Les parents sont inquiets. Tandis que leurs aînés sont en vacances et ont même fini leurs examens, baccalauréat et brevet, les écoliers sont toujours en scolarité. La plupart n'ont d'ailleurs même pas encore débuté leur examen de fin d'année. « Ce n'est franchement pas normal que mes autres enfants, collégiens et lycéens, soient déjà à la maison, et pas ma petite dernière », déplore une mère de famille. D'autant plus que ces prolongations sont perçues comme « pénalisantes » pour la plupart des parents. « Il faut les accompagner le matin, les attendre l'après-midi, s'inquiéter s'il tarde un peu. Surtout que les vacances sont là, et que les rues sont quasi-désertes », s'inquiète une autre. Et les contraintes sont d'autant plus grandes lorsque les petits étudient loin de chez eux, même inscrits en demi-pension. Car dans certaines écoles primaires, la restauration a tout simplement cessé d'activer depuis quelques jours. « La cantine a été fermée il y a de cela deux semaines », peste une jeune femme assise en tailleur sur un trottoir, à l'ombre de l'enceinte d'une école de Douéra. « Alors, nous sommes obligées de venir leur apporter leur déjeuner. Puis de rester avec eux dehors, jusqu'à la reprise des cours », s'emporte-t-elle, sous le regard de quelques fillettes en tablier rose qui, elles aussi assises à même le sol, improvisent une partie de jeu de l'oie. Mais le plus grand sujet d'inquiétude des parents d'élèves est l'impact de ces cours. Car les journées fleurent bon l'été et la ferveur suscitée par la Coupe du monde n'aidant en rien, ils sont nombreux à s'interroger quant au degré de concentration de ces chers bambins. « Ils sont trop jeunes pour arriver à concevoir que c'est pour leur bien. Ils ont la tête ailleurs. Et dans ces conditions, peuvent-ils vraiment étudier et s'appliquer de leur mieux durant les compositions ? », s'inquiète une dame qui, dans un geste du menton, demande l'avis de son fils. Le petit, qui acquiesce timidement, en profite pour glisser que son voisin, « lui, va dans une école à Alger. Et il est déjà en vacances. Il part à la plage, joue dehors et regarde le football à la télévision ». Non-respect des directives… pour le bien des enfantsD'ailleurs, les enfants et leurs parents ne sont pas les seuls à voir d'un mauvais œil cette programmation, somme toute originale. « Que les enseignants qui ont en charge les classes d'examen, dont la session de rattrapage est prévue pour le 24 prochain, assurent les cours, ceci est chose normale », estime une maîtresse d'école primaire. « Mais que les autres soient obligés d'attendre jusqu'au 20 juin pour organiser les compositions, s'en est un peu trop », poursuit-elle. « Les enfants sont exténués et l'on ressent leur lassitude. De ce fait, nous tentons de rendre les séances plus légères, de ne pas trop forcer. Ce ne sont pas des classes de terminale », ajoute sa collègue. Et dans ces conditions, l'on tente de s'arranger comme l'on peut, quitte à aller à contresens des instructions reçues. Ainsi, dans de nombreuses écoles primaires, les élèves sont en période d'examen. Quelques-unes sont même carrément fermées aux cours, pour cause de congé estival. Pourtant, le ministère de l'Education est clair à ce sujet. « Il s'agit d'une circulaire qui fixe au 20 juin le calendrier des compositions pour les première, deuxième, troisième et quatrième années, et ce, pour l'ensemble des établissements primaires du territoire national », explique-t-on. « Et des sanctions seront prises à l'encontre des écoles contrevenantes à cette directive », menace le ministère de l'Education.