– Comment se présente ce Championnat d'Afrique de tir sportif ? Nous avons tout préparé. Nous avons accueilli les officiels et les délégations des pays participants. Tout le monde est hébergé dans deux hôtels à Zéralda, Holiday In et AZ. Avez-vous des objectifs ? Nous comptons décrocher deux places pour les prochains JO, dans deux disciplines : trap et pistolet 25 m. Une femme et un homme devraient, selon nos pronostics, représenter l'Algérie dans le tir sportif aux JO-2020. – Le stand de tir sportif du Chenoua peut-il abriter un Championnat du monde ? Pas avant la réalisation de son extension. En revanche, le futur stand de tir sportif d'Oran, qui abritera la compétition lors des Jeux méditéranéens 2021, sera en mesure d'accueillir un Championnat du monde. Oran est une ville importante, qui est pourvue de toutes les commodités pour un rendez-vous sportif d'une telle envergure. – Vous avez été élu président depuis cinq mois.Quelles sont vos contraintes ? Le matériel que nous utilisons est importé. Nous sommes soumis au respect de la règlementation, sauf en ce qui concerne les munitions. Il faut avoir d'abord les moyens pour importer le matériel. S'agissant des armes, il faut se soumettre à la règlementation et ensuite les procédures d'importation prennent du temps. C'est l'une des contraintes de la discipline, qui s'ajoute au déficit criant en stands de tir sportif, dont le coût d'investissement est excessivement lourd. – Quel est l'état des lieux du tir sportif en Algérie ? Le tir sportif est une discipline encore méconnue du grand public. Elle est tout sauf populaire. Sa pratique coûte cher pour quelqu'un qui s'y intéresse, bien que les pouvoirs publics soutiennent le tir sportif. Je cite l'exemple d'un jeune qui habite une wilaya lointaine, au centre du pays, qui désire pratiquer le tir sport : il doit venir jusqu'à Tipasa pour s'entraîner. Vous imaginez un peu la situation. Il faut de l'argent et du temps pour une jeune ou un jeune qui a envie de pratiquer ce sport. – Est-ce que l'ambiance est bonne au sein de la FATS ? Je suis élu depuis seulement cinq mois à la tête de cette fédération. Pour répondre franchement, elle n'est pas aussi bonne que je le souhaite. Je voulais ramener dans notre fédération un nouveau modèle de gestion, basé sur la transparence, totalement différente de celle pratiquée dans le passé. Malheureusement, je me suis heurté à beaucoup d'opposition de la part de la majorité des dirigeants, nouveaux et anciens. La FATS a besoin d'un soutien ferme et important des autorités. C'est une fédération sportive qui doit être mise sur les rails afin de progresser sur des bases saines, dans l'intérêt général. Il y a des Algériens qui n'aiment pas le changement. – C'est le hirak qui s'est invité dans la FATS ? C'est moi qui me suis engagé dans le hirak. J'ai l'ambition de gérer la FATS dans la clarté. Je veux que tout le monde participe à l'élaboration d'une feuille de route qui nous conduise vers de meilleurs objectifs dans l'intérêt de notre jeunesse et du tir sportif en général. Je lutte contre l'opacité. Un mouvement pour la médiocrité est installé dans la FATS. Notre fédération est constituée seulement de 21 ligues de wilaya. Le comportement des dirigeants constitue une contrainte énorme. J'exhorte les responsables et dirigeants de bonne volonté à adhérer à notre effort. Je les invite à venir exposer leurs opinions dans un cadre organisé, au sein de notre fédération, en toute démocratie, pour donner un bon exemple. La FATS est concentrée à présent sur ce Championnat d'Afrique. C'est un défi que nous relevons. Il doit s'achever par un retentissant succès, malgré les aléas. C'est l'image de notre pays qui est en jeu.
