– Avez-vous des appréhensions ou êtes-vous serein par rapport au procès d'aujourd'hui ? Franchement, je n'ai pas d'appréhension. Ce sont des Algériens qui vont comparaître devant des magistrats algériens. Je ne peux douter de la compétence des juges militaires. C'est une affaire comme une autre. Il n'y a rien d'extraordinaire… – Pensez-vous que la presse accédera au tribunal militaire ? La décision relève du président de cette juridiction. Mais il ne faut pas oublier qu'il s'agit d'une juridiction d'exception. Seuls les familles et les avocats ont le droit d'être présents à l'audience. Pourtant, lors du procès de feu le général Beloucif et des anciens dirigeants du parti dissous, la presse avait couvert les débats… C'était un contexte particulier. Le tribunal est souverain. Il peut à la dernière minute décider que les journalistes peuvent assister aux débats. Comme il peut décréter le huis clos. – Pensez-vous que le procès sera renvoyé ? Possible, en raison de l'état de santé de Mohamed Mediène qui s'est dégradé ces dix derniers jours. Il s'est affaibli, il a perdu plus de 14 kg, parce qu'il ne se nourrit que de fruits. La chute qu'il a faite a engendré une fracture à l'épaule. Il a été mal opéré et sa plaie ne guérit pas. Il n'arrive plus à retrouver sa santé. – Va-t-il être présent dans ces conditions ? Je ne sais pas. Peut-être qu'ils vont le ramener. Mais il ne sera pas en mesure, ni physiquement ni moralement, de répondre aux questions et de suivre ce procès important, qui risque de durer longtemps. – Vous aviez demandé l'audition de l'ancien président, Liamine Zeroual, comme témoin. Sera-t-il présent à l'audience ? Je ne sais pas. Nous avions demandé son audition lors de l'instruction et le juge a refusé. Nous avons fait appel auprès de la chambre d'accusation, et celle-ci nous a déboutés. Nous avons relancé notre demande devant le tribunal pour qu'il soit convoqué lors du procès comme témoin. Peut-être qu'ils auront une autre appréciation. Son témoignage est très important pour faire éclater la vérité.