Il est difficile de décrire ce qui se passe à Constantine depuis le 7 juillet dernier. Faute d'opérations de ramassage des ordures, plusieurs cités sont devenues des décharges en pleine crise de coronavirus. Alors que les agents des services de la collecte mènent toujours un débrayage pour des revendications salariales, les responsables de la commune de Constantine ont montré toute l'étendue de leurs incompétences à gérer ce problème, au moment où les autorités s'amusaient à mener des campagnes de désinfection contre le coronavirus dans les rues et les places publiques du centre-ville et de certains lieux huppés. Le résultat ne s'est pas fait attendre. La ville est devenue une immense poubelle. Des déchets se sont amassés durant des semaines, créant un environnement fait de saletés et de mauvaises odeurs, au moment où l'on cesse de faire des discours sur l'amélioration du cadre de vie des citoyens. Avant l'Aïd El Adha, des centaines de tonnes ont été ramassées lors d'opérations nocturnes, menées dans les cités de Djebel Ouahch, Ziadia et autres. Mais cela n'a pas suffi. Dans la cité populaire d'Oued El Had, les habitants se plaignent toujours de cette situation, comme ceux du secteur de Bab El Kantara, où les déchets ont envahi la chaussée. Le pic a été atteint durant les jours de l'Aïd El Adha, où des tonnes de déchets résultant de l'abattage des moutons n'ont pas été ramassées. Lundi dernier, un camion de 30 tonnes et un chargeur ont été mobilisés à Djebel Ouahch pour dégager les ordures de plusieurs jours, y compris les trois jours de l'Aïd, durant lesquels les engins de la collecte ont brillé par leur absence contrairement aux années précédentes. Dans ces lieux comme dans d'autres, les odeurs insupportables de fermentation des déchets en raison de la forte canicule sont devenues un cauchemar pour les riverains, qui commencent à craindre sérieusement pour leur santé en cette période de pandémie de coronavirus. «Nous lançons un appel au wali de Constantine pour une intervention urgente de désinfection de toutes les cités, qui ont souffert de cette situation cauchemardesque vécue en plein été et jamais connue dans l'histoire de la ville, pour laquelle il faut trouver des solutions définitives, car on en a marre de ces ordures», avancent des citoyens.