Symbole de la lutte contre l'apartheid. Icône mondiale de la réconciliation et de la paix. L'ancien président sud-africain, Nelson Rolihlahla Mandela, qui a fêté hier son 92e anniversaire, marque définitivement l'histoire de l'humanité. Le monde entier fêtera désormais la Journée internationale Nelson Mandela qui coïncide avec la date de son anniversaire, le 18 juillet 1918. Instituée par l'Organisation des Nations unies (ONU) le 18 juillet 2009, cette date sera fêtée annuellement à travers le monde. Comme beaucoup de pays, l'Algérie était au rendez-vous pour se remémorer des valeurs d'un politique africain ayant une relation particulière avec notre pays. A l'occasion, le forum El Moudjahid a organisé, hier, une conférence-débat pour évoquer, avec la participation de plusieurs personnalités nationales historiques, l'homme et la grandeur de ses réalisations au service des Sud-Africains et de l'humanité en général. La conférence a été inaugurée par la lecture du message du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon. « Nelson Mandela est une source d'inspiration pour des milliers de personnes. Il n'a bénéficié d'aucun soutien, ni celui de l'argent ni celui du pouvoir. Comme il nous le rappelle constamment, c'est un homme ordinaire. Mais il a accompli des choses extraordinaires », souligne le secrétaire général de l'ONU dans son message, lu par Mamadou Mbye, coordinateur du système des Nations unies en Algérie et directeur du Centre d'information des Nations unies à Alger. Ban Ki-moon salue les sacrifices de Nelson Mandela pour « un monde meilleur pour tous ». « L'œuvre accomplie par Mandela l'a été au prix d'un grand sacrifice personnel pour lui-même et pour sa famille. Son sacrifice a non seulement servi le peuple et sa propre nation, l'Afrique du Sud, mais a rendu aussi le monde meilleur pour tous les peuples. Aujourd'hui, nous lui adressons nos remerciements pour tout ce qu'il a fait pour la liberté, la justice et la démocratie. » Le prix Nobel de la paix 1993 – un prix qu'il a eu en même temps que l'ancien président sud-africain F. W. De Klerk – est un admirateur de l'Algérie et notamment de sa lutte pour la libération. Nelson Mandela s'est rendu, en effet, à deux reprises en Algérie, en 1960 et en 1990, juste après sa libération. Les témoignages des personnalités algériennes qui l'ont connu confirment l'amour et l'admiration que voue Nelson Mandela à l'Algérie. « Nelson Mandela porte l'Algérie dans son cœur et la qualifie de La Mecque des mouvements de libération », soulignent des moudjahidine qui ont assisté à la rencontre. « Nelson Mandela porte l'Algérie dans son cœur » Pour Abdelhamid Mehri, ancien secrétaire général du FLN, « la direction de la Révolution algérienne avait mené le même combat que l'Afrique du Sud et des militants de mouvements de libération d'Afrique, dont Nelson Mandela, avaient séjourné en Algérie et bénéficié d'une formation militaire ». Abdelhamid Mehri s'est dit également « honoré d'avoir accueilli en Algérie Mandela en 1990 ». « Ce combattant a réussi à mettre en place les bases d'une réconciliation nationale en Afrique du Sud », faisant remarquer dans le même sillage que l'Algérie continuera de combattre les séquelles du colonialisme français. « La réconciliation avec la France ne peut être possible et effective tant que de l'autre côté, on continue encore à glorifier le colonialisme », soutient-il. Le moudjahid Abdelkrim Hassani a fait le parallèle entre le combat de Nelson Mandela et la Déclaration du 1er Novembre. « L'Algérie a consenti des sacrifices pour recouvrer sa liberté et sa dignité. Le leader sud-africain a réussi à faire des Sud-Africains (Noirs et Blancs) des frères alors qu'ils étaient des ennemis inconciliables », dit-il. Pour sa part, la moudjahida Leila Tayeb affirme avoir découvert en Mandela un combattant invétéré, mais aussi une personne pleine d'humilité et de modestie. Ainsi, le combat pour la démocratie de Mandela est un exemple à suivre dans un continent qui reste toujours sous l'emprise de la gérontocratie et de l'autocratie.
