En Algérie, plus de 420 000 personnes, soit 1% de la population, souffrent de schizophrénie, selon des chiffres communiqués en juin 2019. Le CHU Nedir Mohamed de Tizi Ouzou a abrité, jeudi dernier, la 16e journée nationale de psychiatrie. La rencontre qui a été rehaussée par la présence de nombreux spécialistes de la santé mentale venus des hôpitaux d'Alger, Constantine, Blida, Sétif, Oran et Sidi Bel Abbès, a traité des schizophrénies débutantes et les troubles anxieux. Les communications présentées ont porté, entre autre, sur les psychoses précoces, l'anxiété au cours de la schizophrénie, la prise en charge des malades et la relation entre dépression et symptômes psychotiques dans la schizophrénie. Dans son allocution d'ouverture, le directeur de la santé de la wilaya de Tizi Ouzou et professeur en psychiatrie, Abbès Ziri, a mis en relief l'importance scientifique que revêt ce genre de rencontres pour débattre des ces affections mentales dont la prévalence est habituellement estimée à 1% de la population générale partout dans le monde, y compris en Algérie. Abordant la psychiatrie et les religions, l'intervenant a fait remarquer que dans les sociétés à confession musulmane, les troubles psychiatriques sont corrélés à un châtiment divin, possession et ensorcellement. «Ces croyances inscrites dans l'inconscient collectif ressortent dans les thèmes délirants d'ensorcellement, de djins, de possession. La roqia, une pratique d'exorcisme est d'un usage courant dans nos sociétés , il s'agit de croyances religieuses qui tendent à expliquer les maladies mentales et qui proposent la roqia comme méthode thérapeutique traditionnelle sans fondements théoriques ni consensus d'efficacité», a-t-il relevé. Il a noté, par ailleurs, que la psychiatrie ne sera également reconnue comme science médicale à part entière qu'au début du 19ème siècle. Les conférenciers qui ont développé d'autres aspects liés aux troubles mentaux et leur prise en charge n'ont pas manqué de plaider pour le dépistage des signes précoces de la schizophrénie. Dans des pays développés comme la France, la maladie est diagnostiquée avec 5 à 7 ans de retard. La prévention et la précocité du diagnostic réduisent les conséquences de la maladie et le handicap induit, d'où la nécessité d'en connaitre ses premiers signes et d'avoir une prise en charge le plus rapidement possible, selon des indications. «Généralement, c'est quand des comportements, attitudes ou pensées bizarres ou délirants sont flagrants pour l'entourage que la nécessité de consulter, voire d'hospitaliser, s'impose», conseillent les psychiatres. Dans la wilaya de Tizi Ouzou, sur les 26 330 handicapés recensés en 2017 par les services de la direction de l'action sociale et de la solidarité au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou, 12 460 sont des handicapés mentaux, ce qui représente un taux de 47%, suivis par les handicapés moteurs qui sont au nombre de 9 322 personnes soit 35%. En Algérie, plus de 420 000 personnes, soit 1% de la population, souffrent de schizophrénie, selon des chiffres communiqués en juin 2019, lors d'une journée d'étude organisée à Alger, en collaboration avec le ministère de la Santé.