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Rencontre-débat à Paris à l'initiative de Dzayer 2.0 : «Où va l'Algérie ? Quelles perspectives de transition démocratique ?»
Publié dans El Watan le 07 - 12 - 2019

«Où va l'Algérie? Quelles perspectives de transition démocratique en 2020 ?», tel était le thème d'une rencontre organisée mardi soir à Paris par le collectif Dzayer 2.0. Avec Soad Baba-Aïssa (ADDA), Omar Bouraba (ACDA), Zoheir Rouis (Jil Jadid) et Farid Yaker (Dzayer 2.0/ Forum France-Algérie).
Les droits humains, qui supposent le respect des libertés et de la dignité humaine, sont bafoués, les gouvernants algériens utilisant les « spécificités culturelles » pour les limiter.». «L'Etat algérien est un Etat violeur des lois et conventions internationales qu'il a ratifiées, voire contribué à rédiger, et de sa propre Constitution», commence par affirmer Soad Baba Aïssa, vice-présidente de l'Alliance des démocrates de la diaspora algérienne (ADDA).
Le micro est passé à Zoheir Rouis, représentant en Europe de Jil Jadid, pour dire que «ce qui nous a manqué des décennies durant c'est d'avoir le droit de nous retrouver pour discuter des affaires de notre pays.
Ces moments nous ont été interdits. Des hommes de pouvoir ont considéré l'Algérie comme leur propriété privée, se sont accaparé le pouvoir, érigeant deux catégories de citoyens : ceux qui ont tous les droits et tous les autres».
Et de souligner que «tout le corpus législatif est contre ces derniers, alors que ceux qui font les lois sont au-dessus de la loi. L'arrivée de Bouteflika a accentué la privation des libertés, créant une deuxième catégorie de sous-citoyens : les Algériens de l'étranger».
Omar Bouraba, membre de l'Association pour le changement et la démocratie en Algérie (ACDA) commence par un propos indigné : «J'ai vu cet après-midi une vidéo qui m'a glacé, dans laquelle le ministre de l'Intérieur traite les millions d'Algériens qui s'opposent aux élections du 12 décembre de « traîtres », de « pervers » et d' »homosexuels ».»
Et, encore sous le coup de l'effroi : «On est au-delà de ce que nous avons connu dans la fabrique de la gestion autoritaire du pouvoir. Aujourd'hui, la parole perverse autoritaire s'est décomplexée.» L'orateur fait par ailleurs remarquer que «le relativisme culturel a toujours servi de matrice au discours autoritaire».
Au nombre des mesures de répression et des violations des droits et libertés, Farid Yaker (Dzayer 2.0/ Forum France-Algérie) rappelle que les journaux électroniques les plus lus sont bloqués, ainsi que des milliers de comptes facebook, sans oublier l'offensive intrusive de mouches électroniques qui polluent la Toile.
Il a aussi souligné le «comportement héroïque» de certains journalistes de médias publics pour faire leur travail et à qui il faut rendre hommage. «Cet autoritarisme est alimenté par l'absence de séparation des pouvoirs, des magistrats aux ordres», appuie Soad Baba Aïssa. «Les tenants du pouvoir croyaient que la rue allait se satisfaire du départ de Bouteflika.
Quand ils se rendent à l'évidence, la répression s'abat sur les manifestants, d'autant que la revendication de rupture systémique se généralise rapidement», ajoute Omar Bouraba.
Selon Farid Yaker, «le clan Gaïd Salah a utilisé le hirak pour éliminer Bouteflika et son clan. Dès le début du hirak, les manifestants revendiquaient une IIe République. La répression a sévi dès le début».
Zoheir Rouis, pour sa part, soutient que «dans l'enchaînement des séquences, on peut dire que le régime a été pris de court devant la déferlante du 22 février et de ses imposantes manifestations.» «Gaïd Salah, lui-même membre du clan, se débarrasse du boulet Bouteflika.
Il croyait que les Algériens s'en contenteraient. La deuxième phase est caractérisée par un jeu de division des Algériens et un pseudo-dialogue pour arriver à une accélération des arrestations arbitraires de porteurs de drapeaux amazighs, ensuite de figures du hirak, puis de serrer l'étau autour des médias».
«La nation est dans la rue»
Omar Bouraba indique que «la violence est dans la nature de ce système, c'est un des fondements de sa doctrine. La nation est dans la rue. Il y a une dissidence citoyenne».
Que se passera-t-il le 12 décembre ? Et après ?
«Une provocation poussée par le pouvoir lui-même, sous quelque forme que ce soit, n'est pas à exclure», une hypothèse que n'excluent pas les intervenants.
Le représentant de Jil Jadid explique que son parti boycotte l'élection du 12 décembre, parce qu'il considère que ce scrutin ne réunit pas les conditions d'une élection transparente. Et de rappeler que son parti boycotte les élections depuis 2012 pour les mêmes raisons. «Nous sommes pour une sortie de crise par des élections couplées avec un processus constituant. Cette élection ne va rien solutionner mais, au contraire, compliquer davantage la situation.»
Soad Baba Aïssa avance aussi l'hypothèse de tractations entre le pouvoir et des représentants de la société civile.
Depuis la salle, un membre de Nabni avance que «notre souhait est de négocier pacifiquement. Pour ce faire, trois conditions doivent être réunies : une mobilisation permanente, une pression internationale, bâtir une coalition la plus large contre cette îçaba, des féministes aux conservateurs. Et d'interpeler les intervenants : «Qu'est-ce qui bloque la constitution de cette coalition ?»
«Après 57 ans de privation de libertés, répond la vice-présidente de l'ADDA, les partis politiques, les associations ne vont pas s'organiser en cinq secondes. Il y a les égos des uns et des autres. Le peuple algérien a besoin de remettre à plat les institutions, la Constitution, on parlera ensuite d'élections. On nous a élevés avec l'homme providentiel, croyons en le peuple.»
«Se mettre au niveau des exigences du hirak»
Zoheir Rouis enchaîne : «Pour négocier, il faut être deux à le vouloir, il y a ceux qui veulent discuter sous leurs propres conditions. C'est le cas du régime. Il y a aussi un examen de conscience à faire : l'opposition du hirak à toute négociation avec ce pouvoir.
Il faut ajuster tout cela. Ne pas faire des négociations un dogme mais négocier pour quoi faire ? Du côté de l'opposition, il convient de se mettre en capacité d'aller à la négociation. Toute la société civile, politique, les syndicats doivent se mettre au niveau des exigences du hirak. J'ai une conviction : les Dynamiques de la société civile vont forcer l'opposition à aller plus loin.
Que peut faire un président faible, illégitime si ce n'est de revenir à la table de discussion ? A nous, opposition, d'aller en rangs serrés avec des revendications communes, elles existent.»
Question de Farid Yaker : «Faut-il une solidarité internationale ou est-ce contreproductif ?»
«Toute forme de rejet de la solidarité internationale servira à légitimer le conservatisme et l'autoritarisme», intervient Omar Bouraba, dont l'association à laquelle il appartient, l'ACDA, a organisé un grand meeting international de solidarité avec la révolution citoyenne algérienne le 9 novembre dernier. «Ce que nous construisons, c'est la solidarité internationale. Nous interpelons les élus des nations et non les Etats.» Puis : «Je ne comprends pas comment des partis démocratiques rejettent cette solidarité.»
Se sentant interpellé, Zoheir Rouis précise que dans la déclaration du président de Jil Jadid relative à la résolution du Parlement européen, «il n'y pas une seule fois le mot ingérence». « Seulement, nous disons qu'il manque quelque chose.
Des élus n'interpellent pas leurs dirigeants qui soutiennent le régime algérien. Comment des caciques du régime achètent-ils des biens immobiliers et cela ne les choque pas. J'aimerais qu'ils se montrent exigeants vis-à-vis de leurs gouvernements.»
Et de noter aussi que Jil Jadid-Europe a été co-initiateur du meeting de Paris du 9 novembre et que dans la diaspora, il est engagé avec d'autres structures dans l'organisation de marches et de rassemblements en faveur du hirak.
Concernant les actions à entreprendre pendant les six jours de vote dans l'Hexagone, une réunion ultérieure entre les différentes associations et collectifs devrait en définir les modalités.
Soad Baba Aïssa a fait valoir qu'«il ne s'agit pas d'aller bloquer les bureaux de vote», mais de «montrer que peu d'électeurs vont aller voter», de «nous rassembler devant les centres de vote pour exprimer notre refus de ce simulacre électoral».


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