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Mohamed Benguerna. Chercheur au CREAD
« Il y a complexité des comportements de consommation »
Publié dans El Watan le 23 - 04 - 2005

Mohamed Benguerna, sociologue et maître de recherche au Centre de recherches et études (CREAD), nous livre dans cet entretien une analyse sociologique à propos des questions liées au pouvoir d'achat.
Comment se présentent aujourd'hui les indicateurs sociologiques relatifs au pouvoir d'achat des Algériens ?
Il est très difficile de parler d'indicateurs sociologiques pour le pouvoir d'achat des Algériens. Quand on énonce des indicateurs, cela suppose des possibilités de mesures et d'évaluation. Or, le pouvoir d'achat s'apprécie par rapport au revenu disponible et l'évolution des prix. Il faut dire que les données concrètes sur ces deux indicateurs demeurent rares. Tout cela pour signifier que le sociologue s'appuie sur des observations quotidiennes que lui renvoie la société dans ses pratiques de consommation, d'une part, et des réactions sociales des différentes couches de la société dans leurs diverses formes, d'autre part. Tout cela pour dire qu'il y a une urgence à mettre en place des structures, des mécanismes à même d'impulser des études de terrain régulières sur ces indicateurs afin de rendre visibles les évolutions de ces éléments, et cela faciliterait l'appréciation des pouvoirs d'achat des Algériens.
Qu'est-ce qui fait que, d'une manière générale, les Algériens vivent au-dessus de leurs moyens financiers ?
Lorsqu'on observe les pratiques de consommation, quel que soit le domaine, on est tenté de dire que les Algériens vivent au-dessus de leurs moyens financiers. Mais il serait utile d'éviter des appréciations généralistes et qui ne tiennent pas compte des profondeurs de la société. Effectivement, dans les grandes concentrations urbaines, la réalité laisse entrevoir des dépenses financières importantes. L'ensemble des espaces de consommation est investi par les différentes couches de la population. Mais il serait utile d'affiner et d'éclater ces moyens financiers pour saisir et comprendre la dynamique de ces flux financiers. En plus des indicateurs économiques et financiers, il est nécessaire d'initier des investigations périodiques pour en déceler la portée et les significations.
Pourquoi sont-ils enclins à dépenser pour des produits de luxe ou sinon superficiels ?
L'état actuel de la société algérienne a atteint un stade d'évolution, de transformation. Donc, la compréhension des pratiques de dépense nécessite l'appel à d'autres disciplines que l'économie pure. Je pense à la sociologie, l'anthropologie, la psychologie... Vouloir expliquer et porter un jugement sur ces dépenses ne nous aident pas à saisir la complexité des comportements de consommation des citoyens algériens dans ce qu'ils portent et véhiculent comme héritage culturel, habitudes, traditions et désir de vivre. En outre, qui a autorité de dire que c'est un produit de luxe ou superficiel et pour quelle catégorie ? L'imbrication des modèles de consommation porte l'empreinte de notre histoire collective récente et l'émergence des comportements de consommation plus ou moins rationnels prendra du temps et dépendra de la mise en place d'autres mécanismes matériels et immatériels.
Y a-t-il alors absence de rationalité de dépenses chez les consommateurs algériens ?
Le concept de rationalité est très discuté dans les espaces économiques. Dans la continuité de la précédente question, est-il possible de parler de rationalité unique et exclusive des Algériens ? Nous sommes en présence d'une transformation en profondeur de la société algérienne et qui nous indique des comportements, des demandes et des attentes plurielles. A cet effet, de quelle rationalité on parle ? Quel est le contenu de cette rationalité ? Est-il possible de se limiter à une explication économiste de la rationalité chez les consommateurs algériens pour analyser les pratiques de dépense ? A mon avis, pour saisir cette frénésie de dépense et cette effervescence de consommation, il faudra interpeller d'autres dimensions qui relèvent des antécédents culturels, des croyances religieuses. A cet effet, on va s'apercevoir que nous sommes en présence de plusieurs rationalités et chacune d'elle renferme des justificatifs en rapport avec ces dimensions. Tout cela pour dire que pour saisir, comprendre les pratiques de dépense, il serait utile d'intégrer les dimensions humaines et affectives des Algériens et, du coup, cette notion de rationalité retrouvera son enveloppe sociétale.


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