Après avoir prédit en avril dernier un recul de 3% de l'économie mondiale, le Fonds monétaire international (FMI) se dit encore plus pessimiste aujourd'hui. Selon la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, les indicateurs de certains pays pourraient détériorer cette prévision initiale. «Les données économiques qui nous arrivent de beaucoup de pays sont en dessous de notre analyse déjà pessimiste pour 2020. Et en l'absence de solutions médicales, des scénarios plus défavorables pourraient malheureusement se concrétiser pour certaines économies», avertit la responsable du FMI lors d'une vidéo-conférence organisée en Italie. Mme Georgieva affirme que le «comportement inconnu du virus obscurcit l'horizon de nos prévisions», et que seuls des traitements et vaccins à prévoir au plus tard au début 2021 pourraient permettre de compter sur un rétablissement de la situation. «La reprise économique passe cependant par des tests et un traçage des personnes positives sur une plus grande échelle», dit-elle. Dans une note précédente du FMI, les investissements additionnels nécessaires pour réduire le risque de futures épidémies ne représenteront pas moins de 20 000 milliards de dollars à l'échelle mondiale d'ici 20 ans. Des investissements de qualité dans le secteur de la santé sont impératifs afin de se préparer plus efficacement à faire face aux épidémies. «Au cœur de la pandémie de Covid-19, la politique budgétaire est devenue la bouée de sauvetage des ménages comme des entreprises. Elle jouera aussi un rôle déterminant pour préparer les pays à réagir à une crise et pour contribuer à la reprise», indique le FMI dans un rapport. La réussite du déconfinement dépendra, selon le FMI, d'une relance économique vigoureuse qui profitera à tous, garantissant des dispositifs de protection sociale et d'un soutien budgétaire de grande envergure. Dans des pays émergents et en développement, souligne le FMI, la prudence est de mise dans le financement du développement afin d'en assurer durabilité. Le FMI préconise aussi la réduction temporaire des charges sociales parmi les outils à la disposition des gouvernements pour aider les entreprises à réembaucher les travailleurs après la pandémie. «La diminution temporaire de la taxe sur la valeur ajoutée ou la distribution de bons de consommation peuvent aussi convaincre les gens de dépenser davantage. De manière générale, les pays pourraient adopter à l'avance des lois prévoyant le déclenchement automatique de certaines mesures en cas de ralentissement économique, notamment des prestations sociales et des allègements fiscaux», note encore l'institution de Bretton Woods. Cette dernière a déjà approuvé des aides d'urgence pour 50 pays, d'un montant global de 18 milliards de dollars.