L'Algérie n'a pas brillé à l'occasion de son retour en Coupe du monde après 24 longues années d'absence. Elle s'est faite avoir, hier à Polokwane, par une Slovénie loin d'être un foudre de guerre (1-0). Les plus pessimistes d'entre nous ont dû constater que les Verts pouvaient largement s'imposer. Une défaite amère, difficile à digérer par les Algériens. Le sélectionneur national, Rabah Saâdane, en panne de solutions tactiques aux incohérences de son équipe, est grandement responsable de cette lamentable contre-performance. Explications. Tactiquement, l'équipe nationale n'a pas montré grand-chose devant un adversaire pourtant à sa portée. En dépit de leur domination en première période où ils ont prouvé qu'ils étaient en mesure de signer leur retour au Mondial par un succès, les Verts - contre toute attente - ont joué la prudence en deuxième mi-temps évitant de se porter en attaque en vue de marquer le but libérateur. Rafik Djebbour s'est retrouvé, malgré lui, esseulé. Le pensionnaire d'AEK Athènes, faute du soutien offensif, n'a bénéficié d'aucune balle de but. Le système de jeu (excessivement) prudent d'un Saâdane qui, visiblement, n'a pas retenu les leçons, en est la cause. Prisonniers sans doute des orientations défensives du coach, les joueurs n'ont pu produire de jeu. Saâdane n'aurait-il pas mieux fait de demander aux joueurs de se faire plaisir sur le terrain et tenter de proposer un jeu offensif et surtout chatoyant ? C'est du moins ce qu'attendaient les millions d'Algériens devant leur petit écran. Outre cette défaillance tactique, le sélectionneur algérien va jusqu'à commettre des fautes de coatching inacceptables pour un technicien cumulant plus de trois décennies d'expérience et trois Coupes du monde. Face au manque de solutions offensives, Saâdane commettra l'erreur fatale d'aligner à la place de Djebbour le très muet Abdelkader Ghezzal. Celui-ci, mal préparé psychologiquement, passera complètement à côté de la plaque. A trop vouloir bien faire, le joueur de Sienne finira, en effet, par rater stupidement son entrée. En amateur avéré, il quittera, un quart d'heure après, le terrain suite à son expulsion par l'arbitre guatémaltèque pour cumul de cartons. Une expulsion payée cash par l'équipe algérienne qui concédera, quelques minutes après, un but « gag » dont la responsabilité incombe à Chaouchi. Pourtant, les solutions étaient claires pour Saâdane qui s'est révélé finalement hors du coup. Ses statiques adjoints (Djelloul et Kebir) ne voient, eux aussi, absolument rien. A quoi sert donc leur présence dans le staff technique ? Ayant plutôt besoin d'une animation offensive, un élément comme Boudebouz aurait visiblement fait l'affaire. Mais Saâdane va cumuler les erreurs en alignant le vétéran Saïfi à la place de Matmour. En fin de carrière et, pis encore, en méforme, Saïfi s'est égaré sur le terrain spacieux du stade Peter Mokaba. Puis vint le changement (de trop) de Guedioura qui prend la place de Kadir (82'). Un changement difficilement explicable sachant que les Verts se sont retrouvés sur le terrain avec trois récupérateurs (Lacen, Yebda et Guedioura) alors que l'équipe était menée au score. A quelques minutes de la fin, la logique footballistique veut que l'on injecte un élément à vocation offensive, histoire de revenir au score et éviter, ainsi, cette défaite compromettante. C'est dire que Saâdane a tout fait pour freiner l'évolution offensive de ses capés. Il confirme, du coup, n'avoir pas encore toujours trouvé des solutions au sempiternel problème offensif devenant de plus en plus inquiétant. « A vous les médias de me les trouver », répliquait-il à chaque fois qu'il est interpellé par les journalistes. Terrible aveu d'impuissance, façon Raymond Domenech !
