aucun ! Nous achetons le pain pas moins de 10 DA ! Sans avoir aucune explication à cette disparité…
Mais le pain, tout comme le lait, n'est-il pas subventionné par l'Etat ?
C'est faux. On trompe l'opinion publique avec cette explication. L'Etat subventionne le prix de la farine. Mais ce que l'Etat n'arrive pas à assimiler, c'est que le pain n'est pas fait seulement de farine. Il faut ajouter la levure et l'améliorant, notamment. Pour que l'on perde moins d'argent, pourquoi ne pas aussi les subventionner ? Ajoutant à tout cela, les impôts qui ont, en l'espace de deux ans, doublé. Nous demandons à ce propos que les boulangers soient exonérés d'impôts au même titre que les artisans. La loi de finances 2010 les a exonérés à vie. Mais nous aussi, nous sommes concernés ! Que le ministère des Finances pense à nous ! D'ailleurs, je compte saisir le ministre des PME pour en parler.
L'an dernier, pendant le Ramadhan, des pertes colossales vous ont été occasionnées par les coupures d'électricité répétitives. Cette année, au mois d'août, vous pourriez revivre le même scénario…
Nous avons conclu l'année passée un engagement avec Sonalgaz pour indemniser chaque boulanger ayant enregistré des pertes à cause des coupures d'électricité. A ce jour, l'engagement est honoré à Alger, Boumerdès et Tipasa. Cependant, les boulangers de l'intérieur du pays sont encore pénalisés. Ils nous ont en effet fait part de l'absence de toute prise en charge suite à ces coupures. Les directions régionales des autres wilayas affirment ne pas avoir reçu de note dans ce sens. Cette semaine, l'union compte alors saisir l'entreprise pour des explications. Il n'est plus question de subir des pertes comme celles de l'année passée, évaluées pour un boulanger à plus de 7000 DA pour une coupure d'électricité d'une heure. L'engagement concernant la vente des groupes électrogènes n'est pas encore finalisé.
La formation des boulangers pose encore problème. Plusieurs se lancent sur le tas…
C'est vrai, le volet formation doit être revu. Mais l'union a trouvé une solution. Nous avons conclu un accord avec une entreprise française de production de levure chimique. Nous nous sommes engagés à consommer uniquement son produit, et en contrepartie, nous avons réussi à la convaincre d'installer des centres de formation pour les boulangers en activité. La formation, de trois mois, prodiguée par des experts français, est déjà entamée. Et je voudrais également signaler que nos boulangers ne sont vraiment pas loin du niveau international. Nous avons arraché la quatrième place au niveau mondial lors du dernier concours international des boulangers.
D'ailleurs, je déplore le fait que le lauréat algérien de ce concours n'ait jamais été considéré par le ministère ou quelconque responsable. La priorité semble donnée au sport. Franchement, je ne comprends pas leur démarche. Je profite également de l'occasion pour appeler la corporation à participer au concours maghrébin qui se tiendra à Casablanca. Une sélection nationale sera organisée et les inscriptions sont ouvertes jusqu'au 15 juin. Ce concours préparera également la Coupe du monde du pain qui se tiendra à Paris en 2014.
Bio express :
|Né en 1956 à Meftah (Blida), Youcef Kalafat décroche le diplôme de technicien supérieur en ordonnancement dans la gestion industrielle. Avant qu'il mette les mains à la pâte, il est resté 11 ans dans le secteur industriel public dont 5 ans à Sonacom. Puis il a été contraint, suite aux années du terrorisme, d'ouvrir à son compte une boulangerie. En 2004, il devient membrede la commission nationale des boulangers, puis président par intérim en 2007. Il est élu président de l'Union nationale des boulangers en décembre 2008.|


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