Des centaines d'étudiants de l'université Abderrahmane Mira de Béjaïa ont organisé une marche contre les élections du 12 décembre imposées par le pouvoir. La procession a démarré du campus d'Aboudaou vers le chef-lieu de wilaya après avoir parcouru quelques kilomètres. A dix jours de l'élection présidentielle, les manifestants ont maintenu la pression en passant par des administrations et des entreprises économiques publiques et privées, appelant les employés à rejoindre la grève qui s'étalera du 8 au 11 décembre. Dans la ville de Béjaïa des manifestants issus du mouvement populaire se sont introduit dans la cours du siège de la daïra de Béjaïa pour exprimer leur rejet des élections. En début d'après-midi, plusieurs dizaines de jeunes se sont massé devant les grilles du bloc administratif de la ville qui abrite plusieurs services et directions administratives et financières pour inciter les employés à participer à la grève. Dans les mêmes locaux du bloc administratif, se trouve le bureau de l'Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) avant qu'il ne soit déplacé récemment vers siège de la wilaya. Un dispositif impressionnant de la police anti-émeute a été dépêché sur place. Les employés ont été libérés par une autre issue du bloc administratif. Après quelques minutes passées devant ce bloc à scander des slogans hostiles au pouvoir et rejetant le scrutin du 12/12, les manifestants ont quitté les lieux. Pour rappel, la même période du 8 au 11 décembre a été finalement retenue, à une heure tardive de la journée d'avant-hier, par le PAD de Béjaïa qui regroupe plusieurs syndicats autonomes, des partis politiques et des associations. Cette grève est également appuyée par l'union locale de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) selon des animateurs du PAD. Pour le Pacte, l'heure est à la préparation technique de la grève qui ne doit pas pénaliser le citoyen. Selon nos informations, des organisations des parents d'élèves pourraient être impliquées pour retenir leurs enfants à la maison en attendant que des déclarations des syndicats de l'éducation favorables à la grève soient diffusées. La grève à laquelle a appelé le Pacte de l'alternative démocratique de Béjaïa à partir du 8 décembre sera accompagnée par des marches quotidiennes «pour rejeter pacifiquement et activement cet énième simulacre contre la volonté populaire et qui n'a d'autre finalité que d'imposer un 5e mandat, malgré le rejet massif des Algériens depuis le 16 février». Pour le PAD, le pouvoir s'achemine par la force vers des élections en faisant abstraction des revendications de millions d'Algériens et dans un contexte marqué par la restriction des libertés démocratiques qui se matérialisent par les arrestations abusives et le déni de la liberté d'expression. Une marche et un sit-in devant le siège de la daïra d'Akbou ont eu lieu pendant la même journée d'hier pour le rejet des élections et la libération des détenus.