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Yamina Bachir Chouikh. Cinéaste et productrice : L'Algérie doit créer une école du cinéma
Publié dans El Watan le 16 - 07 - 2010

Rachida a été sélectionné au Festival de Cannes sans être primé. L'essentiel était-il ailleurs ?
La réaction du public à Cannes était positive à l'égard du film. A l'époque, cela ne m'a pas dérangé que le film n'ait pas de prix. Le fait que le long métrage soit sélectionné à Cannes, c'était déjà énorme. Le film a eu ensuite sa carrière mondiale. L'essentiel est qu'il a été vu partout.
Après le succès de Rachida, avez-vous pensé à un autre projet ?
Bien sûr ! Tout de suite après, j'ai fait Parcours inattendu de femmes, des documentaires sur les filles qui avaient 20 ans au début du terrorisme. Je les ai interviewées dix ans après. Elles ont passé leurs plus belles années avec le terrorisme. J'ai déjà monté un seul, celui sur la reporter-photographe Louisa Ammi. Je suis d'une autre génération et je connais les journalistes qui ont le même âge que moi. Après 1988, une vague de jeunes journalistes est venue. Des jeunes surpris par le terrorisme autant que nous. J'ai voulu savoir comment ces journalistes s'étaient adaptés à la nouvelle situation. D'où mon intérêt pour Louisa. Je suis allée aussi vers des femmes inconnues, comme cette dame qui a élevé seule ses enfants après le kidnapping de son mari. C'est ce que j'ai fait avec Rachida. Mais j'ai pas continué le travail. C'était trop fort et trop douloureux. Je ne sais pas si je vais reprendre. Je viens de terminer un documentaire sur les femmes dans le mouvement national à partir des années 1940 et jusqu'à l'indépendance. J'ai évité de lui donner un titre belliqueux. Aussi, ai-je choisi provisoirement le titre Hier, aujourd'hui et demain. Il n'y a pas encore de date pour sa sortie.
Vous êtes passée à la production…
Oui, j'ai produit le film de Chouikh, Douar N'ssa. Dernièrement, j'ai produit le court métrage de Yasmine Chouikh, El Djenn. Le film n'est pas encore sorti. Il a été vu à Cannes et à Béjaïa. On va préparer une belle petite projection pour la présentation au public. Les gens et la presse se déplacent difficilement pour un court métrage. Douar N'ssa a eu un bon parcours avec des prix à Rotterdam (Pays-Bas) et à Montréal (Canada). Ailleurs, les films de Chouikh ont toujours un bon accueil. La presse algérienne était mitigée sur ce long métrage.
Allez-vous revenir à la fiction ?
Je n'ai pas de projet pour l'instant, mais je prépare la production d'un long métrage ambitieux qui s'appelle L'Andalous, de Mohamed Chouikh. C'est un film qui revient sur la chute de Grenade en 1492 et sur une partie de l'histoire de l'Algérie encore méconnue. C'est une fresque historique sur l'Algérie du début XVe siècle. Ce genre de films exige beaucoup de moyens. Habituellement, Mohamed Chouikh réalise des films avec un budget modeste. Il a une méthodologie économique du travail. Le budget de L'Andalous est évalué actuellement à 25 milliards de centimes. Historiquement et culturellement, c'est un film utile. La chute de l'Andalousie avait provoqué un énorme bouleversement. Les effets ressentis en Algérie perdurent jusqu'à aujourd'hui. Il ne faut pas oublier que les Espagnols sont restés plus de trois siècles en Algérie, surtout à l'Ouest. Le tournage du film, qui devrait durer deux mois, n'a pas encore commencé. On prévoit des tournages en Espagne et en Algérie, mais tout dépend des moyens. Des scènes seront tournées à Alger, Oran, Mostaganem et Tlemcen.
L'Andalous sortira donc en 2011 !
Normalement, oui. Nous n'avons pas trouvé beaucoup de financements pour ce film. Cela dit, le ministère de la Culture a débloqué un budget à partir du Fdatic. Pour mes projets, je préfère ne rien dire. Cependant, je sais que je ferai un film social.
Etes-vous plus à l'aise dans la réalisation ou dans la production ?
J'aime faire la réalisation. La production m'a été imposée. J'aime bien avoir quelqu'un qui s'occupe de moi et qui cherche l'argent pour mes films. Si je ne fais pas de production, je ne peux réaliser des films. En Algérie, il faut définir les sources de financement pour le cinéma. Ailleurs, il y a des lois pour cela. La seule source connue en Algérie est le FdaticC. Ce fonds est aléatoire, car il dépend des ressources affectées par le ministère des Finances, alors qu'il ne devait pas être soumis à cela. La raison est simple : le cinéma doit s'autofinancer. Les aides ne sont qu'un plus. L'inexistence de salles de cinéma fait que l'autofinancement est absent. Les plus grandes entrées de film ne sont réalisées qu'à Alger. Cela ne rapporte rien à la production. Cela ne suffit même pas pour amortir les coûts de tirage de copies. Nous étions dans un système où tout était financé par l'Etat. Cela a changé. On est passé à l'économie de marché, mais on a oublié d'élaborer de nouvelles lois pour le 7e art. Le cinéma reste régi par les anciennes lois. Par exemple, le cinéma ne peut pas avoir de sponsors. Ceux-ci sont autorisés à le faire pour le sport et les activités de la jeunesse.
Comment faire pour récupérer les salles de cinéma et donc garantir un financement pour le cinéma ?
C'est le rôle de l'Etat et des collectivités locales. Cela dit, créer des multiplexes, par exemple, ne règle pas le problème du cinéma. Car il faut d'abord penser à la production et à la distribution. Les gérants des multiplexes ne peuvent pas jeter leur argent par la fenêtre. Il faut qu'ils fassent de la distribution pour assurer l'exploitation de la salle. Les distributeurs algériens ont les mêmes problèmes que les producteurs. Il n'y a pas de système permettant de compter les entrées pour un film. L'industrie du cinéma manque de beaucoup de chaînons. L'aide étatique doit augmenter. Elle est limitée actuellement à 1 milliard de centimes. C'est une goutte d'eau pour des films qui valent plus de 25 milliards de centimes. Soutenir le cinéma est une question de volonté politique. En Europe, les télévisions financent le cinéma. Chez nous, il n'y a qu'une seule chaîne de télévision qui finance la production cinématographique quand elle le peut. S'il y avait plusieurs télés, le cinéma aurait eu plus d'argent. Toutes ces difficultés bloquent les initiatives privées, car il est impossible de récupérer l'argent investi. Les fonds débloqués par les mécènes ne sont pas comptabilisés au niveau des impôts comme du mécénat.
Pourquoi les films algériens ne sont-ils pas développés en Algérie ?
Il n'y pas de laboratoires qui répondent aux normes en Algérie. Nous n'avions rien par le passé, car j'ai fait des mixages dans les laboratoires algériens et je sais de quoi je parle. Des laboratoires qui appartenaient au Commissariat politique du FLN et cédés après à l'ENPA. A l'ENPA, il n'y avait pas de techniciens. C'était du bricolage. Les cinéastes algériens ont toujours développé et mixé leurs films à l'étranger. Je crois qu'il faut raser et repartir à zéro. Dans ce métier, les choses avancent vite. Même les véritables professionnels sont parfois dépassés. Ils sont obligés de s'adapter à la culture du HD et du numérique. Il faut former les jeunes. L'Algérie doit créer une école du cinéma. J'appelle à ce que le cinéma soit enseigné à l'école. Il faut qu'on aille vers un bac cinéma. On ne peut être tous des scénaristes ou des réalisateurs. Il est important d'orienter les jeunes vers des métiers tels que costumier, script, preneur de son ou directeur photo. Le métier de réalisateur n'est pas le plus facile.
Bio express
Yamina Bachir Chouikh, 56 ans, est cinéaste et productrice. Elle est réalisatrice de Rachida, un film primé dans plusieurs festivals à l'étranger en 2001. Elle a produit le long métrage de son époux, Mohamed Chouikh, Douar N'ssa. Elle vient d'achever la réalisation d'un documentaire de 1h45 sur l'engagement des femmes algériennes dans la guerre de Libération nationale et prépare actuellement la production d'une fresque historique, L'Andalous, qui sera réalisé par Mohamed Chouikh. Amina Bachir Chouikh a débuté sa carrière en 1970 en tant qu'assistante monteuse. Elle a travaillé avec plusieurs ciénastes dont Merzak Allouache pour Omar Gatlato et Mohamed Lakhdar Hamina pour Vent de sable. Elle a également collaboré avec Okacha Touita.


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