-La ville des rails, qui tournait le dos des années durant au train, semble prendre conscience de ses atouts et aussi de ses ratages. Qu'en est-il de la situation qui prévaut actuellement ? Avant de répondre à cette question, nous devons d'abord placer Souk Ahras dans un contexte d'une wilaya à tradition ferroviaire, avec sa ligne minière, son encadrement fiable et expérimenté, son personnel qualifié et bien d'autres qualités qui font la spécificité des chemins de fer dans cette wilaya. Cela dit, nous devons aussi situer la situation par rapport aux nouveaux défis de la SNTF, une société nationale qui jouit de son autonomie décisionnelle et où notre accompagnement est facilité par la grande compréhension et l'esprit constructif dont font preuve ses responsables. Chose est sûre pour l'heure, un regain d'intérêt est perceptible à travers les bonnes initiatives et les réalisations palpables dans cette wilaya. Nous citerons, à titre d'exemple, le train pour étudiants, la relance de la ligne Annaba-Souk Ahras et celle qui dessert les zones relativement éloignées des principaux axes routiers de la bande frontalière. -La deuxième question concerne justement le train voyageur devenu peu prisé par les usagers et donc peu rentable. Où peut-on situer ses chances de remise en état de performance ? Franchement, c'est du côté du transport des marchandises qu'il faut rechercher la rentabilité, notamment quand il s'agit de partenariat avec des entités commerciales ou industrielles. La SNTF avec ses charges quotidiennes et ses besoins en matière de maintenance et d'interventions de ses équipes agit et réagit légitimement en termes d'investissement et de création de ressources supplémentaires. La société refuse, toutefois, de faire fi de son legs moral et historique et se cherche les meilleurs moyens de joindre les préalables des uns et les besoins des autres. La relance de la ligne Souk Ahras-Annaba en est le parfait exemple. Le train qui part vers les hameaux des communes de la partie est de la wilaya aussi. Et là, je dois insister sur l'importance de ce moyen de transport pour les habitants de ces bourgs reculés et où tout se fait par le biais du train. Dois-je aussi insister sur le fait que Souk Ahras est parmi les wilayas qui ne connaissent aucune crise de transport à travers toutes ses communes. Le train viendra en élément de diversification de nos moyens. -Peut-on espérer un lendemain meilleur pour le transport ferroviaire à Souk Ahras ? Absolument. Le transport ferroviaire est économiquement prometteur dans la mesure où nous sommes à mi-chemin du complexe sidérurgique d'Annaba et les gisements du minerai de Tébessa. Le transport du phosphate est l'autre créneau porteur. Les responsables des chemins de fer sont déjà à cheval dans ce domaine et ils sont conscients par rapport aux nouvelles aspirations du secteur si bien qu'ils se penchent sur plusieurs chantiers, le transport des étudiants, entre autres. Dans une approche macroéconomique, le transport – tous moyens confondus – est conçu comme l'élément de base pour le développement de tous les secteurs avec un impact certain sur l'aspect social. -Qui partage avec vous cette vision des choses ? Les responsables centraux, régionaux et locaux de la SNTF, les partenaires économiques. Les premiers sont porteurs d'un programme ambitieux qui cible toutes les régions du pays, la notre incluse, les seconds font preuve de maturité et d'implication positive dans ledit programme et n'attendent que des initiatives qui peuvent aller dans le sens d'un partenariat viable. Les autorités locales sont – quant à elles – en première ligne de la bataille. Propos recueillis par A. Djafri Advertisements
