Le permafrost, un anglicisme dont l'équivalent français est pergélisol, est peu connu sous nos latitudes qui sont à mi-distance entre les régions tropicales et ces grands déserts glacés de l'arctique. Les Algériens sont plus familiarisés avec les régions tropicales et équatoriales habitées, explorées, exploitées et abondamment filmées qu'avec ces vastes étendues glaciales du nord de la planète où ne survivent que des hommes, des animaux et des végétaux adaptés à de dures conditions climatiques et où ne s'aventurent que de rares explorateurs. Le pergélisol est un terme géologique qui correspond aux terrains de la surface ou proches de la surface dont la température ne remonte jamais au-dessus de 0°C pendant une année au moins. Sous-sol rocheux, formations superficielles, et sols, il peut aussi contenir de la glace dans les fissures. Son épaisseur varie de quelques mètres à plusieurs centaines de mètres et il est recouvert d'une couche supérieure, la couche active, qui gèle pendant l'hiver et qui dégèle au printemps en se recouvrant d'une maigre végétation. Avec 25 millions de kilomètres carrés, il occupe le cinquième des terres émergées bien plus que les forêts tropicales et équatoriales réunies qui recouvrent 20% des continents avec 20 millions de kilomètres carrés. De manière générale, il occupe toutes les terres situées au-dessus du 60e degré de latitude, notamment au Groenland, en Alaska, au Canada et en Russie. Sa sensibilité aux changements de température en fait un indicateur privilégié pour le réchauffement climatique. Selon les climatologues, la quantité de permafrost pourrait diminuer de 50% d'ici 2050 jusqu'à ce qu'il n'en reste plus que 10% en 2100. Il pourrait libérer des quantités des milliards de tonnes de dioxyde de carbone ce qui en fait une bombe climatique. Il renferme encore des virus en dormance depuis des millénaires.
