Plusieurs universités du pays devraient bénéficier, au titre de l'année universitaire 2019-2020, de pas moins de sept nouvelles spécialités qui seront introduites dans le cursus des étudiants. Le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (MESRS), qui en a fait l'annonce, la semaine dernière, a expliqué que cette nouveauté vient répondre aux besoins du marché, en vue d'«actualiser» et de «diversifier» les offres de formation prodiguées par les établissements d'enseignement supérieur, tout en assurant son adaptation aux évolutions académiques et scientifiques, ainsi qu'aux exigences de l'environnement économique. Selon le ministre en charge du secteur, il sera procédé à l'ouverture de deux nouvelles branches au niveau des universités de Mostaganem et de Béjaïa, qui concernent les spécialités des sciences infirmières. Il est prévu également une nouvelle filière des Energies renouvelables à l'université de Batna et une nouvelle branche à l'université de Khenchela consacrée aux forêts. Le ministre, Tayeb Bouzid, a précisé, à ce propos, que l'introduction de ces nouvelles spécialités «s'est faite suite à la demande des universités et de leur Conseil scientifique». Il n'en demeure pas moins que des conditions sont exigées préalablement par l'administration centrale qui veille à préparer un cahier des charges devant être validé par les commissions régionale et nationale, et enfin approuvé par le ministre. L'ouverture de nouvelles spécialités est soumise au même règlement que la fermeture d'une quelconque filière, a-t-on précisé. «La suppression de spécialités peut également s'avérer inévitable s'il est constaté que la poursuite de leur enseignement est inutile», a indiqué le ministre. Quel serait alors le principal objectif attendu de l'ouverture de nouvelles spécialités ? Il est question, comme le précisera le premier responsable du secteur, de «passer d'une formation quantitative à une formation qualitative, afin de répondre au mieux, aux besoins de la société». Il faut dire que l'une des raisons identifiées dans le chômage des diplômés de l'enseignement supérieur réside dans le manque d'adéquation entre leur cursus de formation et les besoins des entreprises. Les relations formelles entre les universités et les entreprises sont aussi encore trop peu nombreuses : certaines universités ont commencé à piloter des centres de carrière qui établissent des liens entre les entreprises et les universités «les Bleu» (Bureaux de liaison entreprise-université»), mais ils sont encore petits et leur portée demeure limitée. C'est la raison pour laquelle plusieurs projets ont été lancés par la tutelle, individuellement ou en collaboration avec des organismes étrangers, à l'effet de contenir cette problématique et réduire, un tant soi peu, le chômage des diplômés universitaires dont la formation ne répond plus aux besoins du marché. Ces projets ont pour objectif de soutenir les universités, notamment le fonctionnement et la mise en place des structures de soutien à l'insertion pertinente et à piloter avec eux un certain nombre d'offres de reconversion ciblées pour les diplômés sans emploi. Le personnel de l'université sera formé et accompagné sur le soutien à la recherche d'emploi, l'entrepreneuriat, le contact avec les milieux d'affaires, la facilitation des tables rondes avec les employeurs, la réalisation d'études de traçage et le renforcement des stages. Grâce à ces projets, l'ANEM s'attend à améliorer son offre de services en matière de conseil de groupe, de services ciblés pour les chômeurs de longue durée et de renforcer leur base d'information sur le marché du travail. Les bénéficiaires ultimes de ces projets sont les diplômés de l'enseignement supérieur et les étudiants universitaires, mais l'amélioration de l'information sur le marché du travail et l'orientation académique profitera également aux élèves du secondaire pour prendre des décisions mieux informées sur la formation ou l'éducation à choisir.