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Comment se vit la laïcité à l'école ?
Publié dans El Watan le 13 - 07 - 2021

L 'Ifop a réalisé pour l'Observatoire de l'éducation de la Fondation Jean-Jaurès une enquête permettant de mieux cerner la place que les enseignants accordent aujourd'hui aux religions à l'école, le sens qu'ils donnent à la laïcité, mais aussi leur point de vue sur le port des signes religieux par les différents acteurs (les élèves, les parents…) du système scolaire.
La Fondation Jean-Jaurès a vérifié l'évolution du corps enseignant vers plus d'ouverture dans une société où l'expression publique de la foi et des rites musulmans est de plus en plus affirmée : «La laïcité (...) serait avant tout associée à la liberté de conscience et à une certaine tolérance à l'égard des manifestations de religiosité (par exemple, le voile des accompagnatrices) dans la société en général et à l'école en particulier.»
LA NEUTRALITE RELIGIEUSE N'EST PAS UN MARQUEUR ESSENTIEL
Tolérance mais exacerbation. Ainsi, globalement, une forte majorité d'enseignants affiche une nette hostilité au port de signes religieux – pourtant actuellement autorisé – par d'autres «usagers» du service public comme les étudiants dans les salles de cours des universités (à 67%) ou les personnes fréquentant des services publics tels que les mairies ou les préfectures (à 65%). Paradoxalement cependant, lors des sorties scolaires, le port du voile est accepté par une majorité des jeunes professeurs (56%), contre à peine un tiers des enseignants de plus de trente ans (34%) et seulement un Français sur quatre (26%).
Les enquêteurs postulent que les principes de neutralité religieuse imposés à la fonction publique depuis 1905 ne semblent pas être un marqueur essentiel puisque quatre jeunes enseignants sur dix se disent favorables au port de signes religieux par des agents de l'Etat comme des policiers ou des enseignants, soit une proportion deux fois plus élevée que chez l'ensemble des Français. Avec une interrogation : «S'agit-il ici d'un manque de formation sur les principes qui régissent le statut de fonctionnaire ou bien une prise de position en connaissance de cause qui renvoie à une pénétration importante dans notre société comme dans la jeune génération ?»
Enfin, cette plus forte propension à l'acceptation de l'affichage communautaire et religieux par les jeunes professeurs à l'égard des manifestations de religiosité dans l'espace public transparaît aussi dans leurs positions sur la mixité sexuelle dans les piscines publiques, question loin d'être anecdotique si l'on en juge la proportion d'enseignants (45%) ayant déjà vu des jeunes filles «sécher» des cours de natation au nom de leurs convictions religieuses. Car si les enseignants reste aussi hostile que la moyenne des Français a une autorisation des horaires réservés aux femmes (à 80%) ou au port du burkini dans les piscines publiques (à 74%), ce n'est pas le cas des jeunes enseignants : la majorité des professeurs de moins de trente ans ne se disant majoritairement ni opposés au port du burkini – à 51%, soit deux fois plus que l'ensemble des Français (24%) – ni à des horaires réservés aux femmes (à 59% contre 24% en moyenne chez les Français).
UNE LECTURE LITTERALE DE LA LOI DE 1905
Le corps enseignant apparaît aujourd'hui imprégné d'une vision très «juridique» de la laïcité traduisant une lecture somme toute assez littérale de la laïcité fixée par la loi de 1905.
Contrairement à l'ensemble des Français, les enseignants sont peu nombreux à voir une forme de «combat culturel» qui consisterait à chercher à réduire l'influence des préceptes et dogmes religieux dans la société. Ainsi, à peine 16 % des enseignants partagent l'idée selon laquelle la laïcité consisterait à «faire reculer l'influence des religions dans la société», soit presque deux fois moins que chez l'ensemble des Français (26%).
La fermeté se retrouve malgré tout sur les lois qui ont été comprises comme les lois antimusulmanes. Ainsi, selon la Fondation Jean-Jaurès, «malgré les accusations de ''musulmanophobie'' portées depuis une quinzaine d'années envers les lois associées (2004) ou apparentées (2010) à la laïcité, le soutien du corps enseignant à ces dispositifs législatifs est quasi-unanime».
La loi de 1905 sur la séparation de l'Eglise et de l'Etat (à 96%) et celle de 2010 sur la burqa (à 92%) sont massivement soutenues, tout comme des propositions issues de la droite comme l'idée d'instaurer des cours sur les valeurs de la République (à 79%) ou d'introduire une épreuve de laïcité dans le concours d'enseignant (à 75%).
Un dernier aspect contradictoire, les demandes de viande halal/casher dans les cantines scolaires sont désormais interprétées comme une remise en cause de la laïcité par une majorité d'enseignants du secondaire public (à 65%), alors qu'ils n'étaient qu'un sur trois à le percevoir de la sorte il y a dix-sept ans (35% en janvier 2004).
De même, la remise en cause de la mixité filles-garçons dans les cours est interprétée comme une entorse à la laïcité par une proportion plus forte (79%) qu'en 2004 (68%).
Pour le reste, on relève un certain consensus dans le corps enseignant pour considérer comme une entorse à la laïcité la remise en cause du contenu d'un enseignement (85%) ou le refus de suivre un cours de sciences naturelles (85%).
Lyon
De notre correspondant Walid Mebarek
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