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Blida : L'université à la rescousse de la filière lait
Publié dans El Watan le 04 - 07 - 2010

Plusieurs chercheurs de l'université de Blida se sont impliqués pour mener des recherches au profit de la filière lait en Algérie.
En effet, des thèses et des expériences scientifiques ont été menées dans ce but, notamment au niveau de la faculté agrovétérinaire relevant de cet établissement d'enseignement supérieur. La première expérience concerne la fécondation in vivo chez le bovin, effectuée à l'université de Blida, en collaboration avec le Centre national d'insémination artificielle et d'amélioration génétique et le Dr Touati, vétérinaire chercheur algérien installé à Liège (Belgique). Au début des années 2000, elle constituait une première au Maghreb, laquelle avait donné naissance au premier veau issu de cette méthode qui se porte d'ailleurs bien. D'autres expériences similaires et réussies ont eu lieu dans la même université.
Au cas où cette méthode est développée, elle pourra facilement contribuer à augmenter l'effectif du cheptel bovin laitier en Algérie, et par ricochet augmenter la production nationale en lait. La fécondation in vivo consiste à produire des embryons d'une manière naturelle mais amplifiée par des hormones. Elle n'engendre aucun risque pour la santé des animaux et le consommateur. « Chez une vache donneuse, on essaye de voir ses qualités, les sélectionner pour les transférer chez des vaches receveuses. A travers cela, on peut facilement déterminer la nature du bovin (femelle ou mâle) », nous a déclaré Adel Djallal, initiateur de cette expérience. Au cas où cette méthode venait à se généraliser, elle minimiserait l'importation, à coups de milliards, de la poudre de lait et d'espèces bovines et permettrait d'arriver à l'autosuffisance (notre pays a produit en 2009 2,45 milliards de litres de lait pour une consommation de près de 4 milliards).
Thèse sur la filière du lait
Il y a à peine un mois, Kebbal Seddik, enseignant universitaire dans la même faculté, vient de soutenir sa thèse de doctorat portant sur la filière lait et sous la direction des professeurs Guetarni D. de Blida et Hanzen CH. de l'université de Liège (Belgique). Dans sa thèse intitulée « Contribution à l'amélioration qualitative et quantitative de lait par la maîtrise des taux cellulaires en élevage bovin laitier à Blida », ce chercheur appelle, à travers son travail qui a duré plusieurs années, à la maîtrise des taux cellulaires chez les vaches laitières. Cette méthode se concrétise via des analyses régulières du lait afin d'avoir une idée sur la santé mammaire de ces mammifères et connaître le taux global d'infection dans le but d'éviter les mammites et ses aggravations qui sont préjudiciables pour la production laitière. La mammite est une infection de la mamelle par des bactéries qui pénètrent par le canal du trayon et déclenche alors une inflammation qui détruit les cellules productrices de lait. L'incidence des mammites représente, pour l'éleveur, un coût financier considérable, une baisse de la production laitière et cause les détériorations des performances zootechniques. Le chercheur a fait ressortir dans sa thèse que la plupart des élevages représentant l'échantillon ayant fait l'objet de sa recherche sont concernés par la mammite.
(Sur les 626 élevages agréés dans la wilaya de Blida pour un cheptel de 6127 vaches laitières, la recherche a concerné 92 élevages pour 2177 bovins laitiers). L'étude a permis d'identifier les points faibles des élevages étudiés et de déterminer les principaux facteurs de risque d'apparition des mammites. Parmi ces risques, le chercheur cite des cas d'élevages ayant une quantité insuffisante ou sans litière (79%), le recours au traitement traditionnel au lieu d'un traitement médical qui garantit la guérison bactériologique. En dehors de la mammite et son incidence sur la production du lait, M. Kebbal a relevé dans sa thèse que la moitié des élevages ayant fait l'objet de sa recherche comporte un effectif inférieur à 15 vaches ce qui limite la production. Il a constaté dans la profession un manque de professionnalisme et d'organisation, un manque flagrant d'hygiène (58% des élevages sont classés entre sales et très sales), un mauvais entretien des équipements de la traite et la non-séparation des vaches malades des vaches taries, la distribution de la ration alimentaire sans tenir compte du rang et du stade de lactation des vaches ; du coup, la situation est alarmante dans plus de la moitié des élevages pour ce qui est du statut sanitaire.
Spécificité de l'élevage
Dans sa thèse, il est mentionné aussi que 73% des bâtiments d'élevage étaient initialement des hangars, aménagés par la suite sans pour autant prendre en compte des spécificités de l'élevage tel que la position de l'entrée principale, les ouvertures pour une bonne aération, l'éclairage et le box de vêlage (absence de box de vêlage dans 80%). Il ressort de cette étude que les mauvaises pratiques usitées dans la plupart des élevages audités sont sanctionnées par une perte moyenne de production quotidienne de 49 litres pour 10 vaches (140 000 litres annuellement). L'aspect financier des pertes est en moyenne de 40 milliards de centimes algériens (5 millions de dollars US) par an pour les élevages laitiers agréés dans la wilaya de Blida (plus de 2000 milliards de centimes à l'échelle nationale). Pour développer la filière lait, le chercheur recommande la mise en application du paiement du lait à la qualité (taux protéiques et cellules somatiques, matière grasse), et de pénaliser les éleveurs dont le lait recèle des germes et des résidus d'antibiotiques. L'éleveur est appelé à améliorer l'état sanitaire de son cheptel pour avoir un rendement conséquent. Le transformateur aura dans ce cas une meilleure qualité de son lait qui donnera surtout un meilleur produit fini. Le consommateur aura un produit sain avec absence de risques (germes, toxines et résidus d'antibiotiques).
Une politique d'accompagnement des éleveurs et des vétérinaires basée sur la formation continue, la vulgarisation et la sensibilisation est plus que nécessaire pour la réussite de cette opération. La promotion de l'investissement dans les unités de production fourragère figure aussi dans les recommandations. Enfin, en Algérie, aucun laboratoire n'est doté d'une méthode fiable et reconnue pour l'évaluation de la numération des cellules somatiques du lait et connaître, avec précision, l'état de santé du bovin. L'étude de M. Kebbal a été faite grâce à un appareil appelé Coulter Counter pour analyser les taux cellulaires dans le lait (seul disponible). Il appel à introduire l'appareil Fossomatic, utilisé dans les pays développés et qui sert à déterminer automatiquement et avec précision le nombre de cellules du lait et maîtriser la santé mammaire des vaches laitières dans le but d'augmenter notre production laitière. « Le problème de la filière lait n'est pas dans la collecte car, même si ce produit n'est pas collecté dans le circuit officiel, il ira quand même au consommateur. Pour arriver à l'autosuffisance et développer cette filière, il faut respecter les paramètres et les normes requises mondialement reconnues », espère M. Kebbal.


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