Le rapport d'expertise balistique sur le tir de grenade lacrymogène qui a mortellement touché au visage Zineb Redouane, 80 ans, le 1er décembre 2018, lors d'une manifestation des gilets jaunes, à Marseille, vient d'être remis au juge d'instruction lyonnais en charge du dossier, a révélé Le Monde. La vieille dame fermait sa fenêtre lorsqu'elle a été atteinte par un projectile tiré par la police qui intervenait contre une manifestation des gilets jaunes. L'expert conclut qu'il n'y a aucun argument, «permettant de dire que Mme Zineb Redouane ait pu être aperçue par le fonctionnaire de police lors du départ du coup de feu». «Le canon est toujours orienté en l'air. Compte tenu de la trajectoire de tir, on constate qu'il s'agit d'un tir non visé dit ‘en cloche', orienté en l'air. Il est impossible de voir la destination de ce tir qui est hors champ de la caméra, mais il est certain que la trajectoire est montante», soulignent le policier inscrit près la Cour de cassation et le médecin légiste auteurs de cette expertise. Pour le site contestataire Cerveaux non disponibles, «La magie des expertises qui blanchissent la police, c'est de dire dans le même temps que l'arme d'un policier a bien tué Zineb, mais que le policier n'est pas coupable». Pour Me Brice Grazzini, avocat du fils aîné de Mme Zineb Redouane, cité par La Provence, «Cela ne veut pas dire, parce que l'arme a été utilisée selon les préconisations de la police, qu'il n'y a pas un risque à tirer lors d'une manifestation en direction d'un bâtiment». «Il s'agit d'un tir en phase montante, c'est donc un tir tendu face à un immeuble d'habitations. Comment peut-il être considéré comme réglementaire ?», s'est interrogé pour sa part Me Yassine Bouzrou, également avocat de la famille Redouane mais aussi de la famille Traoré. Par ailleurs, dans Le Monde, Mustapha Kessous révèle que «l'identité du fonctionnaire de police identifié sur les caméras de surveillance n'est pas connue. Aucun des cinq CRS mis en cause n'a avoué être l'auteur du tir».