Le président russe, Vladimir Poutine, est arrivé hier en Arabie Saoudite dans le cadre d'une visite, qualifiée d'«historique» par les autorités saoudiennes, devant sceller l'entente entre les deux pays sur des questions économiques et internationales. L'Arabie Saoudite, chef de file de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), et la Russie, bien que non membre du groupe, coopèrent étroitement ces dernières années pour réguler le marché pétrolier et tenter de stabiliser le prix. Moscou et Riyad ont renforcé aussi, ces dernières années, leur relation bilatérale, notamment après la visite en Russie du roi Salmane en octobre 2017, la première du genre. «Nous allons absolument travailler avec l'Arabie Saoudite et avec nos autres partenaires et amis dans le monde arabe (…) pour réduire à zéro toute tentative de déstabiliser le marché pétrolier», a souligné M. Poutine, dans un entretien à des chaînes de télévision saoudiennes, diffusé à la veille de son déplacement, évoquant de «très bonnes relations avec le roi, comme avec le prince héritier». La visite du président russe survient dans le contexte de forte tension dans la région du Golfe, notamment depuis les attaques ayant visé des installations pétrolières saoudiennes en septembre. Celles-ci ont été revendiquées par le mouvement houthis du Yémen. Mais Riyad et Washington ont mis en cause l'Iran, alors que Téhéran avait démenti son implication. Ne prenant pas partie, la Russie a réagi en proposant des missiles à Riyad pour se défendre, tout en balayant les «conclusions hâtives» visant l'Iran. Il a indiqué que la Russie allait tout faire pour créer les conditions nécessaires pour une dynamique positive visant à calmer les tensions. La situation en Syrie sera également à l'agenda des discussions de Vladimir Poutine avec les dirigeants saoudiens, a indiqué le conseiller du Kremlin, Iouri Ouchakov. La visite de Poutine en Arabie Saoudite doit donner lieu, en outre, à la conclusion d'une trentaine d'accords et contrats, dont une dizaine dans les secteurs des hautes technologies, de l'énergie et de l'infrastructure, pour un montant de plus de deux milliards de dollars. Après l'Arabie Saoudite, le président russe se rendra aujourd'hui aux Emirats arabes unis pour s'y entretenir notamment avec le prince héritier d'Abou Dhabi, Mohammed Ben Zayed Al Nahyane.