Belle initiative que celle entreprise par le chanteur et instrumentaliste Ahmed Djamil Ghouli, en conviant, dernièrement, des amis musiciens à une Jam session, à l'hôtel la Villa de Sidi Bahia à Alger. C'est au niveau d'un cercle restreint d'amis et d'artistes que Djamil alias Djam a lancé une invitation à ses potes pour se retrouver autour de la musique. Ce musicien avec un sens du groove a étrenné la soirée avec quelques titres phares de son répertoire, irrigués d'influences africaines et de reggae à l'état pur. A l'image de Leave my bladi, Mereym, Dinar, ou Djon Maya. Celle-ci n'est autre qu'un hommage au regretté chanteur et guitariste Burkinabé Victor Démé, décédé En 2015. Le troubadour Djam laisse ensuite place à ses amis musiciens de toujours, pour un autre moment de bonheur et de plaisir à la fois. En effet, Zaki Mihoubi (Zaki project) Abdelah Kourd et Sido se sont prêtés au jeu de l'exécution instrumental et de l'interprétation vocale. L'initiateur de ce rendez-vous musical improvisé au dernier moment, Djam, rappelle que les artistes ne se produisent pas depuis des mois compte tenue de la crise sanitaire du Covid- 19. «On a envie de dire, lance t-il, qu'on est là. C'est surtout cela le deuxième message important que nous lançons. Le secteur artistique est en train de souffrir. Cela fait sept mois que nous n'avons pas bossé. Il n y a pas un rond qui est rentré. On connaît bien la situation de l'artiste en Algérie. Avec le confinement, la situation a empiré. Il y a eu des aides de la part de l'Onda. Me concernant, je n'ai pas bénéficié de cette aide parce que l'année dernière, dans mon compte de l'Onda, dans mes droits d'auteurs et voisins, j'ai dépassé les 100 000 da. Il y a un mois, on m'a signalé que j'étais éligible.» Notre interlocuteur reconnaît qu'il n'y a pas d'activités artistiques et de visibilité à l'échelle internationale. «Tout le monde est touché par cette pandémie mais on est là pour dire qu'on existe. C'est le cri d'alarme de ce soir. On va le faire en musique et avec de la bonne humeur. J'espère que notre cri sera entendu et qu'on trouvera des solutions pour nous autres artistes. L'ensemble de la corporation artistique est consciente de la gravité de la situation. Il faudrait être très prudent. On prend comme exemple, les pays développés, il y a des concerts virtuels. Ici, cela se fait. L'AARC m'a sollicité pour faire un concert gratuit. Je n'ai pas accepté, car l'AARC, c'est le rayonnement culturel. Si l'artiste fait un concert pour l'AArc, c'est donc l'artiste qui fait le rayonnement pour l'art. Cela serait possible de reprendre la scène avec des mesures de protection. Cette situation ne peut pas durer. Il faudrait qu'on sache : Est-ce qu'ils vont nous prendre en considération déjà avant de trouver les solutions ? Si on nous prend en considération, on peut discuter. Les artistes seront là pour proposer des solutions. On cherche déjà la première étape de la considération.» Par ailleurs, Ahmed Djamil Ghouti nous confie que le confinement a été propice pour l'écriture et la composition. Il a réalisé en juin dernier, une chanson intitulée La distance avec Mouss et Hakim, membres du groupe Zebda. Il a eu aussi l'occasion de réaliser un titre gnawa électro, sur Instagram, avec un jeune Tlemcenien Racim. De même qu'il a réalisé aussi une chanson avec Zaki Mihoubi Nada, illustrée en calligraphie par Amine Sneak. Il a aussi revisité un texte du poète et dramaturge Egyptien Ahmed Chawqi . Il prépare cette chanson avec la chanteuse Christine Ziad, laquelle jouera aussi au qanoun. Sinon, l'artiste nous promet, prochainement, un album de cinq ou six titres qui résumera la période du confinement. Advertisements