Le 11e Festival culturel national de la musique andalouse Sanâa, qui a pris fin lundi à Alger, s'est tenu en présence de la ministre de la Culture et des Arts, Mme Malika Bendouda et du ministre des Finances, M. Abdelkrim Bouzred, devant un public nombreux. Dans son allocution de clôture prononcée à l'Auditorium du palais de la Culture Mourfdi-Zakaria, où ce bel événement a élu domicile depuis le 11 décembre, Mme Bendouda a indiqué que le « retour de ce festival après huit ans d'interruption » constituait l' »expression sincère de l'engagement de l'Etat à préserver son patrimoine culturel ». Evoquant, avec « émotion et respect », la mémoire du grand compositeur algérien Noubli Fadel, récemment disparu, Mme la ministre a qualifié le défunt de « figure musicale d'exception », qui a « laissé une empreinte artistique intemporelle gravée dans les mémoires ». « Pilier fondamental de l'identité nationale », la musique andalouse se croise, avec d'autres formes d'expression, notamment le « costume traditionnel algérien », a fait remarquer Mme Bendouda. A cet égard, poursuit Mme la ministre, le caftan algérien, porteur d'une « authenticité historique et d'une singularité esthétique », s' »impose comme un élément indissociable de la mémoire collective nationale ». »Forte de cette conscience, ajoute Mme Bendouda, la diplomatie culturelle algérienne est parvenue à faire inscrire le caftan algérien sur la liste du patrimoine mondial dès 2012″. Adressant ses sincères remerciements à M. Ahcène Ghida, Commissaire de la 11e édition de ce festival, la ministre a conclu que « ce festival a constitué une illustration éloquente de la capacité de l'art à concilier »héritage et créativité, passé et présent ». Dans de beaux accoutrements traditionnels rappelant la tradition et l'identité algérienne, caftan, karakou, seroual chelka et autres, les orchestres des deux associations, « Cordoba » et « El Djazairia El Moussiliya », dirigées respectivement par, Naguib Kateb et Mahmoud Hadj Ali, ont enchanté le public présent avec deux programmes soumis aux normes des mouvements de la Nouba. Ainsi et dans le mode Ghrib, les voix cristallines de Radia Nouacer, Nacima Haffaf, Sabrina Lounis Khodja, Melissa Ouarda Berkane, Lylia Chikhi et celles étoffés de Billel Bestani, Sifeddine Touhami et Mohamed Said Belkhir, ont rendu, entre autres pièces, « Khademli saadi », « Tidhkaroukoum âïndi », « Lahdhouka ya Dhalim », « Zarni el malih wahdou » et « Tadhaket ghossoun el'likah ». Les chanteurs et instrumentistes de l'association El Djazairia El Mossiliya et leur directeur artistique Mahmoud Hadj Ali, ont pris le relais, choisissant d'étaler les belles variations modales et rythmiques de Noubet Rasd Dil. Ainsi, les solistes aux voix limpides, Mouni Hafidhi, Fazila El Alami, Ramzi Belabadji et Tarek Mechri ont à leur tour, interprété une dizaine de pièces dont, « Touchia Maya », « Outrok hadith enness », « Allah atani », « Ya mesâab lefraq », « Sob el bakhanis », « Ma saba âakli » et « Kem wa kem ya Aïni ». Le Maître du violon, Zerrouk Mokdad, est ensuite entré sous un tonnerre d'applaudissements, pour rendre avec une voix apaisée pleine d'enseignements et de métier, « Zarni mahboub qalbi fi el ghalsi », un inqileb dans le mode Moual qui a ouvert le champ à une belle nouba dans le genre Rasd Dil. Parmi les pièces rendues par le ténor de la douceur, « Ya ôchaq kh'rejt netmacha », « Ya men Sada Sayden », « El Fedjr Zeyyeq », « Fah Ezzahar fah », « Ghoziyali sokkar nabet », « Hasbouka Allahou ânni » et « Niran qalbi zinadouha ». Les deux ministres et le commissaire du festival ont enfin rendu hommage et à titre posthume, aux regrettés de la musique andalouse, Anis M'hamsadji, Nacer Benmerabet et Smaîn Hini, puis aux artistes, Farid Khodja, Youcef Ouznadji et Zerrouk Mokdad, qui, pour leur part, continuent à servir le patrimoine musical algérien. Le 11e Festival culturel national de la musique andalouse Sanâa a accueilli 13 associations et interprètes du genre, issus de différentes régions du pays, notamment d'Alger de Blida, Jijel, Mostaganem,Tiaret et Tipasa. Organisé depuis 2006 sous l'égide du ministère de la Culture et des Arts, le Festival national de la musique andalouse « Sanâa », une des trois écoles du patrimoine musical andalou qui inclut également le Gharnati de Tlemcen et le Malouf de Constantine, vise à préserver, promouvoir, et transmettre cette musique savante aux générations futures.