Comme pour répondre à l'inquiétude de nos cinéastes sur leur profession, Abdelaziz Bouteflika a approuvé en Conseil des ministres, cette semaine, un projet de loi visant à ressusciter le cinéma en Algérie. Ce que prévoit le projet de loi : La réalisation, l'exploitation, la diffusion et la distribution des oeuvres cinématographiques, ainsi que la projection publique de films à des fins non lucratives seront soumises à une autorisation du ministère de la Culture. L'exploitation des salles de projection cinématographique sera quant à elle soumise à un cahier des charges. La création d'un dépôt auprès de l'instance chargée de la conservation cinématographique, d'une copie des films nationaux et étrangers diffusés dans le pays à l'expiration des droits d'exploitation, ainsi que des films déjà produits ou à produire relatifs à la guerre de Libération nationale. L'obligation pour les producteurs étrangers procédant à des réalisations en Algérie de recourir à des collaborateurs nationaux comme le fait le Maroc depuis plus 50 ans. L'instauration d'une aide publique aux sociétés locales de production, de distribution, d'exploitation et de diffusion cinématographiques. Un soutien à la formation aux métiers du cinéma, y compris l'octroi d'encouragements publics au profit des stagiaires. Une aide pour la réalisation des films liés à la lutte de Libération nationale. Khalida Toumi marque un point : elle aurait réussi à convaincre le Chef de l'Etat. Celui-ci a demandé au gouvernement de veiller à encourager la réhabilitation des salles de cinéma et à mobiliser le concours de la production cinématographique et de celle de la Télévision nationale pour la commémoration du 50e anniversaire de l'Indépendance nationale. Après plus de vingt ans de crise, l'Etat espère, grâce à ce soutien, que le cinéma algérien retrouve ses lettres de noblesse et sa place dans le paysage cinématographique international, trente-cinq ans après Chronique des années de braise de Mohammed Lakhdar-Hamina, Palme d'or au Festival de Cannes.
