Plus d'un millier de personnes ont été arrêtées en Egypte depuis le 20 septembre à la suite de manifestations la semaine dernière contre le président Abdelfattah Al Sissi. C'est ce qu'ont indiqué deux organisations non gouvernementales (ONG) de défense des droits humains, le Centre égyptien pour les libertés et les droits et le Centre pour les droits économiques et sociaux, relayés hier par des médias. Depuis vendredi, les autorités égyptiennes ont arrêté des manifestants, des journalistes et des militants politiques. Ces arrestations interviennent au moment où l'entrepreneur égyptien Mohamed Aly, à l'origine des manifestations, a lancé un nouvel appel à descendre dans la rue demain. Parmi les dernières personnes arrêtées, figurent deux universitaires connus pour leurs positions critiques vis-à-vis du gouvernement égyptien. Arrêté mardi soir, Hazem Hosni, professeur de sciences politiques de l'université du Caire, a fait partie de l'équipe de campagne de Sami Anan, candidat à la présidentielle en mars 2018 face à Al Sissi. Ancien général et chef d'état-major, S. Anan a été arrêté et emprisonné peu après avoir annoncé sa candidature. Hassan Nafaa, un autre professeur de l'université du Caire, a également été arrêté mardi soir à son domicile. Répondant à la presse ces derniers jours, il s'est montré critique vis-à-vis du gouvernement. Dans son dernier tweet mardi, il a écrit : «Je n'ai pas de doute que le pouvoir absolu d'Al Sissi va mener à une crise. C'est dans l'intérêt de l'Egypte qu'il quitte le pouvoir aujourd'hui.» Des centaines de personnes ont investi la rue vendredi dans plusieurs villes égyptiennes pour réclamer le départ du Président aux cris de «Al Sissi dégage». Ils ont répondu à l'appel de Mohamed Aly, un homme d'affaires exilé en Espagne, qui accuse le président Al Sissi de corruption. Les forces de l'ordre ont dispersé les manifestants à l'aide de gaz lacrymogènes. A Suez, où une autre manifestation a eu lieu samedi, la police a fait usage de balles en caoutchouc.