Les Pays-Bas, déjà qualifiés pour les 8es de finale, affrontent le Cameroun aujourd'hui (19h30) au Cap pour tenter de finir en tête du groupe E, alors que les Lions indomptables, premiers éliminés du Mondial, tenteront juste de relever la tête, pour l'honneur. Les Néerlandais seront assurés de terminer en tête et d'affronter en 8es de finale le 2e du groupe F (Italie, Paraguay, Slovaquie ou Nouvelle-Zélande), en cas de succès ou de match nul face au Cameroun. « Nous voulons gagner, assure le sélectionneur des Oranje Bert Van Marwijk. Le but est de terminer en tête du groupe et de rester dans une dynamique positive. » Il faut « conserver le rythme » de la compétition, dit-il. Pour ce faire, Van Marwijk compte jouer la continuité et n'a pas l'intention de chambouler son onze de base. Le seul changement attendu concerne le poste d'arrière droit où Gregory Van der Wiel (sous la menace d'une suspension en cas de nouveau carton jaune) sera remplacé par Khalid Boulahrouz. Le sélectionneur néerlandais entend conforter Robin Van Persie dans son rôle d'attaquant de pointe, malgré la perspective d'une suspension en 8e de finale en cas de nouvel avertissement et bien qu'il n'ait pas encore marqué. « Robin a besoin de jouer pour retrouver ses sensations de buteur », souligne Van Marwijk. Le milieu Arjen Robben, remis de sa blessure à une cuisse début juin, devrait par ailleurs sortir du banc pour ses grands débuts dans le Mondial. « L'honneur du pays est en jeu. » Si le baromètre est au beau fixe du côté des Pays-Bas, c'est plutôt orageux du côté du Cameroun, symbole du naufrage de l'Afrique dans « son » Mondial. Le groupe est tiraillé de toutes parts, miné par les clans, et son sélectionneur, Paul Le Guen, a été lâché par certains cadres. Soit le ressort est bel et bien cassé et le Cameroun se dirige vers un nouvel échec, qui pourrait tourner à l'humiliation, soit chacun parvient à oublier ses griefs pendant 90 minutes pour sauver ce qui peut encore l'être. « L'honneur du pays est en jeu, juge le défenseur Stéphane Mbia. L'enjeu est simple : on doit essayer de relever la tête. Il faudra mettre les meilleurs joueurs, car on doit gagner. Le reste, c'est secondaire. » Le Guen a prévenu qu'il alignerait une équipe différente de celle battue par le Danemark (1-2), sans dire si le vénérable Rigobert Song, 33 ans, en ferait partie. Du haut de ses 136 sélections, le « vieux » Lion n'a pas encore joué en Afrique du Sud. Pour Robben, le Mondial débute aujourd'hui L'attaquant néerlandais Arjen Robben, rétabli d'une déchirure à la cuisse contractée quelques jours avant le début de la Coupe du monde, devrait effectuer aujourd'hui face au Cameroun ses premiers déboulés sur le sol sud-africain. « Je veux jouer. Il me faut des minutes de jeu pour retrouver mes sensations et le rythme des matches », note Robben, 26 ans, qui dit « avoir souffert le martyre » pour revenir à temps. « La décision de jouer jeudi n'est pas encore prise. Je dois en discuter avec le sélectionneur. Mais il me semble que le match contre le Cameroun est idéal pour me relancer », souligne-t-il. « Le type de blessure qui m'a affecté nécessite normalement quatre à six semaines de rééducation. Mon kiné m'a remis sur pied en deux semaines, mais j'en ai vraiment bavé », explique l'ailier gauche des Oranje qui s'était blessé lors du dernier match de préparation des Pays-Bas face la Hongrie (6-1) à Amsterdam, le 5 juin. Ce jour-là, Robben avait inscrit deux buts et s'était montré très en forme, sur la lancée de sa campagne exceptionnelle au Bayern Munich où il a livré la meilleure saison de sa carrière avec 16 buts en Bundesliga. Sneijder : « Il doit jouer » « Quand Arjen est sur pied, il doit jouer. On ne peut pas se passer d'un joueur de ce calibre », note le meneur de jeu Wesley Sneijder, qui a fait le constat, comme bon nombre d'observateurs, du manque de profondeur du jeu néerlandais face au Danemark (2-0) et au Japon (1-0). Rafael Van der Vaart, qui a dépanné sur le côté gauche du quatuor offensif néerlandais, n'est pas un véritable ailier. « Rafael a bien joué avec ses qualités spécifiques », tempère Robben, qui préférerait jouer à droite, comme au Bayern, ce qui éjecterait dans ce cas Dirk Kuyt de l'équipe de départ. « C'est le coach qui décide. Il connaît nos qualités, notre potentiel », assure Robben qui pronostique que « les Pays-Bas (déjà qualifiés pour les 8es de finale) vont aller loin » dans cette Coupe du monde. « Le groupe est à maturité. Le talent est là. Et nous avons retenu les leçons de notre échec (en quarts de finale de l'Euro 2008) face à la Russie il y a deux ans », assure-t-il. Pour l'ancien joueur du PSV Eindhoven, de Chelsea et du Real Madrid, le Mondial va donc enfin débuter. Il n'est pas trop tard pour qu'il en devienne l'une des stars. A une condition : qu'il ne se blesse pas ! « Suis-je le joueur de cristal que certains décrivent ? Je ne peux pas nier que j'ai souvent été blessé. C'est dû à mon style de jeu, explosif. Mais malgré les risques que cela induit, je n'ai pas l'intention de me brider », avance-t-il. Les supporters oranje touchent du bois...
