Ce n'est pas tout de susciter un engouement continu chez les jeunes désireux de créer de la valeur ajoutée en mettant à leur disposition chaque fois une nouvelle formule de crédit. Encore faut-il prévoir les difficultés qui pourraient surgir avant leur éligibilité à ce crédit. Ainsi, cette situation, générée par un fort grand intérêt éveillé chez les jeunes chômeurs à Bouira par la nouvelle version de microcrédit mise en place par l'Agence nationale de gestion du microcrédit (Angem) de Bouira, est vécue par les intéressés comme un calvaire au niveau des services ouverts pour leur accueil. Chaque journée de réception, 200 à 300 jeunes munis de leur dossier sont, dès 8 h, devant le bureau de réception, mais seuls quelques-uns peuvent en franchir tout de suite le seuil, faute de badges. Et l'attente dure des heures. A mesure que le temps passe, les nerfs s'exaspèrent. La colère, l'indignation, les accusations rendent la tension plus palpable. On affirme que les badges circulent sous le manteau et qu'il faut avoir du piston pour espérer en avoir un. On trouve injuste d'être là depuis l'heure d'ouverture à attendre son tour sans rien voir venir. Contacté, le responsable de l'Angem nous a déclaré à ce sujet que d'abord son agence n'est installée à Bouira que depuis le 11 janvier dernier et de ce fait ne dispose pas de moyens humains suffisants pour faire face aux foules de postulants qui se présentent devant les guichets ouverts à leur intention. Il met ensuite en avant le facteur temps : chaque étude technicoéconomique demande au minimum un quart d'heure et elle doit se faire en présence de l'intéressé et avec son concours. Enfin, notre interlocuteur fait observer que si l'engouement suscité par le nouveau dispositif social est grand parmi la frange d'âge à laquelle il s'adresse (plus de 18 ans...), il reste qu'il n'existe encore aucune agence au niveau des daïras pour alléger le fardeau qui retombe entièrement sur les épaules de son personnel fort réduit. Evoquant les avantages du nouveau dispositif offert par l'Angem, il établit grâce à un parallèle avec l'ancien les avantages considérables que le premier a sur le second. Le financement d'un créneau qui était compris dans une fourchette de 5 à 35 millions passe de 5 à 40 millions avec la nouvelle formule. Le taux bonifié du crédit bancaire qui était de 10% est ramené maintenant à 30% pour le diplômé et de 5% pour le sans-diplôme. L'apport financier de l'un et de l'autre est fixé dans les mêmes proportions. Dans le financement triangulaire (promoteur-Angem et banque), l'apport de l'Angem est de 25% pour le diplômé et de 27% pour le non-diplômé, alors que celui de la banque qui finance le projet est de 70%. Le crédit est remboursable sur 5 ans. Tous ces avantages créent un rush au niveau de l'Angem.
