Il est vrai que la ville de Skikda a perdu de son lustre d'antan et continue depuis des décennies déjà de glisser dangereusement dans les abîmes, mais de là à laisser un déluge des eaux usées se déverser sans se soucier du citoyen, il y a comme une déclaration d'incompétence et d'indifférence à tous les niveaux de responsabilité. La situation qui prévaut à la cité Amar Rouana (les 150 logements LPA) donnant sur l'avenue Houari Boumediene, juste en face de la station d'essence, est une honte. C'est une agression caractérisée contre le cadre urbain, contre les riverains et contre cette ville qu'on ne cesse d'écarteler. «Cela fait des mois que nous côtoyons les eaux usées qui se déversent à ciel ouvert à partir de ces deux regards. Notre quartier est devenu un réceptacle du réseau d'assainissement d'une partie de la cité Zeramna, située en amont. On a attiré l'attention des responsables concernés, mais les choses n'ont pas changé pour autant. Aujourd'hui, pour parquer nos véhicules ou juste pour traverser la chaussée, on est constamment contraints à patauger dans ces eaux nauséabondes», témoigne un commerçant du coin. Immenses déversoirs Les deux regards des eaux usées, tels d'immenses déversoirs, répandent en continu une eau grise qui s'épanche sur la chaussée, avant d'atteindre l'avenue Houari Boumediene. Les véhicules passant par ces lieux finissent à leur tour par étaler ces eaux souillées sur plusieurs dizaines de mètres. Et il y a pire encore. À moins de 50 mètres seulement de ces lieux, un autre point de déversement des eaux usées continue de miner le quotidien des citoyens habitant le long de la rue Messaouda Rouag (le passage, à droite, qui mène à la cité Zeramna). Là aussi, les eaux usées que devait drainer une canalisation sont déversées à ciel ouvert le long d'un petit talus, avant de passer par un petit mur de soutènement que les eaux ont décoloré. «On a écrit aux responsables, on a attiré l'attention sur les réseaux sociaux, mais personne ne s'est soucié de notre sort. Ces eaux infectes qui se déversent à moins de 10 m de nos habitations nous rendent la vie difficile. L'été, les odeurs répugnantes nous empêchent d'ouvrir nos fenêtres, sans parler des risques sanitaires que cette situation risque d'engendrer», affirme un des habitants des lieux. Ces eaux usées, et profitant de la pente, rejoignent, plus bas, les eaux que déversent les deux regards, comme pour boucler la boucle et amplifier une situation pour le moins honteuse ! Ainsi va Skikda, ainsi vont ses habitants ! Advertisements