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Tunisie : Ben Ali ne lâche pas les journalistes dissidents
Publié dans El Watan le 16 - 07 - 2010

Le journaliste Fahem Boukadous a été arrêté, hier, par la police tunisienne. Condamné pour « entente criminelle » et « diffusion d'informations de nature à troubler l'ordre public », le régime lui reproche la diffusion d'images de manifestations sociales en Tunisie.
« Fahem Boukadous a été arrêté au lendemain de sa sortie de l'hôpital de Sousse, où il était soigné pour des problèmes respiratoires », alerte son avocate Radia Nasraoui. Il a été interpellé à l'intérieur de l'hôpital Farhat Hached, où il était retourné chercher son dossier médical, hier, en compagnie de son épouse, indique cette dernière. Afef Boukadous a dit craindre pour la santé de son mari asthmatique et tente de connaître le lieu de sa détention pour lui remettre des médicaments qu'il n'avait « pas eu le temps d'emporter » au moment de son interpellation. Fahem Boukadous, 40 ans, est nettement moins connu que Taoufik Ben Brik. Il vit à Gafsa, dans le sud de la Tunisie. Sans lui, le monde et les Tunisiens n'auraient pas entendu parler de l'agitation sociale dans le bassin minier de Gafsa, au premier trimestre 2008. Boukadous en a rendu compte pour la chaîne indépendante Al Hiwar, diffusée un temps par satellite depuis l'Europe puis sur Internet. C'est lui qui a diffusé les seules images connues des émeutes contre les autorités locales, car, à l'époque, la région était totalement bouclée. Recherché au même titre que les syndicalistes de la région, le journaliste a plongé dans la clandestinité en juin 2008.
La cible
Au cours de cette période, il a été condamné par contumace à six ans de prison pour « association de malfaiteurs » et « diffusion d'informations de nature à perturber l'ordre public ». Une peine ramenée à quatre ans. Fin 2009, quand le pouvoir a gracié les « agitateurs » de Gafsa encore en prison, Boukadous est sorti de la clandestinité. Il a été laissé en liberté, en attendant son procès en appel, qui devait débuter à Gafsa. Fahem Boukadous a été condamné le 6 juillet en son absence à quatre ans de prison ferme par la cour d'appel de Gafsa (sud-ouest), alors qu'il était hospitalisé depuis le 3 juillet à Sousse (centre-est) pour des problèmes pulmonaires. Pour ses défenseurs et des ONG, le journaliste a été puni pour sa couverture des manifestations sociales, puni pour avoir montré au monde les seules images des émeutes sociales dans un régime où tout est contrôlé par la censure officielle. Les autorités tunisiennes dénient la qualité de journaliste à M. Boukadous et considèrent qu'il est impliqué dans ces troubles, assurant qu'il a été condamné pour « des infractions de droit commun sans rapport avec ses activités journalistiques ».
Tollé
Pour Tunis, il fait partie d'un « groupe criminel » ayant endommagé des bâtiments publics et privés, installé des barrages routiers et causé des « blessures sérieuses » à des officiers, notamment par des jets de cocktails Molotov. Le jugement de Fahem Boukadous a suscité plusieurs réactions hostiles au régime tunisien. En Tunisie, le Parti démocratique progressiste (légal) s'est opposé à son renvoi en prison et a demandé l'annulation du verdict, également dénoncé par des ONG de défense des droits de l'homme. A l'étranger, les Etats-Unis ont dit être « profondément inquiets » quant au recul des libertés en Tunisie, et la France a affirmé son attachement « à la liberté d'expression » dans ce pays maghrébin, suite à l'annonce du verdict. Pas de réaction officielle en Algérie… Pour Reporters sans frontières (RSF), la condamnation de M. Boukadous n'est qu'un « cas de plus qui montre que le régime tunisien se veut implacable avec les journalistes indépendants », qui subissent, selon l'organisation de défense de la presse, un « véritable harcèlement au quotidien ». L'état de santé de Boukadous est à prendre au sérieux, il risque d'avoir une crise d'asthme à n'importe quel moment. Quand on connaît les conditions dures et parfois moyenâgeuses des prisons tunisiennes, ses proches craignent pour sa vie, mais tentent aussi de rester optimistes, à l'image de son avocate Radia Nasraoui : « Je refuse d'être pessimiste. Il y a une très forte mobilisation pour Fahem Boukadous, en Tunisie et à l'étranger. Al Jazeera fait un sujet sur lui tous les jours. Les Etats-Unis et l'Europe ont pris position sur ce cas, on peut espérer qu'il sera libéré avant les quatre ans. En tout cas, on va continuer de batailler pour sa libération et celle des autres défenseurs des droits de l'homme emprisonnés. »


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