La salle Ibn Zeydoun de Riadh El Feth a abrité, dimanche soir, une projection presse du long métrage Africa is back, réalisé par William Klein, dans le cadre de la tenue, en juillet 2009, de la deuxième édition du Festival culturel panafricain. D'une durée de 93 minutes Africa is back n'est pas seulement une fresque déclinant tous les moments forts du 2e PANAF qui s'est déroulé du 5 au 20 juillet 2009 à Alger et dans 37 wilayas du pays. Ce long documentaire est scindé en trois parties bien distinctes à savoir : la mobilisation autour des indépendances avec en prime un clin d'oeil au film de William Klein sur le PANAF de 1969, l'Afrique face à elle-même et Alger quarante ans après la tenue du 1er Festival panafricain. Avant la projection du film documentaire, les deux producteurs Chergui Kharroubi et Salem Brahimi, ont indiqué qu'ils ont travaillé dans la liberté la plus totale. « Je suis reconnaissant envers le ministère qui s'est comporté comme un véritable producteur. Le film a crée des fraternités et des convergences entre des gens qui n'auraient pas pu se rencontrer sans le PANAF » a souligné Salem Brahimi. Africa is back est un film qui met en exergue une vraie idéologie africaine. Le réalisateur William Klein a mis en exergue d'une façon subtile la vraie idéologie africaine. Mis à part le déferlement de belles images colorées de certaines manifestations culturelles et artistiques qui se sont déroulées durant quinze jours dans certaines lieux phares de la capitale, le réalisateur William Klein a donné la parole à certaines figures de proue de la culture africaine. En effet, qu'ils soient écrivains, dramaturges, essayistes, présidents d'association ou encore critiques d'art, tous ont donné leur approche sur la tenue de cette deuxième édition du PANAF. Au delà du riche programme concocté par les organisateurs, la plupart ont souligné que cet événement a été d'un apport majeur dans le renforcement du dialogue entre les peuples d'Afrique. Ces personnalités de la culture ont soutenu que si la plupart des pays africains ont recouvré leur indépendance, il n'en demeure pas moins que l'Afrique reste à construire, compte tenu des fléaux d'ordre sociopolitique et sécuritaire qu'elle rencontre au quotidien. C'est parce que l'ère des indépendances africaines a été un échec certain que tous sont convaincus que l'Afrique est à même de parer à certaines imperfections. L'essayiste malienne Amina Traoré n'a pas mâché ses mots pour affirmer que : « Le G20 est illégitime. Le G8 l'est tout autant. Nous sommes un continent divisé devant une Europe qui se referme. Nous sommes dans une Afrique pillée devant une Europe fermée qui tente de se construire. L'Afrique est à construire avec la nouvelle génération. Il faut travailler pour gagner plus ». L'écrivain togolais Sami Tchak ne va pas de main morte pour affirmer que l'Afrique n'a pas encore recouvrer son indépendance « elle reste dépendante de plusieurs contingents moraux » lance-t- il. Pour l'écrivain sud-africain André Brik, le racisme perdure. La psychologue algérienne F. Karadja estime qu'il y a des changements au sein de la société algérienne. Le réalisateur Abderrahmane Sissako a argué que « les indépendances ont été subies et que l'Afrique est divisée, encore aujourd'hui. Voir autant d'Africains réunis dans un seul pays c'est positif. Maintenant il faut regarder vers l'avenir et l'avenir c'est du travail ! » Il est à noter le film a été projeté en présence de la ministre de la Culture, Khalida Toumi et de l'acteur américain Danny Glover et de l'écrivain afro-américain Manthia Diawara. Africa is back sera programmé d'ici la rentrée prochaine dans certaines salles de projection algériennes. Il est, nous dit-on, inscrit dans un festival à Lagos.
