Lotfi Attar a fait son show, vendredi dernier, dans son quartier à lui, à la Calle Del Sol (la rue du soleil), où se tient depuis le 28 juillet la 3e édition du Festival du raï. Enfin de la musique raï, Lotfi vaut vraiment le déplacement », s'exclame un groupe de jeunes oranais, venus spécialement pour assister au concert de leur idole. Après l'introduction Salam aâlikoum, dans un pur style gnawi, Lotfi enchaînera sur un tempo électro-gnawi-raï, mettant le feu à des gradins qui se remplissaient graduellement. Entouré de ses musiciens, dont le saxophoniste Abderrahmane Denden (dit Dahmane), son complice de toujours, l'ex-leader du groupe Raïna Raï donne à voir et à écouter ses plus belles compostions. Des œuvres décidément indémodables, à l'instar de Ya Zhrayda et de Zina, façonnées par les accords inimitables de Lotfi Attar. Le public, debout, jubilait au moment de l'exécution de ces morceaux d'une grande originalité. Lotfi of Raïna Raï est le titre d'un nouvel album que s'apprête à sortir Attar dans quelques mois. Deuxième chanteur inscrit dans l'ordre de passage de cette troisième soirée du Festival du raï, Mohamed El Abassi aura du mal à emballer un public, dont le penchant pour le raï festif n'est plus à démontrer. Un style dans lequel excellent forcément Cheba Kheïra et Cheb Abbès qui ont pratiquement éclipsé lors de leur passage sur scène les Chebs Salhi, Miloud et Hasni Sghir. Des chanteurs qui, invariablement, d'un festival à un autre, proposent les mêmes airs, s'ils n'en imitent pas carrément les Chebs les plus en vogue… Notons la défection, vendredi dernier, du groupe Makta, admis au concours jeunes talents, et programmé en ouverture de cette 3e soirée. Aujourd'hui, au programme de la quatrième soirée, l'on retrouvera Cheb Akil, Fadila, Cheikh Abdou, Cheb El Hebri, Cheb Nassim et Magic System.
