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«Il est très important de préserver au-delà des frontières notre beau patrimoine musical andalou»
Rabie Houti - Violoniste. Interprète et fondateur du groupe Rabie Houti Band
Publié dans El Watan le 30 - 05 - 2020

Le violoniste oranais Rabie Houti est une personnalité déroutante et hors pair à la fois. Il sait, aussi bien varier la pression de l'archet sur la corde de son instrument, qu'aller au-delà de la tessiture de sa sublime voix. A chacune de ses interprétations, il cale sur son genou son inséparable violon.
Dans cet entretien, il revient sur ses débuts artistiques tout en ne manquant pas de souligner que le confinement a été une période idoine pour peaufiner quelques projets artistiques.
Propos recueillis par Nacima Chabani

-Vous êtes certes le leader du groupe Rabie Houti band de Montpellier mais vous êtes aussi un excellent violoniste oranais à la réputation bien assisse aussi bien en Algérie qu'à l'étranger. Pourriez-vous revenir sur vos débuts dans la sphère musicale ?
Je dirai modestement que tout a débuté pour moi à l'âge de 6 ans où j'ai commencé à apprendre les toute premières notes musicales au niveau de l'école Nassim el Andalous d'Oran. J'ai commencé par le chant ensuite l'instrument. Chemin faisant, j'ai participé avec l'orchestre Nassim el Andalous dans des festivals régionaux et nationaux. Par la suite, j'ai créé mon premier groupe Nassim el Afrah en 2007 où nous avons commencé à nous faire connaître à travers, entre autres, l'organisation ici et là de petites cérémonies de mariage ainsi que de soirées privées. Il faut dire que j'ai toujours été attiré par les fusions entre différents styles musicaux tels entre autres que l'electro, le rock et le reggae.
-Dans quel contexte vous avez quitté votre pays natal, l'Algérie ?
Mon départ de l'Algérie en 2014 s'explique par le fait que je devais finir mon master en informatique à Montpellier. Pour ne rien vous cacher, je voulais carrément débrancher avec la musique. J'en avais marre de la musique car en Algérie, j'étais rentré dans une routine oscillant entre les cérémonies de mariage et les soirées privées. Cela m'avait gavé.
Mais quand je suis arrivé en France, je m'étais dit que si je continuais à faire de la musique, il faudrait que j'opte pour une nouvelle, en créant mon propre style musical.
Comme la musique fait partie de mes gênes, je ne pouvais pas tourner la page aussi facilement. Mais durant mes deux années d'études supérieures, j'ai intégré en tant que violoniste l'orchestre de l'université de Montpellier. L'orchestre en question faisait dans les reprises entre autres de Stevie Wonder ou encore de Mickaël Jackson.
En somme, une musique qui n'avait rien à voir avec mon style musical. Par la suite, j'ai travaillé, comme informaticien dans une grande boite d'informatique. Chemin faisant, j'ai décidé de monter mon propre projet. Ainsi, j'ai commencé à contacter des musiciens professionnels que j'avais rencontrés à Montpellier.
Ce qui est impressionnant, c'est que les Occidentaux s'intéressent beaucoup à la musique maghrébine. Ils entendent parler du gnawa et du rai mais, malheureusement, ils ne connaissent la musique arabo-andalouse ni son histoire. Par ailleurs, je tiens à préciser que j'exerce, à ce jour la profession d'informaticien.
Après mes heures de travail, je me consacre entièrement à la musique. Je dois avouer que c'est assez dur d'exercer les deux métiers à la fois. Cela demande beaucoup d'énergie mais au final c'est réconfortant car la passion prime.
-Après des années d'enseignement dans le genre musical andalou, vous avez sorti, en octobre dernier en France, votre premier album Tahtaha aux sonorités algériennes ?
Quand, je me suis installé à Montpellier, j'ai eu l'occasion de rencontrer de super artistes de différents styles. J'ai donc commencé à explorer plusieurs univers et surtout découvrir de nouvelles sonorités qu'on n'a pas trop l'habitude d'écouter au Maghreb.
En 2016, j'ai rencontré Benjamin Saubion, Quentin Aubignac et Pedro Coudsi. Grâce à cette rencontre, nous avons lancé le projet Rabie Houti Band. Par la suite, Benjamin Michel et Julien Ducrot sont venus compléter cette équipe de choc. Sans prétention aucune, c'était le départ d'une belle aventure. En octobre dernier, nous avons sorti notre premier album intitulé Tahtaha. Un mélange entre composition et des inspirations du répertoire traditionnel arabo-andalou, le tout bien fusionné avec un bon son rock électro.
Pour nous résumer, après plusieurs années dans l'arabo-andalou traditionnel, s'ouvrir à de nouvelles cultures et rencontres a donné naissance à ce projet Rabie Houti band et l'album Tahtaha.
-A l'écoute de certains titres de votre album, on ressent un énorme penchant pour les temps saccadés et une musique rythmée. Pourriez-vous nous dire quelles sont vos sources d'inspiration ?
Disons que nous nous inspirons de la joie, de la fête et du voyage. Notre but est de proposer un répertoire, un voyage et une musique sans frontière. Une musique qui invite à la joie et au partage. Très souvent, après nos concerts, les gens nous avouent qu'ils repartent chez eux avec une très bonne énergie et le sourire. Et c'est justement l'objectif du Rabie Houti Band.
-Depuis que vous êtes installé en France, vous tentez modestement d'être l'ambassadeur de la musique algérienne, en proposant un nouveau son, s'apparentant à du rock arabo- andalou…
Depuis que je me suis installé en France en 2014, j'essaye de donner une bonne image de notre pays. Je m'assigne pour mission de faire découvrir notre culture à l'étranger car, malheureusement, cela fait défaut actuellement.
Donc, l'idée est de proposer un nouveau son arabo-andalou qui plait à la nouvelle génération et qui parle aussi à l'ancienne, en gardant toujours l'âme traditionnel. De même que je propose des concerts arabo-andalou 100% traditionnel, des stages ainsi que des ateliers de chant arabo-andalou. C'est très important, à mes yeux, de conserver notre beau patrimoine musical ancestral.
-Ayant plus d'une corde à votre arc, vous êtes également le fondateur du Festival El Andalus de Montpellier. Un festival qui a revêtu, cette année, un caractère virtuel en raison de la pandémie du coronavirus ?
Effectivement, cette année, nous nous apprêtions à préparer la 4e édition du festival «El Andalus» de Montpellier. Malheureusement, deux jours avant le début du festival, la France a annoncé le confinement total. Nous avons dû réagir rapidement en proposant une solution de rechange. Ainsi, toute l'équipe organisationnelle a décidé de proposer un concept innovant l'e-festival. En toute modestie, je peux dire que nous avons été les premiers à lancer ce concept virtuel. Il faut dire que les artistes nous ont soutenus et ont accepté de participer dans cette nouvelle aventure. Bien entendu, cette édition nous a donné des idées pour le futur.
-Le confinement ne vous a pas éloigné de votre passion pour la musique puisque vous êtes très actif sur les réseaux sociaux à travers des collaborations en duplex entre artistes et des rendez-vous ponctuels avec votre public…
Pendant cette période difficile de pandémie, j'ai essayé de rendre le confinement positif et profiter de ce temps au lieu de juste rester confiné chez moi et déprimer. Ne dit-on pas qu'il faut toujours rester positif – Dont worry be Happy – c'est mon slogan, lol. Donc, j'ai commencé à travailler sur de nouvelles compositions et des arrangements de morceaux traditionnels. Je voudrais souligner que grâce à la technologie, j'ai réalisé plusieurs featuring avec différents artistes à travers le monde. Tout cela pour dire que la musique n'a pas de frontière. La musique nous rassemble malgré nos différences, nos origines et notre espace temps. La musique transcende toutes les barrières.
-Justement, ce confinement vous a permis de peaufiner des projets futurs …Pourriez-vous nous en parler et nous les décrire en quelques mots ?
Ce confinement m'a vraiment donné le temps de réfléchir au futur, de reconstruire les idées dans ma tête et surtout avoir une large idée sur le prochain disque. Pour fêter le déconfinement, nous avons sorti une nouvelle vidéo en featuring avec tous les chanteurs Montpelliérains où nous avons interprété le titre Alala Ylali qui est sur notre Album Tahtaha. Bien évidemment, nous l'avons interprété en plusieurs langues : l'arabe, le français, l'anglais, le créole et l' espagnol. La vidéo en question a rassemblé 14 artistes montpelliérains de différentes origines, dont l'Algérie, la France, le Maroc, l'Espagne, le Brésil et la Martinique. Tout cet effort a été consenti pour justement créer une nouvelle vidéo et chanson intitulée Alala ylali ou l'espoir.
-Après cinq ans d'absence dans votre ville natale, Oran, vous vous faisiez une joie avec votre bande de donner un concert, le 9 mai dernier, au théâtre régional d'Oran mais en raison de la pandémie, celui-ci a été annulé…
Un concert purement annulé à cause du coronavirus. Je dois dire qu'après cinq ans d'absence de la scène artistique algérienne, nous étions heureux de pouvoir enfin réaliser une tournée en Algérie dans le cadre de la promotion de notre album. Et surtout faire découvrir ce nouveau style aux Algériens que je considère comme étant le meilleur dans le monde.
Malheureusement, avec la pandémie, le secteur culturel dans le monde entier est bloqué. Tous nos concerts sont reportés pour 2021. Je crois savoir que tous les concerts en Algérie sont décalés pour le mois d'octobre prochain si tout va bien. Les organisateurs d'Oran nous ont promis de nous reprogrammer prochainement.


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