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Gestion des catastrophes : quelle planification à l'échelle mondiale ?
Publié dans El Watan le 06 - 04 - 2020

L'événement du XXIe siècle coïncide avec une avalanche de catastrophes. Elles ont leurs racines dans le passé. Mais elles sont devenues très aiguës et très dangereuses durant ce nouveau siècle. En premier lieu, le réchauffement climatique a induit de nombreux cataclysmes comme les ouragans, les tsunamis, les sécheresses, les virus etc.
La crise des Subprimes avait détruit d'immenses richesses et a failli terrasser l'économie mondiale. Le coronavirus a détruits des dizaines de milliers de vies humaines, dévasté les bourses mondiales et mis en grande détresse l'ensemble de l'économie mondiale. Nous avons beaucoup d'autres calamités réelles, comme les guerres civiles et potentielles, comme les météorites et autres. La plupart de ces catastrophes sont dues aux actions humaines trop souvent par cupidité et parfois par des actions dont on ignorait en grande partie les conséquences désastreuses de leurs agissements.
Mutualiser les moyens
Puisque les catastrophes deviennent de plus en plus des faits courants il nous faut de plus en plus les intégrer dans nos préoccupations les plus importantes. On ne peut plus continuer à vivre et à se comporter comme durant les années soixante-dix et quatre-vingt ou l'essentiel des calamités sont d'ordre national et plus facilement maîtrisable. Dans ce contexte, il y a deux dimensions à cette problématique. La première concerne le niveau international. Y a-t-il un potentiel de traiter ces problèmes d'une manière multilatérale ? Ou faut-il faire abstraction de cette éventualité et traiter le problème d'une manière unilatérale chacun disant «Me first» ? Nous allons analyser la problématique au niveau international pour évaluer le potentiel d'action à ce niveau. Par la suite, il serait intéressant d'examiner les missions publiques au niveau national. C'est au niveau international que se trouvent les solutions optimales à ces graves catastrophes qui selon toute vraisemblance vont devenir de plus en plus fréquentes.
Mais les institutions internationales demeurent figées et structurées comme par le passé. Une collaboration internationale au niveau d'une instance comme l'ONU dotée de ressources et de pouvoirs adéquats permettrait de mutualiser les moyens et de contribuer à alléger les conséquences de ces désastres. Considérons le problème du Covid-19 communément appelé coronavirus. Si nous disposions d'une telle structure avec l'organisation et les moyens appropriés le problème serait étouffé dans l'œuf en dépensant quelques millions de dollars et après une perte de quelques dizaines de vies humaines. Mais l'OMS (Organisation mondiale de la santé) n'a ni les ressources, ni l'autorité et encore moins la stratégie et les mesures opérationnelles pour venir à bout d'une telle pandémie. Pour avoir choisi la stratégie de chacun pour soi et de monter une organisation symbolique le monde paye une facture de plusieurs dizaines de milliers de milliards de dollars de pertes des centaines de milliers de vie humaines.
Et il en sera ainsi pour les futures catastrophes potentielles : météorites, ouragans, etc. L'absence de dispositifs appropriés de lutte contre les catastrophes est une conséquence indirecte des hypothèses économiques et politiques néolibérales extrémistes. Tout comme il faut, selon l'idéologie néoclassique, avoir un minimum d'état au niveau national, il faut le réduire davantage au niveau international. Les individus et les organisations privées doivent prendre en charge les problèmes qui les concernent affirment leurs gourous néolibéraux. Par ailleurs, en flattant les ego nationaux les politiciens se découvrent un rôle de héros protecteurs nationaux contre les diverses formes d'envahissements internationaux, y compris les organismes de collaboration. Les nations les plus puissantes considèrent qu'elles sont dotées de capacités qui les rendent autosuffisantes si et si seulement si elles recouvraient leurs pleines attribution : «America First» le fameux symbole de Trump exemplifie à merveille ces appréhensions. Des millions de personnes flattées dans leur orgueil le plus profond se laissent entraîner par la passion et non la raison. Les interrelations entre la psychologie et la politique n'ont jamais été aussi puissantes.
Compter sur soi
Lorsque les instances internationales, trop affaiblies par les démarches nationalistes, obtiennent de maigres résultats sur leurs missions premières on a une parade. On démultiplie les instances internationales d'interventions : G20, G7, COP, ONU, OMS, etc. Ce qui rend le processus décisionnel extrêmement lent, diffus et incertain. Les puissances mondiales, jalouses de leurs prérogatives, dégagent rarement un consensus pour intervenir rapidement. La Chine a refusé l'aide américaine lors des premiers jours d'apparition du virus Covid-19. On aurait pu l'éradiquer à ce moment-là. Mais les animosités politiques avaient pris le dessus sur un dossier d'une brûlante importance. Mais nous n'avons pas là un modèle de solution. Nous sommes structurés pour échouer au niveau international sur les questions d'intérêt commun et les problématiques des crises mondiales. Un autre sujet d'inquiétude concerne la planification exhaustive. On a abandonné le potentiel de planification disponible chez nos experts partiellement pour cause d'idéologie. Cette dernière évoque l'ère communiste et la planification centralisée. Alors on en fait très peu.
Les organisations internationales doivent être préparées à tout genre de situation, tout en mutualisant les moyens nécessaires. Si dans le futur un météorite dévastait un territoire, il nous prendrait par surprise. Etant non préparée, les conséquences seront dévastatrices. On ne peut compter sur la NASA pour dépenser des centaines de milliards de dollars pour sauver l'Ouganda par exemple. Tout est à repenser au niveau international mais les ego et les intérêts en présence sont loin de permettre une révision profonde du partage d'autorités et de responsabilités entre les Etats nationaux et les organisations internationales. Le schéma actuel a le mérite d'exister.
Il a produit quelques mini succès dans différents domaines. Il est basé sur un processus décisionnel bizarre : un mélange de relique historique et de puissance militaire comme sous bassement du pouvoir. La décision par consensus au sein d'un club fermé (conseil de sécurité) ne permet pas d'architecturer le tissu institutionnel qu'il faut avec l'organisation, les ressources et l'autorité nécessaires à la réussite de la gestion de programmes de lutte contre les grandes catastrophes. Chaque pays a donc intérêt à avoir en parallèle son propre programme d'action. On peut en tirer un bénéfice très limité des organisations internationales. Mais il faut surtout adopter l'attitude du compter-sur-soi, se préparer et bien planifier une gestion efficace des catastrophes.
Par Abdelhak Lamiri
PH. D. en sciences de gestion


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