Nadir Leknaoui, le désormais ex-coach de l'US Biskra, a bien voulu donner son avis sur la trêve forcée du championnat algérien due à la pandémie de coronavirus (Covid-19). Entretien réalisé par Farouk B. -Au début du confinement, il y avait une orientation des entraîneurs vers le travail individuel. Les premiers temps, les joueurs s'exécutaient sans problème, mais après deux mois, les choses semblent devenir plus compliquées pour les joueurs tout comme pour les entraîneurs. Votre avis… En tant qu'entraîneur, je ne reconnais pas l'entraînement individuel. Je ne pense pas qu'un joueur puisse s'entraîner tout seul de manière efficace, car il n'a ni la volonté ni le pouvoir de le faire. Le programme donné par les préparateurs physiques et les entraîneurs depuis deux mois est plus pour l'entretien physique, une manière de garder la forme. Mais de là à dire que c'est suffisant pour le joueur afin d'être prêt à reprendre une compétition, c'est impossible. -Le championnat est actuellement à l'arrêt. En tant que technicien, quelle est pour vous la solution : reprendre la compétition ou plutôt l'arrêter ? Il y a deux solutions : soit attendre que ce virus disparaisse et on reprend la compétition, mais cela doit se faire incessamment, ou bien aller carrément vers l'annulation du championnat et commencer à préparer la nouvelle saison dans les meilleures conditions possibles. -Le football algérien vient d'être secoué par une présumée affaire de corruption. Un commentaire ? Ce n'est pas la première ni la dernière fois que cela se produit. Il y a eu de nombreuses affaires de corruption par le passé, malheureusement, il n'y a jamais eu de suite. Je pense qu'il est temps de prendre les mesures nécessaires pour bien assainir notre football. -Votre aventure avec l'US Biskra a pris fin. Pouvez-vous nous dire dans quelles circonstances cela s'est fait ? L'US Biskra, c'est toute une histoire pour moi, parce que j'ai eu le privilège d'avoir été le seul entraîneur à avoir fait accéder ce club deux fois consécutives. Je crois également avoir toujours fait du bon travail. J'ai intégré beaucoup de jeunes du cru. Avec le temps, j'ai estimé qu'il fallait bien un jour quitter ce club. Toutefois, j'aurai aimé le faire dans d'autres conditions, où j'aurai eu d'autres perspectives et d'autres objectifs pour cette formation. Ce n'était pas le cas. Moi, j'ai quitté cette équipe à cause de problèmes d'ordre financier et aussi en raison de la pression exercée sur moi. Il y a même des gens qui ne voulaient plus que je reste l'entraîneur de l'US Biskra. A la fin, j'ai donc décidé de quitter le club. Cela n'empêche pas que je garde de très bonnes relations avec les supporters, l'entourage de l'USB et spécialement avec le président Farès Benaïssa, que je remercie pour toute la confiance placée en moi et m'avoir permis de driver cette équipe tout ce temps. -Quelque chose à ajouter ? Que le coranavirus disparaisse, que les gens malades se rétablissement vite. J'espère aussi qu'on reprendra le plus tôt possible le chemin des terrains. Et puisque l'Aïd El Fitr approche, je souhaite une bonne fête à toute la population algérienne, bien que cette fois, elle a lieu dans des conditions particulières.
